La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Cirque & Rue

"Respire" Un conte moderne qui traverse les airs comme un souffle magique - 23/03/2021

Johanne Humblet est funambule. Avec la Compagnie Les filles du renard pâle, elle parcourt le monde pour tendre ses câbles entre les immeubles, les monuments, les grues, elle les fait grimper, se courber en spirale, plonger dans des lacs, traverser des places, des rivières. "Le fil est le lien qui relie un point à un autre, au-dessus des frontières, des barrières, il rassemble. Un lien autant...  

"Projet Faille" Spectacle de jeunes circassiens accueilli par la Cie Jérôme Thomas dans les jardins d'un hôpital psychiatrique - 17/02/2021

Depuis décembre 2020 jusqu'en novembre 2021, en espérant plus, la compagnie ARMO dirigée par Jérôme Thomas a installé le chapiteau Lili dans le vaste parc de l'hôpital psychiatrique La Chartreuse… Pour un partenariat inédit. Le but de cette implantation va consister en un échange entre le monde du cirque et les patients en soin à l'hôpital. Des ateliers d'écriture, de jeu, de jonglerie sont...  

"(V)îvre" Circa Tsuïca… Un art du cirque jubilatoire, musical et festif ! - 30/11/2020

Cirque débridé et fougueux, bourré de bonne humeur et de fous élans acrobatiques, inspirés notamment par le vélo (et sa "cheffe de file", la talentueuse, voire virtuose, Anja Eberhart), la bascule coréenne et le trapèze (Lola Renard, tout en grâce et agilité), "(V)îvre", nouvelle création du collectif Circa Tsuïca, est un questionnement éminemment artistique sur le vivre ensemble, tout en étant...  

"Les Dodos" Virtuoses aux agrès comme aux guitares… pour des envolées poétiques et musicales, sensibles et rebelles ! - 17/09/2020

Quel point commun peut-il y avoir entre un dodo, gros oiseau incapable de voler - et plutôt maladroit - et un acrobate ? L'inconscience naïve pour le premier, qui le conduisit à sa disparition, l'inconscience maîtrisée - avec une peur raisonnée pour la sécurité - qui le mène vers le spectaculaire et la performance virtuose pour le second... C'est en résumé l'étonnante création de la compagnie Le...  

"Ça n'arrive qu'à moi !", cabaret musical circassien à l'expression burlesque et acrobatique - 28/08/2020

Depuis près de vingt ans, Antoine et Rocco se partagent un mât chinois pour d'aériennes acrobaties, jouent du "main à main" pour de spectaculaires équilibres et partagent un goût immodéré pour l'humour. À l'occasion de cette rentrée de reprise un peu particulière, ils créent un nouveau spectacle où leur maîtrise de l'équilibre sera accompagné de rires et de musiques dans une ambiance music-hall....  

Reprise de "Fake"… Un "Peer Gynt" pour explorer le monde de l'info et de l'intox - 09/07/2020

L'homme vagabonde sous les toits ferroviaires, au carrefour des âmes voyageuses… il est conteur. Peer Gynt partit aussi à l'aventure, cheminant entre rêve et réalité. Le narrateur s'en inspire pour démêler le vrai du faux… de notre réalité… Extraire le fake à l'ère des news… Spectacle déambulatoire, performance de rues, Fake convoque un conteur, un concepteur compositeur, des musiciens, pour une...  

"Ma, aida"… Théâtre et cirque sous le sacre de l'humour - 05/03/2020

C'est du théâtre sans parole, de l'animation sans bruit, du cirque sans acrobatie avec des attitudes, des postures et des échanges sans mot autour d'une scénographie qui tient, à dessein, comme un château de cartes. Un frisson, une émotion, un rien et l'équilibre peut être rompu. Ce sont des coins de scène dans lesquels se jouent, alternativement, des heurts, des embrassades et des coups...  

"Teh Dar"… Voyage coloré, acrobatique et poétique dans le monde des K'ho - 18/11/2019

Quinze acrobates nous font voyager dans le pays des K'ho, ethnie minoritaire des hauts plateaux du centre du Vietnam. Prédicateurs et divinités se rencontrent autour de cannes en bambou, tambours et gongs qui dressent avec majesté une scénographie où l'acrobatie est reine. Le cirque abat les murs et traverse les frontières comme pour faire un pied-de-nez à l'actualité. Avec l'équipe du Nouveau...  

"Le Dragon de Calais" Le Spectacle : Naissance du Dragon de La Machine sur la plage de Calais - 14/11/2019

L'apparition s'est déroulée dans l'après-midi du vendredi 31 octobre, jour de la fête d'Halloween. Mais ce n'était ni un fantôme ni un mort-vivant qui gisait dans le sable, gros comme une baleine. Il évoque pourtant un squelette - si courant dans cette nuit de la peur - par certains côtés de son anatomie faite de saillies, de crêtes et de vertèbres mais on reconnaît surtout une créature...  

"Le Dragon de Calais" Le Projet : Une création spectaculaire pour redorer l'image de Calais - 12/11/2019

C'est à la demande de la mairie de Calais que la Compagnie La Machine et François Delarozière ont créé son Dragon. À Calais, comme à Nantes et à Toulouse, le projet s'étend bien au-delà du grand spectacle de rue sur les trois jours du week-end de la Toussaint. Il s'agit d'une implantation beaucoup plus vaste et pérenne, en totale collaboration avec la ville (le financeur) et en cohésion avec les...  
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À Découvrir

"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024