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Pierre Beffeyte nommé à la direction du Théâtre Edwige Feuillère de Vesoul  19/02/2024

Alain Chrétien, Maire de Vesoul et président de l’Agglomération, et Fabienne Oberlaender, présidente par intérim de l’association du Théâtre Edwige Feuillère, annoncent la nomination de Pierre Beffeyte à la direction du Théâtre Edwige Feuillère, Scène conventionnée d’intérêt national - Art en territoire.
Il prendra ses fonctions le 15 avril prochain.


Pierre Beffeyte a été producteur de spectacles et président du Festival Off d’Avignon. Auditeur du Cycle des Hautes Études de la Culture, il est également impliqué dans les organismes professionnels tels que le Centre National de la Musique ou la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques.

Son parcours professionnel l’a amené à travailler dans les univers de la danse, de l’art lyrique, de la musique, de la marionnette et du théâtre. Très engagé dans le soutien des artistes et de la création, il s’est aussi beaucoup intéressé aux enjeux de développement des publics et d’écoresponsabilité des structures culturelles.

"Le projet que je souhaite porter avec l’équipe du Théâtre Edwige Feuillère repose avant tout sur des valeurs qui me tiennent à cœur : œuvrer à garantir les droits culturels de tous, défendre une parole artistique engagée dans les grands défis de notre monde et inscrire notre action dans une cohérence écologique et sociale. Projet artistique au service d’un territoire rural, résolument tourné vers l’élargissement des publics, il s’inscrira dans une dynamique joyeuse de création, où se côtoieront des œuvres de référence, des nouvelles écritures, des univers singuliers d’artistes confirmés ou émergents. Grande maison de culture rayonnant dans le paysage départemental, régional et national, le Théâtre Edwige Feuillère sera un lieu phare pour son territoire, un lieu inspirant pour les artistes et un lieu de croisement des cultures et des gens." Pierre Beffeyte.

"Très heureux de l’arrivée de Pierre Beffeyte qui marque une étape importante dans l’histoire de notre Théâtre Edwige Feuillère. Il saura valoriser cet écrin de culture au profit du plus grand nombre, dans la continuité de Charlotte Nessi, mais aussi en apportant sa sensibilité et son expérience. Le Théâtre Edwige Feuillère est aujourd’hui reconnu bien au-delà des frontières de notre agglomération et de notre département.

"Les "Voix d’enfants" lui permettent de rayonner auprès des jeunes en croisant culture et éducation, il est aussi la preuve que l’excellence n’est pas l’apanage des grandes métropoles et que la ruralité est aussi le creuset des plus grandes réussites.

"Pierre Beffeyte a parfaitement intégré ces enjeux forts pour la communauté d’agglomération et ses partenaires. Avec Alexandre Garniron, adjoint à la Culture, nous serons à ses côtés pour la mise en œuvre de son projet, car nous avons la chance d’avoir désormais un nouveau directeur au parcours d’excellence pour porter haut la Culture à Vesoul !"
Alain Chrétien, Maire de Vesoul et président de l’Agglomération.

>> theatre-edwige-feuillere.fr
La Rédaction

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"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
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"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024