La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Cirque & Rue

"Le Dragon de Calais" Le Projet : Une création spectaculaire pour redorer l'image de Calais

C'est à la demande de la mairie de Calais que la Compagnie La Machine et François Delarozière ont créé son Dragon. À Calais, comme à Nantes et à Toulouse, le projet s'étend bien au-delà du grand spectacle de rue sur les trois jours du week-end de la Toussaint. Il s'agit d'une implantation beaucoup plus vaste et pérenne, en totale collaboration avec la ville (le financeur) et en cohésion avec les travaux d'aménagement du front de mer que celle-ci entreprend.



© Jordi Bover.
© Jordi Bover.
Le projet s'étale sur plusieurs années. Il a pour but de redéfinir l'architecture de tout le littoral calaisien. Il a aussi pour mission de remettre au grand jour le patrimoine architectural de cette ville dont l'image a été ternie par l'actualité dramatique de la jungle de Calais. Il s'agit également de faire de ce port (qui voit passer plus de 17 millions de personnes chaque année) une escale capable d'intéresser un tourisme de passage en lui donnant des infrastructures divertissantes et culturelles.

En ce qui concerne le Dragon de Calais, celui-ci a été conçu pour rester sur place et devenir un attrait culturel aussi bien qu'un objet de divertissement puisque, dès le 17 décembre prochain, le Dragon emportera sur son dos, pour un périple sur le front de mer, une cinquantaine de personnes à chaque balade.

Le projet établi avec la municipalité calaisienne n'en est ici qu'à sa première phase. À terme, d'ici quelques années, ce seront une dizaine de machines qui viendront rejoindre les zones du réaménagement balnéaire de la ville. Sauriens, iguanes et varans géants, eux aussi à même, pour certains, d'emporter des spectateurs sur leurs dos, s'ajouteront au paysage du front de mer et viendront animer d'autres lieux patrimoniaux.

© Pauline David.
© Pauline David.
Calais a depuis plusieurs années l'ambition de créer dans son enceinte des attraits culturels. Entre autres, la Cité de la Dentelle et de la Mode, inaugurée en 2009 dans une ancienne usine de dentelles. Celle-ci est alors devenue lieu de culture. On y découvre des expositions mais aussi les machines - les premières ont été importées d'Angleterre, il y a deux siècles - qu'un démonstrateur fait fonctionner devant le public. Ce sont des monstres mécaniques de plusieurs tonnes posés sur des planchers eux-mêmes soutenus par des colonnes en fonte.

Des pistons, des fils par centaines, des engrenages huilées au graphite, des cartes perforées comme celles des orgues de barbarie qui dirigent chaque passage des fils de chaîne. À l'époque, ces machines étaient actionnées par la vapeur. Il y a, dans ces machines industrielles, énormes et assourdissantes, créées pour fabriquer le tissus le plus fin et le plus délicat, comme une parenté involontaire avec le Dragon de François Delarozière : sa force, sa matière, sa démesure, ses éléments et l'infinie délicatesse qui s'en dégage.

© Pauline David.
© Pauline David.
Après un spectacle triomphal dans les rues de Calais… Le Dragon est visible dans son abri provisoire installé sur le front de mer de Calais. Dès le 17 décembre, il embarquera sur sa terrasse panoramique 50 passagers pour un tour de 20 minutes… une expérience unique au rythme de cet animal mécanique imaginé par François Delaroziere. Les réservations sont ouvertes dès le 9 décembre 2019.

Une société a été créée pour l'exploitation du dragon :
la Compagnie du Dragon,
201, Avenue Winston Churchill, Calais (62).
Tél. : 03 21 46 20 55.
>> compagniedudragon.com
>> Contact.

Le projet

Assemblage de la tête du dragon © Pauline David.
Assemblage de la tête du dragon © Pauline David.
Le projet met en scène plusieurs types de créatures dans différents lieux emblématiques de Calais. Les machines vivent et évoluent dans l’espace urbain. Elles interagissent avec leur environnement proche : le mobilier urbain, la circulation, les passants, créant ainsi un spectacle quotidien permanent.
Chaque machine est attachée à un lieu mais elle se déplace dans la ville, à la rencontre des autres machines.

I - Le Dragon de Calais sur le front de mer et à Risban
II - Les Varans de voyage au Dombunker
III - La famille des Iguanes au Fort Nieulay et Le Grand Iguane à Saint-Pierre


I - Fiche d’identité du dragon
Hauteur : 10 à 15 m.
Largeur : 5 à 17,5 m ailes déployées.
Longueur : 25 m.
Poids : 72 tonnes.
Vitesse : 0 à 4 km/h.
Fluides : eau, air, électricité, hydraulique.
Matériaux : bois, métal, cuir, toile, cuivre.
Effets : respiration, fumée, flamme, jet d'eau, son.
Manipulation : 4 à 17 personnes (spectacle).
Capacité : 50 à 60 personnes transportées.
Propulsion hybride.
Site internet : >> compagniedudragon.com

Est également prévu l'abri du dragon, modulable, lieu de repos quotidien de celui-ci. Le dragon vient se lover dans ce parapluie de verre, d’acier et de bois sculpté. Le soir, la serre laisse transparaître une douce lumière. Le Dragon est là qui veille sur le port.

II - Fiche d’identité des Varans
Hauteur : 6,5 m.
Largeur : 2,5 m.
Longueur : 13 m.
Poids : 20 à 25 tonnes.
Vitesse : 0 à 4 km/h.

III - Fiche d’identité des Iguanes
Hauteur : 0,9 à 1,50 m.
Largeur : 2 m.
Longueur : 4 à 6 m.
Poids : à déterminer.
Vitesse : 0 à 4 km/h.

Coût global de l'opération : 27 000 000 €.
Création d’emplois directs à l'issue du projet : 70.

>> "Le Dragon de Calais" Le Spectacle.

© Cie La Machine.
© Cie La Machine.

Bruno Fougniès
Mardi 12 Novembre 2019

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter | Avignon 2025












À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024