La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Avignon 2019

•Off 2019• Be my Marguerite ! Ô solitude, à la recherche du désir de soi - 31/07/2019

Renaître à soi-même, en dénouant les nœuds où nos fragiles existences se sont trouvées emprisonnées, enkystées dans un temps figé qui ne passe pas, tel est l'enjeu "vital" de cette performance d'une poésie pure. Empruntant au jeu, à la danse, à l'art plastique et musical, leurs ressources, convoquant les dires de Marguerite Duras mêlés à d'autres anonymes, le poème joué et dansé irradie de...  

•Off 2019• 68 Mon Amour Sous les pavés, la (vraie) vie… - 30/07/2019

Que n'a-t-on dit et écrit sur ce mouvement qui, venu d'outre-Atlantique, a enflammé la jeunesse étudiante avant de se propager à l'ensemble du pays, créant un séisme civilisationnel dont les répliques sont toujours d'actualité… Loin des images phares aveuglantes de voitures brûlées et pavés volants ayant fini par recouvrir "spectaculairement" (société du spectacle oblige, Cf. Guy Debord) ce...  

•Off 2019• À ceux qui nous ont offensés Une histoire de cruauté ordinaire - 29/07/2019

Il aura suffi d'une scène en miroir - son fils agressant un plus petit à la sortie du bus - pour que tout le passé de souffre-douleur du père lui éclate à la figure. Pendant une longue nuit lui revient alors, comme des bouffées nauséeuses alternant rages et abattements, les fragments de sa vie d'avant. Son enfance à lui - tête de turc dont se payaient allègrement ses "camarades" du collège de...  

•Off 2019• Le dernier Ogre Conte slamé et "bio-éthique" à dévorer tout cru - 27/07/2019

D'abord dire le choc artistique lié au mix d'un slam magnétique, d'une voix parlée aux résonances philosophiques, d'une musique live et de live painting se répondant l'une et l'autre, le tout réuni sur le même plateau pour créer l'univers poétique où deux histoires différentes - quoique… - se rencontrent au point de chute. Les contes partagent cela en commun, ils "parlent" au-delà de leur contenu...  

•In 2019• 120 battements par minute Mourir d'aimer au rythme de beats envoûtants - 26/07/2019

Arnaud Rebotini et son Dan Van Club - auxquels Olivier Py a offert "La Cour" pour la soirée exceptionnelle de clôture - ont créé l'événement en transformant le lieu hautement historique en temple de la musique électro mixée de classique impressionniste. Partant de l'œuvre musicale originale écrite pour "120 battements par minute" - qui lui a valu un César - le compositeur phare de la musique...  

•Off 2019• L'histoire du communisme racontée aux malades mentaux Une folle histoire… - 25/07/2019

Quand il s'agit de faire (ré)écrire l'histoire du communisme pour "édifier" les malades d'une institution psychiatrique - qui eux aussi ont droit à avoir accès aux arcanes de la naissance de l'Homme Nouveau -, on convoque une baudruche d'écrivain qui, sous la surveillance active aux allures débonnaires du directeur médecin-chef, va devoir, suant à grosses gouttes, s'atteler à cette tâche hors du...  

•Off 2019• Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France Voyages vagabondages et intimes péripéties - 24/07/2019

Voyager au cœur de ce récit poétique - lui-même voyage initiatique -, en se laissant porter par les respirations/inspirations musicales insufflées par le violoncelle et la rythmique narrative, scandée avec une passion gourmande, de Marc Lauras, est un petit plaisir qui, une heure durant, nous conduit sur les voix ferroviaires et mentales d'un trajet menant à la perte d'innocence… et au difficile...  

•In 2019• Outside Les chattes sur un toit brûlant - 23/07/2019

Suspendu par des harnais à des cordes d'alpiniste, un petit groupe revêtu de combinaisons noires tapisse d'immenses lés le mur du fond de L'Autre Scène du Grand Avignon. La gigantesque photographie reconstituée révèle deux jeunes femmes entièrement nues, le corps magnifiquement cambré, posant fièrement sur chacun des deux pans d'un toit dominant en arrière-plan les immeubles d'une métropole...  

•Off 2019• Le Rêve d'un homme ridicule La vie est (réellement) un songe - 22/07/2019

Jean-Paul Sermadiras, à l'allure christique et au port imposant du romancier russe, apparaît, s'immobilise, toise longuement du regard la salle… L'effet d'ordre hypnotique produit par cette entrée dans le vif du sujet fera que, une heure durant, nous ne le quitterons pas un instant des yeux, aimantés par sa présence magnétique. Sa voix, au diapason, fait résonner le texte pour donner à "voir" à...  

•Off 2019• En réalités Toute la misère du monde remise en jeu - 22/07/2019

Pierre Bourdieu et son équipe de sociologues avaient lancé un pavé de 1 472 pages dans la mare de la France "balladurienne" de 1993, alors même qu'une marée de droite déferlait sur les législatives, en publiant concomitamment, aux Éditions du Seuil, "La Misère du monde". Clin d'œil de l'Histoire se jouant des calendriers démocratiques, cette somme de témoignages de terrain, recueillis durant...  
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À Découvrir

"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024