La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Trib'Une

"Nos lendemains" L'amour, c'est l'éternité d'une vie à deux* - 05/02/2025

"Nos lendemains" est avant tout une histoire d'amour, comme, peut-être encore aujourd'hui, il est possible de l'espérer. Tout commence alors que deux êtres, jeunes, aux idées plein la tête, se croisent, discutent et pensent l'avenir ensemble. Chez l'un ou chez l'autre, ils s'entendent bien, révisent, rient, se disputent et osent se dire les choses telles qu'ils les pensent. Sans filtre, parce que...  

Le Local… Le peps de Sarah pour ouvrir le bal aux autrices - 16/01/2025

Après avoir donné la parole à Renato Ribeiro, programmateur chaleureux de la Scène Parisienne, c'est à Sarah Pèpe que je consacre cet instant clavier. Toute aussi radieuse que dynamique, elle est de ces artistes qu'on écoute, car son engagement est à la hauteur de son talent. C'est donc une chance que lui aient été laissées les clés du Local dans le quartier Belleville-Fontaine au Roi, à Paris....  

"Le destin se moque des choix" Notre destinée n'est jamais un lieu, mais une nouvelle façon de voir les choses* - 24/12/2024

Ce papier est le dernier de l'année et il sera joyeux malgré l'ambiance étrange qui règne dans le monde entier. Il n'y a vraiment que dans la pénombre d'une salle de spectacle, dans ce quotidien fracassé et malgré Noël, que la douceur est à proximité. Le destin, du moins, le mien, m'a conduit au théâtre un soir où, pourtant, j'avais mille raisons de ne pas y aller, autant de prétextes pour éviter...  

La Scène Parisienne… "La force de l'eau" - 20/11/2024

Pour faire suite au précédent papier – je suis très inspirée quand il est question de parler de la survie du spectacle –, je souhaite donc vous présenter Renato Ribeiro, directeur de production et programmateur artistique de la Scène Parisienne. Ce lieu, proche des Folies Bergères, regroupe quatre salles de spectacle. Ce théâtre, connu pendant un moment sous le nom des Enfants du Paradis et de la...  

Le spectacle vivant avec un grand V - 18/11/2024

À quelques jours d'intervalle, je me retrouve à découvrir trois lieux, repris par des artistes tout terrain. À la fois, autrice ou auteur, metteure ou metteur en scène et comédienne ou comédien. Ça donne presque de l'espoir sur l'avenir. Parce qu'actuellement les notes d'espoir sont à l'image de la météo : grise, pluvieuse et humide. Dérèglement climatique, grondement du ciel, tsunami de...  

"Panique dans le seizième !" Les bons gens vous montrent du doigt Porte toujours ce que tu crois Même s'ils disent que ça ne se fait pas* - 21/10/2024

Angélique Kidjo, la "diva africaine" est sans doute écoutée dans les salons des hôtels particuliers du XVIᵉ. Elle est artiste, riche et noire aussi. Et ça, pour l'entre soi du monde bourgeois, ce n'est pas pareil que voir soudain défiler, sous un double vitrage étincelant, des migrants du monde entier, pour rejoindre un centre d'hébergement d'urgence qui leur est destiné. Angélique Kidjo n'a pas...  

"La Veuve Rusée" Il n'y a pas de plus grand plaisir au monde que d'être en agréable compagnie* - 19/09/2024

La compagnie était en effet bien agréable face au casting de luxe de cette comédie signée Goldoni, mise en scène avec habileté et fantaisie par Giancarlo Marinelli. Cette joyeuse troupe, aux costumes brillantissimes, nous balade pendant plus d'une heure et demie dans une sorte de "Tinder" moderne où une femme – Rosaura –, la veuve, se retrouve face à quatre prétendants d'origine différente qui...  

"Hold-up et bras cassés" Ambiance rétro pour une comédie aux accents cinématographiques - 16/09/2024

C'est devant une salle bondée, au théâtre des Enfants du Paradis, que j'ai assisté à la toute dernière de la saison de cette franche comédie : "Hold-up et bras cassés" de et avec Arsène Mosca. Connaissez-vous Arsène Mosca ? La voix masculine de "Un gars, une fille", ami du couple joué par Alexandre Lamy et Jean Dujardin, des rôles au cinéma, notamment dans "OSS 117" ou l'impeccable...  

"La bonne hauteur" Tu verras, sur les hauteurs, on est toujours seul* - 03/09/2024

Seul, en effet, est le comédien – Frédéric Fische – sur la scène. Il a une belle voix. De celle qui pourrait doubler un film américain, genre western moderne. C'est l'effet chemise à carreaux et bretelles ! Son timbre résonne sur le plateau, vif, émouvant et, parfois, perturbant. Non pas qu'il n'embarque pas, au contraire, il y va "de tout son pouvoir" pour soigner ses maux. Sur scène, il est cet...  

"La Divine"… Quand même ! Sarah Bernhardt, "l'impératrice" et éternellement grande comédienne - 07/06/2024

Il faut de l'expérience pour incarner sur scène, celle que Cocteau a baptisée : "le monstre sacré" du théâtre : Sarah Bernhardt. À une comédienne débutante qui lui avait été imposée, elle lui a adressé ceci alors que cette jeune actrice lui expliquait qu'elle n'avait pas le trac : "ça viendra, avec le talent". Il faut une sacrée confiance en soi pour balancer cela. Sarah Bernhardt n'avait peur de...  
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À Découvrir

"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024