La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Avignon 2018

•Avignon Off 2018• "Varhung- Heart to Heart"… Univers hypnotique d'une tradition adaptée à la chorégraphie et à la musique contemporaine - 25/07/2018

Des corps où l'on peut lire l'histoire comme dans un recueil. La danse ici supplée l'écriture et élargit le temps de l'histoire. Ce sont les souvenirs d'un des peuples aborigènes de Taïwan qui sont racontés ici par le Tjimur Dance Theatre de Taïwan. Un hommage plein de force, de cérémonial et d'esprit dont l'énergie traverse les ventres. Clair obscur pour cette apparition des trois interprètes...  

•Avignon Off 2018• Une chambre d’hôtel en Turquie comme un entre-deux-mondes, entre l’Europe et le Moyen-Orient, entre un homme et une femme - 24/07/2018

Dans un hôtel de Turquie, un père de famille de la France ordinaire attend son fils parti se battre dans les rangs de Daesh. Dans ce même hôtel de Turquie, une mère de famille kurde gagne sa vie en tant que femme de chambre, elle attend elle aussi quelque chose. Ces deux êtres, au fil des jours où il ne passe rien, vont peu à peu s'apprivoiser, se découvrir, s'attacher dans cet espace vaguement...  

•Avignon Off 2018• "Qui suis-je ?"… L'homosexualité expliquée aux enfants, en une manière délicate et illustrée ! - 23/07/2018

Se découvrir, découvrir son corps, découvrir l'autre, féminin ou masculin, ses attirances, son inclinaison pour l'autre sexe, ou pour celui ou celle du même sexe… Le passage de l'enfance à l'adolescence est, entre autres, ce difficile parcours où surgit, aux tournants et carrefours des différents apprentissages, cette question : qui suis-je ? L'adaptation au théâtre du roman de Thomas Gornet* est...  

•Avignon Off 2018• Quatre clowns jetés dans le grand cirque de la politique mondiale - 22/07/2018

Une ruse félonne pour les autorités de Corée du Nord qui n'ont pas décelé le stratagème. Comment auraient-elles pu imaginer que cette petite bande de jeunes Occidentaux décadents dissimulaient en réalité de dangereux activistes du rire ? C'est ce voyage, réalisé il y a trois ou quatre ans, que la...  

•Avignon Off 2018• Brassens par Mardjane Chemirani, une vision féminine, à la fois espiègle et intimiste, portée par le jeu vif et fluide du pianiste René Brion - 19/07/2018

Brassens chanté par une femme, l'idée pourrait paraître saugrenue ! Il n'en est rien… Célébrée, portée, par la très féminine Mardjane Chemirani, accompagnée du talentueux pianiste René Brion, l’œuvre du poète de Sète affirme sa vocation universelle et sa capacité à assumer sa part de féminité ! Pour ce voyage au pays de Brassens, si la moustache semble absente (quoique ! voir le final !),...  

•Avignon Off 2018• Les poètes sont des hommes comme tout le monde : blessés, ils saignent eux aussi - 19/07/2018

Un titre qui pourrait passer pour une jolie formule littéraire… Et pourtant c'est bien ainsi que "Le Nouveau Monde" nous invite : la réalité est pleine de piques et de broches et de verres et de bétons brisés et de flammes, d'explosions, de noyades, alors comment créer encore le rêve ? la beauté ? la poésie ? Gilles Cailleau nous offre avec ce spectacle hors normes l'invitation à réfléchir....  

•Avignon Off 2018• "Rouge"… Comment une jeune adolescente apprend à nager dans le fleuve de trois générations de femmes - 17/07/2018

Le temps, parfois, se convulse, se retourne sur lui-même et forme une boucle de laquelle il semble impossible de sortir. Une sorte de nœud inextricable dont il faut pourtant chercher à s'échapper pour continuer d'avancer. Les drames incompréhensibles, les stupéfactions devant l'inattendu et le tragique provoquent ces boucles. Ici, ce sont mère, grand-mère et petite fille qui dénouent, telles des...  

•Avignon Off 2018• "Zwäi", jeu de séduction se déclinant en jeu d'équilibriste où les corps s'apparentent à des contrepoids amoureux - 17/07/2018

Elle est, dès avant la rencontre, suspendue sur une boucle de corde un peu comme un oiseau sur son perchoir ou une araignée dans sa toile. Lui entre en déplaçant systématiquement sa douzaine de bouteilles, vague reptation convulsive, tel un bousier poussant sa boule devant lui ou une fourmi...  

•Avignon Off 2018• Garder intact la défense nécessaire de la laïcité en préservant une salvatrice impertinence - 16/07/2018

Gérald Dumont a la ténacité rageuse et l'enthousiasme des passionnés, des engagés, des militants. Pour la deuxième année consécutive, il propose une "lecture spectacle" du livre de Charb, "Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes", suivie d'échanges avec le public en présence d'invités chaque soir différents*. Ce spectacle est né d'une volonté de réaction face aux...  

•Avignon Off 2018• "Les Fourberies de Scapin"… En un élan créatif et impertinent, une version chaleureuse et revigorante - 14/07/2018

Jeunesse amoureuse, frondeuse et insoumise. Amour acté et signé sans consentement de leurs géniteurs et, en secours rusé mais généreux, l'homme Scapin au pedigree de valet futé donne la cadence de la danse. Dans un pur esprit de troupe, Emmanuel Besnault et une ribambelle de comédiens musiciens chanteurs nous prouvent, avec impétuosité et fraîcheur, l'intemporalité du texte de Molière. Le...  
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À découvrir

"Salle des Fêtes" Des territoires aux terroirs, Baptiste Amann arpente la nature humaine

Après le choc de sa trilogie "Des Territoires", dont les trois volets furent présentés en un seul bloc de sept heures à Avignon lors du Festival In de 2021, le metteur en scène se tourne vers un autre habitat. Abandonnant le pavillon de banlieue où vivait la fratrie de ses créations précédentes, il dirige sa recherche d'humanités dans une salle des fêtes, lieu protéiforme où se retrouvent les habitants d'un village. Toujours convaincu que seul ce qui fait communauté peut servir de viatique à la traversée de l'existence.

© Pierre Planchenault.
Si, dans "La vie mode d'emploi", Georges Perec avait imaginé l'existence des habitants d'un bâtiment haussmannien dont il aurait retiré la façade à un instant T, Baptiste Amann nous immerge dans la réalité auto-fictionnelle d'une communauté villageoise réunie à l'occasion de quatre événements rythmant les quatre saisons d'une année. Au fil de ces rendez-vous, ce sont les aspirations de chacun qui se confrontent à la réalité - la leur et celle des autres - révélant, au sens argentique d'une pellicule que l'on développe, des aspérités insoupçonnées.

Tout commence à l'automne avec l'exaltation d'un couple de jeunes femmes s'établissant à la campagne. Avec le montant de la vente de l'appartement parisien de l'une d'elles, écrivaine - appartement acquis grâce au roman relatant la maladie psychiatrique du frère qui les accompagne dans leur transhumance rurale -, elles viennent de s'installer dans une usine désaffectée flanquée de ses anciennes écluses toujours en service. Organisée par le jeune maire survient la réunion du conseil consultatif concernant la loi engagement et proximité, l'occasion de faire connaissance avec leur nouvelle communauté.

Yves Kafka
17/10/2022
Spectacle à la Une

"Qui a cru Kenneth Arnold ?" Une histoire à dormir… éveillé

Levant la tête vers le ciel, qui pourrait soutenir encore que le monde s'organise autour de la Terre centrale et immobile… depuis que Copernic et Galilée ont renversé magistralement la hiérarchie du système solaire, rejetant notre planète Terre - actrice décatie et déchue - au rang d'accessoire de l'étoile Soleil ? De même qui, de nos jours, pourrait être assez obtus pour affirmer que d'autres formes d'intelligences ne puissent exister dans l'univers… depuis que le GEIPAN (Groupe d'Études et d'Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés) a été scientifiquement créé pour démêler le vrai des infox entourant ces phénomènes ? Le collectif OS'O, la tête dans les étoiles (cf. "X", sa précédente création), s'empare de ce sujet ultrasensible pour apporter sa contribution… "hautement" artistique.

© Frédéric Desmesure.
Dans l'écrin du Studio de création du TnBA, une table avec, pour arrière-plan, un écran tendu plantent le décor de cette vraie fausse conférence sur les P.A.N. Mobilisant les ressources de la haute technologie - bricolée frénétiquement - un (vrai) acteur (faux) conférencier de haut vol, assisté d'une (vraie) actrice (fausse) scientifique coincée dans ses notes, et accompagné d'un (vrai) acteur complice, (faux) journaliste critique, incrusté dans les rangs du public, le maître ufologue va compiler les témoignages venus d'ici et d'ailleurs.

Sur le ton amusé des confidences, le conférencier introduit la session en livrant son étrange vision d'une nuit d'été où, à l'aube de ses quinze ans, à 23 h 23 précises, il fut témoin d'une apparition fulgurante alors qu'il promenait son chien sur une plage… Et, encore plus étranges, les deux heures qui suivirent et leur absence de souvenirs, comme s'il avait été "ravi à lui-même", enlevé par les passagers des soucoupes orange…

Suivent d'autres témoignages reposant eux sur des archives projetées. Ainsi, dans l'état du New Hampshire, du couple Betty et Barney Hill, témoignant "en gros plan" avoir été enlevé par des extraterrestres dans la nuit du 19 au 20 septembre 1961. Ainsi, au sud du Pérou, des géoglyphes de Nazca, photographies à l'appui montrant un système complexe de lignes géométriques seulement visibles du ciel… et ne pouvant avoir été tracées que par des extraterrestres…

Yves Kafka
09/02/2023
Spectacle à la Une

Dans "Nos jardins Histoire(s) de France #2", la parole elle aussi pousse, bourgeonne et donne des fruits

"Nos Jardins", ce sont les jardins ouvriers, ces petits lopins de terre que certaines communes ont commencé à mettre à disposition des administrés à la fin du XIXe siècle. Le but était de fournir ainsi aux concitoyens les plus pauvres un petit bout de terre où cultiver légumes, tubercules et fruits de manière à soulager les finances de ces ménages, mais aussi de profiter des joies de la nature. "Nos Jardins", ce sont également les jardins d'agrément que les nobles, les rois puis les bourgeois firent construire autour de leurs châteaux par des jardiniers dont certains, comme André Le Nôtre, devinrent extrêmement réputés. Ce spectacle englobe ces deux visions de la terre pour développer un débat militant, social et historique.

Photo de répétition © Cie du Double.
L'argument de la pièce raconte la prochaine destruction d'un jardin ouvrier pour implanter à sa place un centre commercial. On est ici en prise directe avec l'actualité. Il y a un an, la destruction d'une partie des jardins ouvriers d'Aubervilliers pour construire des infrastructures accueillant les JO 2024 avait soulevé la colère d'une partie des habitants et l'action de défenseurs des jardins. Le jugement de relaxe de ces derniers ne date que de quelques semaines. Un sujet brûlant donc, à l'heure où chaque mètre carré de béton à la surface du globe le prive d'une goutte de vie.

Trois personnages sont impliqués dans cette tragédie sociale : deux lycéennes et un lycéen. Les deux premières forment le noyau dur de cette résistance à la destruction, le dernier est tout dévoué au modernisme, féru de mode et sans doute de fast-food, il se moque bien des légumes qui poussent sans aucune beauté à ses yeux. L'auteur Amine Adjina met ainsi en place les germes d'un débat qui va opposer les deux camps.

Bruno Fougniès
23/12/2022