La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Cirque & Rue

"Little Garden" révèle la drôle de faune qui est en nous - 06/07/2023

C'est devant un mur d'arbres, posés sur l'herbe, que l'on nous a dit de nous installer. Confortablement assis sur des petits carrés de moquette pour ne pas subir l'humidité et éviter de nous retrouver, pantalon, jupe ou robe, tachés de vert. Certains assis en tailleurs, d'autres les jambes allongées. Un des spectateurs avait même porté une chaise jusqu'ici pour assister au spectacle, "Little...  

"Yé ! (L'eau)" Un cirque impertinent et joyeux, collectif d'acrobates virtuoses, abordant l'épineux problème de l'eau - 29/05/2023

Ils sont treize, treize acrobates et danseurs, danseuses, originaires de Conakry, en Guinée. Enfants de la rue, ils et elles ont été formé(e)s aux arts de la scène par les meilleurs professionnels africains et français. Leur dernière création, "Yé ! L'eau" est une épopée spectaculaire qui leur permet de faire à la fois la preuve de leur virtuosité et de nous raconter une histoire "écologique" se...  

"Oraison"… Prière poétique, clownesque et salvatrice à visée cathartique pour faire renaître un monde plus harmonieux - 28/03/2023

Étonnant et inhabituel petit chapiteau, presque minuscule - comme un retour à une tradition foraine, à une volonté d'une intime mimesis -, doté d'une enseigne lumineuse, clignotante, vacillante et racoleuse comme un ridicule, suranné night-club perdu au milieu d'un terrain vague tout droit sorti d'une SF apocalyptique. Dans un premier temps, l'oraison circassienne sera dystopie, à l'imaginaire...  

"PSS PSS"… on en dira pas plus car c'est à voir ! - 20/03/2023

Créé en 2010, le spectacle "PSS PSS" de la compagnie Baccalà a été joué plus de 950 fois dans plus de cinquante pays sur les cinq continents et a remporté quinze prix internationaux. Voilà son pedigree. Quant au fond et à la forme, c'est une relation tout en fusion artistique entre deux clowns où le mime et le théâtre laissent libre cours à une interprétation pleine de comique et d'expressivité....  

"Cœurs Sauvages" Trame sauvage de fils aériens pour des acrobaties hommage cœur et corps au Vivant - 16/03/2023

Compagnie fondée en 1996 par les artistes fil-de-féristes Antoine Rigot et Agathe Olivier, Les Colporteurs ont créé depuis plus d'une quinzaine de spectacles, tant dédiés au chapiteau, à la salle qu'à l'espace public. C'est à l'Espace chapiteaux de La Villette qu'ils présentent leur dernière création, "Cœurs Sauvages", une exploration du "Vivant" à la rencontre de ce qui fonde la survie, de la...  

Bravo ! Le Prato - 22/02/2023

Retracer une prodigieuse aventure clownesque, unique et exceptionnelle, qui a marqué de manière indélébile le spectacle vivant et les arts du cirque, c'est le pari fou et réussi de l'ouvrage "Le Prato, un théâtre international de quartier"… Une occasion richement illustrée et documentée de découvrir le parcours singulier de Gilles Defacque, mais aussi celui de Patricia Kapusta… et "afficher" la...  

"23 Fragments de ces derniers jours" L'art du cirque encore et toujours plus surprenant avec la dernière création de Maroussia Diaz Verbèke - 21/02/2023

Il y a des spectacles dont il est extrêmement difficile de rendre compte tant ils sont loin des normes. "23 Fragments de ces derniers jours" fait partie de ceux-là. Construction volontairement éclatée, multiplicité des disciplines, formes et contenus en constantes variations. Libertés de ton, des performances, des enjeux. Une mise en scène faussement simple, faussement improvisée, mais qui rend...  

"Balestra"… Maestria ! - 06/02/2023

Pour le spectacle de fin d'études de la 34e promotion du CNAC (Centre National des Arts du Cirque), Marie Molliens propose une mise en scène dans laquelle les pulsions sont mises en exergue. À travers des ruptures de jeu rythmées, entre autres, par la musique, la gestuelle devient maîtresse d'expressions autant circassienne que théâtrale. Cela débute par Noa Aubry avec sa roue allemande sur...  

"Blizzard" Tempête de neige au cœur de l'hiver pour un tourbillon de poésie visuelle et de folie acrobatique virtuose - 12/01/2023

Un vent glacial souffle sous le chapiteau de FLIP Fabrique, de ce souffle plein de froidure hivernale québécoise qui vous emporte dans de blanches contrées oubliées où le monde revêt de lourds manteaux neigeux… l'occasion rêvée pour les artistes la la compagnie circassienne basée à Québec d'imaginer un spectacle sous les flocons… plein de poésie et de virtuosité acrobatique. Comment raconter...  

"Play/replay" The Rat Pack Compagnie fait son cirque… et son cinéma... Action ! - 20/12/2022

Après le succès mondial de "Speakeasy", la compagnie circassienne The Rat Pack est de retour avec une création intitulée "Play/Replay". Explorant précédemment le genre "films de gangsters" au cœur d'un bar clandestin - que l'on appelait, au temps de la prohibition, un "speakeasy" -, nous les découvrons pour ce nouveau spectacle sur un plateau en plein tournage d'une scène caractéristique des...  
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À découvrir

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023