La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Avignon 2024

•In 2024• "Terminal (L'État du Monde)" Quand tout est fini… tout recommence, une histoire encore et toujours à inventer - 24/07/2024

Shéhérazade, la conteuse des "Mille et Une Nuits", échappa, dit-on, à la mort promise grâce à son pouvoir fabuleux (!) de raconter des histoires si palpitantes que le sultan des Indes, voulant connaître la suite, renonça à son projet de l'occire… Et si, dans ce monde de début du troisième millénaire, le nôtre, croulant sous les signes d'une mort annoncée de la planète bleue, notre capacité à nous...  

•In 2024• "Història d'un senglar (o alguna cosa de Ricard)" La vraie fausse histoire d'un acteur… qui se prenait pour Richard III… qui se prenait lui pour un roi - 23/07/2024

"Un roi qui se prend pour un roi est un fou". Ainsi le psychanalyste Jacques Lacan, connu pour ses saillies verbales – "ça" travaillait beaucoup dans sa tête – cristallise-t-il sa représentation de la folie. Sans lui faire aucunement concurrence, on serait tenté de dire que ce qui arrive à cet acteur (pas celui qui joue… mais celui qui est joué par lui) qui, ayant végété toute sa vie dans des...  

•In 2024• "Léviathan" Justice et théâtre, deux mondes de représentation où les fêlures de l'âme deviennent enjeux "dramatiques" - 23/07/2024

Dénommer "Léviathan" une fiction théâtrale ayant pour sujet les comparutions immédiates devant la 23ᵉ chambre de justice est, à plus d'un titre, pourvoyeur de sens. En effet, convoquer la créature biblique monstrueuse surgie des zones obscures de la psyché pour éclairer les rapports conflictuels qu'entretiennent la justice et le justiciable n'est en rien innocent. Les donner à voir au travers...  

•In 2024• "Quichotte" Le chevalier à la triste figure, égaré là dans des bouffonneries un tantinet ahanantes - 22/07/2024

Pourtant, cette forme cochait sur le papier toutes les cases… "Le" roman picaresque par excellence, celui de Cervantes, terreau de l'adaptation ; la fougue généreuse de son metteur en scène, Gwenaël Morin, adepte expert en théâtre de tréteaux (sans tréteaux) ; l'interprète du héroïssime hidalgo Alonso, la truculente Jeanne Balibar ; son écuyer en la personne de Thierry Dupont, musicien...  

•In 2024• "Forever" (Immersion dans "Café Müller" de Pina Bausch) Archéologie d'une chorégraphie mythique - 21/07/2024

Vous en reprendrez bien un, Café ? Comme une photographie détachée d'un album de famille, au seul nom de "Café Müller" la mémoire se met à vibrer, libérant des notes hors d'âge… Cette pièce de Pina Bausch, créée en 1978 sur une musique ensorceleuse d'Henry Purcell, cristallise "pour toujours" l'essence d'une nouvelle chorégraphie contemporaine où danse et théâtre fusionnent jusqu'à s'y confondre....  

•Off 2024• "Papic" Un beau voyage intergénérationnel dans une forme simplifiée, mais intelligente, de découverte de la transmission - 20/07/2024

Sacha, une petite fille éveillée, a pour grand-père un espiègle et merveilleux conteur doté d'une longue barbe qui pique et recèle nombre d'objets qu'elle pioche. Ceux-ci illustrent à chaque fois des moments de vie et des souvenirs que grand-papa réanime par un récit captivant la jeune Sacha. Celle-ci grandit tout au long de la pièce, mais la parole reste et elle est l'occasion pour Papic de...  

•In 2024• "Elizabeth Costello. Sept leçons et cinq contes moraux"… et au bout de la nuit, l'ennui - 19/07/2024

Plein les yeux (époustouflantes vidéos défilant sur l'écran panoramique occupant tout le bas de la façade monumentale du Palais des Papes), plein les oreilles (nappes de musiques déferlantes), une belle idée (un personnage de fiction menant la danse en bousculant la marche d'une humanité par trop assoupie) et à 2 h du matin ("durée quatre heures avec entracte")… un bel ennui. Comme si la débauche...  

•Off 2024• "Un lézard chez la psy" Une comédie virevoltante menée avec brio par un duo décalé aux bons goûts borderline - 19/07/2024

Augustin est un jeune vieillard imprévisible qui se félicitait de n'avoir jamais connu l'amour et de n'avoir jamais eu de problème avec le sexe. Jusqu'au jour où il rencontre une psychologue quelque peu perturbée. Un feu va alimenter sa folie qui va le pousser à commettre l'impossible, aussi tragique que burlesque ! Une avocate blasée est chargée de défendre ce client hors normes… Une descente...  

•In 2024• "Une Ombre vorace" Ceci n'est pas une ascension de l'Annapurna, c'en est une vraie fausse représentation… - 18/07/2024

Une forme itinérante qui nous mène loin, très loin dans un espace-temps où fiction et réalité culminent jusqu'à se confondre. Tissant, entre elles, des liens si troublants que le registre de la vérité fantasmée et de la fabulation vécue procure le vertige propre aux hautes altitudes… Vertige du protagoniste, un montagnard qui, sur le point de raccrocher, part résolument à l'assaut des pas de son...  

•In 2024• "La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure - 17/07/2024

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue,...  
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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024