La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Avignon 2024

•Off 2024• "Zembla et les trois sœurs" Comédie sensible nous plongeant avec transparence au cœur des sentiments humains - 25/04/2024

Suzon, professeur auxiliaire à la retraite et militante engagée, organise des repas pour les migrants dans une petite camionnette. Mais, un soir, elle est emmenée au poste de police pour n'avoir pas respecté le règlement de la Préfecture. Pour payer l'amende, elle demande de l'argent à ses deux sœurs avec qui elle vit. Hélas, l'appartement est hypothéqué et Suzon a déjà vendu tous les meubles…...  

•Off 2024• "Mon père (pour en finir avec)" Reçu pour solde de tout compte… - 24/04/2024

La famille, nid de prédilection de toutes les névroses, constitue une source inépuisable d'inspiration pour les dramaturges avides d'explorer la veine des joutes intrafamiliales. Pierre Notte, dont le goût pour le cabaret, le boulevard et les comédies est (re)connu, signe ici une comédie aux parfums entêtants sur un clan au bord de l'implosion lorsque, à l'initiative de leur mère, les deux frères...  

•Off 2024• "Valkyrie" Évoquer les Amazones, femmes conquérantes et victorieuses, pour aborder la féminité aujourd'hui - 23/04/2024

Une tribu Amazone envahit le public. Les règles ont changé : c'est l'avènement du matriarcat. Nous sommes à l'aube de la guerre contre Athènes, à cet instant décisif où la bascule vers un monde nomade et matriarcal aurait été possible. Serait-ce la fin de ces femmes guerrières ? Le combat des femmes en général est-il en train de s'émousser ? Et, à bien y regarder aussi, qu'est-ce que la féminité...  

•Off 2024• Avec "Le Mardi à Monoprix", le rire éclot de la banalité - 18/04/2024

Rien n'est plus délicatement corrosif que l'humour niché dans le quotidien. C'est l'alchimie à laquelle parvient Thierry de Pina avec le texte d'Emmanuel Darley. Un texte qui raconte un état, l'état d'un instant suspendu entre vide et culpabilité, entre manque et perdition, entre amour et haine. L'histoire du "Mardi à Monoprix" est celle d'un rituel familial, d'une recherche de contact, de...  

•Off 2024• "Cabaret Canaille" Un hommage féministe très convaincant, entre liberté des corps et paillettes - 16/04/2024

Pour son nouveau spectacle, la troupe du Burlesque Klub de Valentina del Pearls a arrêté sa machine à voyager dans le temps dans les années 1920 à 1940, pour raconter avec fantaisie l'âge d'or du Burlesque américain et de l'effeuillage, érigé au rang de star. Derrière les plumes et les paillettes, c'est aussi l'histoire d'une désobéissance féminine qui nous est relatée. Et aussi comment les lois...  

•Off 2024• "Le Paradoxe du désir" Une comédie énergique et sensible sur l'autre et nous-mêmes - 05/04/2024

Anton, auteur à succès, écrit sa première pièce dans l'intention bien précise de séduire Iris, actrice plutôt sur le déclin, à qui il propose le rôle principal. Elle accepte ce cadeau dans l'espoir de reconquérir Robert, son partenaire de jeu et ex-amant qui doit aussi jouer dans la pièce. Mais ce dernier vise les faveurs d'une jeune critique de théâtre quelque peu éthérée et spécialiste en...  

•Off 2024• "Que faire des cons ?" Quand Freud et Lacan inspirent mais donnent envie d'aller voir ailleurs - 28/03/2024

Le monde devient de plus en plus flou et on ne sait plus sur quelle valeur compter… Une seule, pourtant, reste comme un phare dans la nuit : la connerie. Mais comment repérer les cons ? Comment vivre avec ? Comment s'assurer qu'on n'en est pas un, soi-même ? Malgré plusieurs tentatives de lectures autour du développement personnel écrites pour certaines par des chamanes, Sandra Colombo a cogité...  

•Off 2024• "L'Abolition des privilèges" Un seul en scène étonnant éclairant l'Histoire à la lumière des événements modernes - 26/03/2024

"L'Abolition des privilèges" est un roman historique écrit par Bertrand Guillot et divisé en trois parties. La première relatant la nuit fulgurante du 4 août 1789 qui vit les députés de la jeune Assemblée Nationale rédiger, puis voter un décret abolissant les privilèges de la Noblesse, du Clergé, puis des Provinces. La deuxième qui retourne 15 ans en arrière et relate l'effondrement de l'Ancien...  

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles… - 26/03/2024

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les...  

•Off 2024• "Tout le monde écrit des chansons" One-man-show unique durant lequel la musique, entre audace et enthousiasme, devient accessible - 25/03/2024

À bien y regarder, tout le monde écrit des chansons à sa manière. Tout le temps… Sous la douche, en marchant, dans sa voiture, au marché, en faisant son jogging, etc. Certains et certaines d'entre nous – et c'est le cas de Julien Joubert – ont décidé d'en faire leur métier. Pas de recettes dans ce spectacle pour y parvenir, cela dit, mais quelques pistes pour sonder les mystères de la création...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024