La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Paroles & Musique

Je t’attendrai à la porte du placard - 24/11/2011

Un siècle de chanson gay… Cent ans de refrains du passé pour parler du présent. Sous ses airs joyeux et enlevés, la comédie de Michel Heim est une pièce introspective. Limite mélancolique. Car c’est bien beau de chanter dans la placard, mais qu’est-ce-qu’on fait une fois qu’on en est sorti ? C’est la question que pose, en creux, cette confrontation entre trois générations incarnant trois périodes...  

Le free-rock animal d’Éric Lareine... entre douceur féline et rage apprivoisée - 13/10/2011

Éric Lareine, en perpétuelle et fertile dérive poétique, en déconstruction créatrice permanente, vogue de ports en ports, de sirène en sirène, de récifs en falaise inaccessible pour mieux nourrir ses labyrinthes artistiques. Après avoir navigué sur de nombreux vaisseaux à la découverte de terres...  

Kid Bombardos... un uppercut qui met le rock KO ! - 10/10/2011

Dans la série "Les fratries ont du talent", je voudrais la famille Martinelli... Trois frères et un ami d'enfance plus connus sous le nom de Kid Bombardos. Un nom qui (ré)sonne comme un gong de ring de boxe, un surnom de boxeur, celui - bien réel - de leur arrière-grand-père ! Entre swing survitaminé, pop jazzy croonée et rock punchy, les Kid Bombardos battent la scène de leur énergie juvénile au...  

Allain Leprest est parti pour le pays de l'envers du décor - 16/08/2011

Parti trop rapidement comme on vide un bon verre de poésie trop vite bu. De la chanson, il avait habillé son âme, des mots et des rimes, il portait le costume, de ces attraits parés, il nourrissait nos esprits de rage et de révolte, d'authenticité et d'amour de la vie. Avec lui, la chanson n'était pas à texte, il était le texte. Poète des chemins de travers, il marchait sur les...  

Une fin du monde rêvée... avec les Sea Girls - 15/08/2011

Le loufoque et déjanté quatuor féminin, les Sea Girls, est de nouveau sur les routes de France avant de revenir sur la scène de la Nouvelle Ève à Paris en Novembre. Explosive, parfois trash, mais tellement "savoureuses", notre quatre donzelles, grâce à la mise en scène parfaitement réglée de Patrick Hautecœur, domptent la scène avec une efficacité comique débridée et joue malicieusement avec le...  

Gais, frais, colorés et épicés... ce sont les Piments Givrés ! - 15/07/2011

[Reprise] Piment vert, piment rouge ou piment jaune, peu importe la couleur avec les Piments Givrés. Leur voyage autour du Monde est à servir glacé comme une énorme boule de glace tutti frutti posée... sur un cornet acoustique pour mieux entendre les musiques du monde ! Et c'est une aubaine en plein été... Surtout sous les chaleurs festivalières d'Avignon. Ambiance bigarrée, musique rythmée et...  

La Revue Du Spectacle a 22 ans et trois mois… Bientôt une Révolution s’annonce ! - 01/07/2011

Il y a tout juste 22 ans (le 1er avril 1989), La Revue Du Spectacle naissait. Un "fou-passionné", du nom de Gil Chauveau, avait décidé, avec une équipe composée d’abord d’une poignée de personnes, de créer le premier magazine destiné à l'ensemble du spectacle vivant. Jusque-là, un même support ne parlait pas à la fois de théâtre et de cirque, de chanson et d’arts de la rue. Disons qu’en 1989, ce...  

"Zenzile et le Cabinet du Docteur Caligari" - 15/04/2011

Figure emblématique de la scène dub française et reconnu internationalement pour sa créativité, le groupe angevin Zenzile, voulant s'interroger sur son processus de création, réalise une nouvelle production artistique liant intimement les univers musical et visuel. Dans la lignée du mythique Art Zoyd (1), Zenzile s'est essayé au difficile exercice du ciné-concert. Répondant à une commande émanant...  

C'était au temps où Bruxelles rêvait... du Grand Jacques - 14/04/2011

C'est à Bruxelles en toute logique que débute cette biographie musicale imaginée avec beaucoup de talent et d'intelligence par Jacques Pessis. Bruxelles... Là où tout commence, les rêves, les chansons... et le destin hors du commun de ce grand artiste, poète passionné et libre, que fût - qu'est toujours - Brel. De Bruxelles aux Marquises, du "marchand de cartons" au marchand de chansons, comment...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024