La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Un ciel étoilé d’astéroïdes célibataires aux collisions improbables - 16/03/2012

Les Papotins ? Les papotins ne sont pas potins pour deux sous. L’art de la conversation, ce n’est pas par eux que ça se passe, ni pour eux. Eux, ils se taisent vite. Et quand ils parlent, c’est plutôt l’art du court-circuit qu’ils pratiquent : l’art de la question, de la question directe, récidivante. Sur scène, ils sont quatre. Quatre personnages ordinaires issus du journal Le Papotin* et que...  

Une comédie de l'erreur... Comme un conte de fées ! - 15/03/2012

Dans le roi Cymbeline, William Shakespeare raconte en deux mouvements la séparation de deux amants puis leur réunion. Il est banni. Elle lui reste fidèle. Il croit aux preuves de son infidélité. La pièce, dont l’action se situe lors d’une conquête de la Bretagne par un empire romain de fantaisie, est un tissu de péripéties brodées de traîtres, de marâtres, d’imbéciles influents, de brutes...  

"Le Panthéon de l’histoire"*... laboratoire de notre modernité ! - 14/03/2012

Un grand moment de théâtre samedi à la MC 93. La pièce "La Mort de Danton" de Georg Büchner, grand dramaturge allemand du début du XIXe siècle, nous parle encore en 2012, par son propos et sa modernité. Ce "théâtre de l’histoire", comme l’appelle son metteur en scène Georges Lavaudant, est tout simplement le laboratoire de notre modernité. Avec une grande efficacité. C’est bien la mission du...  

À la recherche d’un panda en peluche jeté du haut d’un pont… - 12/03/2012

Sandra personnage créé par Marie Nimier pour sa pièce "La Confusion" a la mémoire fragmentée et sa vie est pour elle-même une énigme. À décrypter. Vue par Karelle Prugnaud (qui met en scène), Sandra est une femme poupée, femme enfant, brisée, lovée dans un carré qui déborde de peluches. Plongée dans un excès esthétique, elle est Princesse de conte de fée d’un monde surkitsché non dénué de...  

Quand Caravaggio nous est conté… la beauté fait rage ! - 09/01/2017

Lorsqu'une pièce rencontre son public, on a la chance de la voir reprise et prolongée. C’est le cas de "Moi, Caravage", une des réussites d’Avignon 2010, écrite et en partie interprétée par Cesare Capitani, dans le rôle-titre du célèbre peintre italien Michelangelo Merisi da Caravaggio (dit Caravage). A priori, la pièce n’avait pas tous les ingrédients pour soulever un tel enthousiasme. Ni décor,...  

Le Théâtre de la Huchette s'affiche à la BnF - 20/02/2012

À l’occasion du don par le Théâtre de la Huchette d’une importante partie de ses archives couvrant la période 1965-2001, la Bibliothèque nationale de France rend hommage à cette petite scène parisienne de la rive gauche - 14 m2 de plateau ! - à la renommée mondiale. Affiches, programmes, photographies, costumes, éléments de décor, archives artistiques et administratives exposés dans la Galerie...  

Ma première fois : un tourbillon drolatique anti-crise - 10/02/2012

Se basant sur plus de 40 000 témoignages recueillis sur un blog intitulé "myfirsttime.com", invitant les internautes à raconter anonymement leur première fois, Ken Davenport crée la pièce "My First Time" qui est un florilège, un véritable feu d’artifice des témoignages les plus fous, les plus surprenants, les plus touchants, les plus hors normes, drôles, grotesques, émouvants, hétéros, homos,...  

Rose, anti-héroïne anonyme et femme libre... malgré tout - 06/02/2012

Véritable épopée miniature, Rose nous entraîne de son Shtetl en Russie à Miami Beach, en passant par les années noires du ghetto de Varsovie, sa fuite à bord de l’Exodus, la création de l’état d’Israël, la réussite du rêve américain et le conflit actuel du Moyen-Orient. Le récit intime et plein d’humour d’une femme juive qui porte un regard affectueux mais lucide sur son peuple, un texte fort et...  

Magnifier l’apprentissage de l’art d'être courtisan - 02/02/2012

Il était une fois un bourgeois qui voulait atteindre la grâce d’un gentilhomme de cour et se retrouve puni de ses propres lubies en devenant l’objet d’une bastonnade rituelle. Il est fait sujet du Grand Turc… et se retrouve soliste d’un ballet de cour. Intronisation du personnage. Et hou du balai le bonhomme gesticule en rythme : ce qui fait rire et ravit. "Le bourgeois gentilhomme", comédie...  

Une farce tragique matérialiste des drames des hommes et leurs métaphysiques - 25/01/2012

"C’était autrefois, il y a cinq minutes", Job de puissant devient misérable. Ruiné, foudroyé, ce personnage de la bible n’a plus que la peau qui le démange. Job est une souffrance telle qu’elle appelle l’idée de Dieu. C’est ce sujet délicat que Hanokh Levin dans la pièce "Les Souffrances de Job" traite avec les truculences et cruautés d’une sensibilité moderne aux prises avec le néant et maniant...  
1 ... « 105 106 107 108 109 110 111 » ... 117






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024