La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Théâtre

Questionnement de l'Art dans sa relation au témoignage... Comme un hommage aux artistes de l’Art Brut

"Presque tout OpUS", Théâtre Jean Arp, Clamart, Hauts-de-Seine

La troupe O.p.U.S., qui rassemble art théâtral et arts plastiques, procure de bien beaux ébahissements familiaux. Derrière l’Office des phabricants d’Univers Singuliers se cachent de formidables saltimbanques illusionnistes aux allures de gardiens des traditions…



La Quermesse de Ménetreux © Sylvie Monier.
La Quermesse de Ménetreux © Sylvie Monier.
Avec son génie du bricolage qui investit l’objet artisanal tout autant que la forme de la conférence et la manière des légendes locales, OpUS réveille le dadaïsme inconscient des gens des villes et gens des champs confrontés au caractère improbable de l’objet fait de main d’homme. Machine, outil, mécanisme, engin... Machins créés, oubliés. Insensés.

En besoin de légendes.

En quête de connaissance, le spectateur raccroché au récit par son très fort vouloir croire est tiré par le bout du nez et passe progressivement du stade de l’ahurissement au gai savoir.

Un fou rire à la clef. Le spectateur éprouve le plaisir du mensonge sérieux à la blague. Essence de farce, la fiction dépasse ainsi toute réalité.

OpUS, tout à son sens aigu du pastiche invisible avec ses ready-made de terroir, questionne tout au fond l’Art dans sa relation au témoignage, lorsque le vrai faux est plus vrai que le vrai. Leur art est tellement singulier qu’il sonne comme un hommage aux artistes de l’Art Brut.

D’ailleurs ces forains dans l’âme ne réparent-ils le manège de petit Pierre ? Affinités électives.

"Presque tout OpUS"

La Quermesse de Ménetreux © Sylvie Monier.
La Quermesse de Ménetreux © Sylvie Monier.
Pour la première fois en France, l'intégrale des spectacles de la Compagnie O.p.U.S. :
"Le Musée Bombana de Kokologo", "La Crèche à moteur", "Le Petit Répertoire", "Colliers de nouilles", "La Ménagerie mécanique", "Les Dangers du fromage" et "La Quermesse de Ménetreux.

Écriture et mise en scène (sur une majorité de spectacles) : Pascal Rome.
Avec : Chantal Joblon (comédienne), Jacques Bourdeaux (comédien), Frédérique Moreau de Bellaing (comédienne), Julien Pillet (comédien), Athanase Kabré (comédien), Étienne Grebot (comédien), Jean-Louis Cordier (comédien), Thierry Faucher (comédien), Dominique Giroud (comédienne), Agnès Pelletier (comédienne), Boa Passajou (comédien phactotum), Patrick Girot (comédien phactotum), Luis Maestro (comédien phactotum), Thierry Simounet (plasticien), Anne Chignard (plasticienne), Bertrand Boulanger (plasticien), Jean-Baptiste Gaudin (plasticien), Marie Bouchacourt (plasticienne), Nicolas Diaz (plasticien), Christian Larsonneur (musiplasticien), Pascal Rome (comédien phactotum et allumeur d’étincelles).

M. Chon, "Le Petit Répertoire" © Jean-Claude Isard.
M. Chon, "Le Petit Répertoire" © Jean-Claude Isard.
Spectacle du 17 au 26 mai 2012.
10 et 11 mai : "Le Musée Bombana de Kokologo" ;
12 et 13 mai : "La Crèche à moteur" ;
15 et 16 mai : "Le Petit Répertoire" ;
17 et 18 mai : "Collier de nouilles" ;
19 et 20 mai : "La Ménagerie mécanique" ;
Mercredi 23 mai à 20 h 30 et jeudi 24 mai à 19 h 30 : "Les Dangers du fromage" ;
Vendredi 25 mai et samedi 26 mai à 20 h 30 : "La Quermesse de Ménetreux".

Théâtre Jean Arp, Clamart (92), 01 41 90 17 02.
>> theatrearp.com

Jean Grapin
Lundi 21 Mai 2012

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

Balade équestre dans l'univers singulier de Bartabas… et de Zingaro, un théâtre pour les chevaux

Forte de quarante ans d'observation de la compagnie Zingaro, de ses évolutions et métamorphoses, ainsi que d'une écoute attentive des murmures émanant de la relation entre Bartabas et ses chevaux, Fabienne Pascaud nous offre une exploration aux confins de la création équestre pour découvrir les sources originelles et intimes de son art au cours de douze grands chapitres, chacun scrutant un aspect différent de la pensée créatrice de cet artiste visionnaire.

"Cette créature mi-homme mi-cheval surgit de nulle part et éructant tel un fou sur les pavés de la ville était peut-être un des ultimes avatars d'Antonin Artaud (1896-1948). Bartabas sortait des légendes et des songes. Et nous ramenait au royaume des légendes et des songes."

C'est en 1978, lors de son premier Festival d'Avignon, que Fabienne Pascaud découvre Bartabas. Pour ce dernier, c'est l'époque "Cirque Aligre", après le Théâtre Emporté et avant Zingaro. Surnommé Bartabas le Furieux, il véhicule déjà une certaine folie, à la fois créatrice et unique, et une grande curiosité. Sa créativité va très vite puiser son inspiration dans la richesse de l'ailleurs, dans les différents aspects du monde…

Et ses spectacles, au fil des années, deviennent des fééries troublantes, voire envoûtantes. C'est ce personnage original et inventif que Fabienne Pascaud nous raconte, nous donnant quelques clés pour mieux comprendre, mieux approcher les métamorphoses de la compagnie Zingaro et révéler ainsi le langage, les pensées fondatrices qui, dans l'imaginaire de Bartabas, écrivent les chorégraphies équines et les univers artistiques qui s'en dégagent.

Gil Chauveau
17/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024