La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Avignon 2023

•Off 2023• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu - 14/07/2023

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître...  

•In 2023• "Extinction" Juste avant la fin du monde, chronique filmée d'une mort annoncée… - 14/07/2023

Fidèle à sa conception d'un théâtre total mettant en abyme son processus de création destiné lui aussi à disparaître, Julien Gosselin continue à creuser avec grand bonheur le sillon des disparitions des mondes. Après le marathon des douze heures de représentation de "2666" de Roberto Bolaño, après "Mao II, Joueurs, Les Noms", de l'écrivain américain Don Dellilo, connu lui aussi pour son univers...  

•Off 2023• "Le Banc" Une rencontre sensible convoquant en chacun de nous une ouverture d'esprit éveillée - 14/07/2023

Sur le quai d'une gare, au milieu de nulle part – si ! Peut-être à Migné-Auxances -, deux femmes attendent le train. L'une est en fauteuil roulant, l'autre est une travestie. Ce train qui a 46 minutes de retard leur permet d'échanger et de nouer le contact. Mais parviendront-elles à le prendre finalement ensemble ce train et à nouer les liens ? Ou au contraire, chacune restera-t-elle dans sa...  

•Off 2023• "Cigalon" Sur les bancs de l'école, résonnaient souvent les mots de Marcel Pagnol… - 13/07/2023

Avignon Off ! Chaleur et moustiques au programme, puis quelques cigales viennent aussi se poser au creux de nos oreilles, notamment dans ce théâtre bien climatisé au nom délicieux du "Rouge Gorge". Cela pourrait être aussi le nom d'une auberge où le monde viendrait se délecter d'un plat concocté avec tendresse et volupté. C'est d'ailleurs ce qui se produit chaque jour à 13 h 10 puisque le public...  

•Off 2023• "Marée haute" Rêver un impossible rêve, renouveler les unions charnelles, le chagrin des départs et vivre un impossible amour - 13/07/2023

Libre, être une femme libre… et aimer, aimer l'amour, le sexe, celui de l'homme, le sien, la jouissance… jouir de la vie, de l'existence, des potentiels charnels du corps, poursuivre une relation amoureuse profonde, a priori, impossible, pour cause de différences sociales, culturelles, géographiques, pour certaines soumises à des traditions familiales… mais sans doute, et surtout, par une prise...  

•In 2023• "Neandertal" Rembobinage de l'Histoire… et si l'Homo Sapiens était sorti de la cuisse de Neandertal ? - 13/07/2023

Au terme de deux heures trente d'une "recherche appliquée" menée rondement par David Geselson et ses condisciples, enquête minutieuse convoquant les noms de scientifiques prestigieux, sera établi que l'Homo Sapiens – nous ! – n'est qu'un bâtard résultant du croisement d'un mâle de Neandertal et d'une femelle Homo Sapiens (à moins que ce ne soit l'inverse, le résultat au final étant le même…). De...  

•Off 2023• "Arletty, un cœur très occupé" Une relation amoureuse contrariée dans laquelle se dévoile la liberté d'être et de penser - 12/07/2023

Juillet 1970. Un jeune journaliste, séduisant et sûr de lui, force Arletty, furieuse, à relire les courriers qu'elle a échangés pendant la guerre avec son bel officier allemand de dix ans de moins qu'elle, Hans Jürgen Soehring. Il est parvenu à pénétrer chez la célèbre comédienne en ayant malicieusement forcé la porte… Leur relation évoluera progressivement en mettant en lumière des instants à la...  

•In 2023• "Paysages partagés" Une immersion "grandeur nature" où le land art est revisité en sept actes éco-compatibles - 12/07/2023

Théâtre "portes ouvertes"… Sur le plateau du Pelatier, à quelques encablures d'Avignon, un parcours champêtre étalé sur un temps long (7 h, pauses comprises) conduit à la découverte de sept installations in situ dont l'impact environnemental est inversement proportionnel à leur potentiel artistique. En effet, toutes les nationalités invitées – suisse, allemande, italienne, portugaise,...  

•Off 2023• "Des chèvres en Corrèze" Un seul en scène belge époustouflant entre désespoir et optimisme - 11/07/2023

Charles, confiné volontaire depuis bien avant la pandémie, profite de l'incursion du public dans sa grotte pour s'improviser conteur. Il commence alors à retracer son tumultueux parcours de vie qui l'a poussé à fuir les autres et à se fuir lui-même, dans une vaine tentative pour échapper à la violence de la société. Mais entre désespoirs et lueurs d'optimisme, c'est surtout l'espèce humaine que...  

•Off 2023• Souleymane Diamenka "De la plume et de l'épée" Une performance Poésie Slam qui frôle le firmament - 11/07/2023

Bordelais d'origine peule, Souleymane Diamanka est né au Sénégal et a commencé sa carrière d'auteur par le rap avant de découvrir le slam. Auteur d'un premier album de slam intitulé "L'Hiver peul" (2007), il a également écrit des recueils de poésies, "Habitants de nulle part, originaires de partout" et "De la plume et de l'épée". Parallèlement, il anime des ateliers d'écriture et d'art oratoire...  
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À découvrir

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023