La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Trib'Une

"À dix-huit ans, j'ai quitté ma Province…" - 12/02/2015

Avez-vous remarqué que s'affichaient depuis quelques semaines dans le tout Paris une magnifique paire d'yeux bleus ? Vous êtes-vous arrêtés quelques secondes (on peut toujours rêver !) face à Morris ? De Bastille à Châtelet, en passant par Strasbourg-Saint-Denis ? Morris, vous savez, c'est lui (Gabriel de son prénom) qui a donné son nom aux colonnes dans la capitale ? Ces colonnes qui donnent...  

Pleurer comme une gamine de 13 ans… - 11/01/2015

À 13 ans, j’aurais pris mon stylo-plume - Waterman - avec mon cahier à spirales. La couverture aurait été colorée et les pages blanches se seraient noircies à mesure de mes idées, de mes pensées, plus ou moins désordonnées. À 13 ans, on écrit déjà pour se soulager. J’écrivais. Bien m’en a fait. À 13 ans, si j’avais appris qu’un attentat avait sévi à Paris, ville que je ne connaissais qu’à travers...  

"Quand Victor rencontre Lili"... Découverte d'une auteure qui sait manier la langue aussi bien que la plume ! - 26/12/2014

D'abord, il y a une voix. Celle de Victor. Et puis, surgit, comme un éclair… Lili. Lili est belle, brune et pétillante. Et, je vous le donne en mille : Intermittente. Victor est beau, brun, et nostalgique. Un "adulescent" pour parler jargon "psychologique". Tous les deux sont trentenaires, célibataires et surtout voisins... Pas le voisin du dessus qui explose les tympans avec de la "hard" musique...  

"King Kong Théorie", une mise en scène magnifiquement habitée qui colle aux mots de l’auteure enragée - 02/12/2014

Barbara Schulz semble avoir quinze ans. Je suis allée voir "King Kong Théorie", d'abord pour elle. Voilà une comédienne qui, son nom à l'affiche d'une mise en scène, me fait traverser Paris sans problème. Barbara Schulz est une sacrée actrice, une pure comédienne, à la peau douce, aux traits fins et bien dessinés, au visage délicat au folklore d'expressions, qu'elle accommode au gré des textes...  

Tel un roi dans la cour des lions, Arnaud Ducret sur scène nous fait rugir de plaisir ! - 15/11/2014

François Hollande contre Arnaud Ducret. (Ne pas confondre avec Daniel Ducruet !). Télévision contre spectacle vivant. Blablabla politique interminable contre one-man-show ? De Mitterrand, en passant par Chirac, sans oublier Sarkozy, je crois que jamais je n'ai écouté un président bavasser autour d'une table, à la télé. L'autre soir, notre président actuel, venait s'exprimer une fois de plus, avec...  

"Mon vacarme fut silencieux"... Découverte d'une auteure : Manon Chircen - 08/10/2014

À Paris, Septembre 2014, rive gauche, a atterri pour la seconde fois un OVNI. Un "Objet volant non identifié" avec à son bord du spectacle vivant. Bien vivant. Je n'ai pas osé l'approcher l'an passé. La peur sans doute ! Le manque de temps... assurément. Ce soir, j'ai franchi le pas. C'est si près de chez moi. Dans le XIVe de Paris. Non loin des théâtres de la Gaité ou d'Edgar qui côtoient le...  

Le théâtre est matrice - 23/07/2014

À son échelle, la ville d'Avignon souhaite un flux régulier de revenus supplémentaires et lutter contre l'image de belle endormie avec ses commerces eux aussi intermittents et ses commerçants opportunistes. Elle peut augmenter les effets de son festival international et son salon du théâtre vivant...  

Le théâtre est d'utilité publique - 17/07/2014

Le théâtre est d'utilité publique. Le député Victor Hugo l'explique si bien dans son intervention lors de la discussion du budget rectificatif le 10 novembre 1848 dans la question relative aux encouragements aux lettres et aux arts*. Tout homme politique, tout dirigeant ne peut que lire et relire le compte rendu des débats. Il n'est point nécessaire de le modifier. Le plaidoyer est plus que...  

"À vies contraires"... Un texte où les mots, comme les lacets des chaussures, s’envoient en l’air ! - 14/05/2014

Au théâtre, il y a des auteurs, des textes, des acteurs, un ou plusieurs metteurs en scène, des scénographes, des régisseurs et il y a aussi l’affiche. On ne parle pas assez des affiches. J’ai entendu souvent qu’il était plus opportun de poser son minois sur un visuel pour appâter le spectateur, j’ai fait cette expérience et excepté dans ma région natale, ma photo n’intéressait guère... Inutile...  

Rendez-vous en boîte... histoire d'avoir l'impression d'avoir encore vingt ans ! - 02/05/2014

"Quand on aura 20 ans en l'an 2001" chantait Bachelet… J'ai adoré ! La chanson. Plutôt : j'ai adoré avoir 20 ans. Même si ce n’était pas tout à fait en 2001... À 4 ans près, hein ? J’ai adoré. Quand les portables n’avaient pas encore déferlé. Quand les fixes chez papa maman sonnaient. Les discussions au téléphone avec la super copine, assise sur les marches d’escalier. Les sorties avec les...  
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À découvrir

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023