La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Trib'Une

"Radium Girls, Beautés Mortelles" Immersion dans l'univers des enlumineuses de montres et d'horloges ! - 21/12/2022

"Vous ne pouvez pas imaginer un monde meilleur sans y améliorer les individus", Marie Curie. Alors que le monde tremblait devant la finale de football, des rayons lumineux accueillaient des spectateurs courageux, ce dimanche 18 décembre, dans un lieu atypique du XXe de Paname. Courageux car, en effet, il pleuvait, décembre est un faux allié et la France était en train de frissonner, l'ambiance...  

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur - 12/12/2022

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud. Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand...  

"Albert Einstein, un enfant à part" L'enfance d'un génie atypique, mais ô combien attachant ! - 08/12/2022

"Seules deux choses sont infinies. L'univers et la stupidité de l'homme. Et encore, je ne suis pas certain de l'infinité de l'univers", Albert Einstein. Peut-être que j'aurais dû naître au XIXe ! À quoi pensait Albert Einstein quand il a écrit ce que je cite au-dessus ? Quand il exprime la "stupidité de l'homme", pensait-il déjà à la déferlante des portables, des oreillettes, des "TikTok" et...  

"Tangente" Disparaître, partir sans se retourner… pour vivre une nouvelle vie - 20/10/2022

"Pars, surtout ne te retourne pas. Pars, fais ce que tu dois faire sans moi. Quoi qu'il arrive je serai toujours avec toi. Alors pars et surtout ne te retourne pas." (Le grand) Jacques Higelin. Partir sans se retourner. Qui ne s'est pas posé cette question au moins une fois dans sa vie ? Avec ce monde qui part en vrille totale (tiens !), qui ne se dit pas ? : "Je vais aller voir ailleurs où j'en...  

"Coquelicot" Prisca Demarez Un tourbillon de vie en jupe de tulle rouge - 05/07/2022

Alors que Peter Brook prenait son envol ce samedi 2 juillet, laissant au théâtre un espace définitivement vide, je prenais place au Théâtre de la Contrescarpe en soirée pour assister à un spectacle avec en tête d'affiche Prisa Demarez. Quand son attaché presse - un super mec ! (on ne remercie pas assez les attachés de presse) Passionné - m'a envoyé les infos, j'ai dit : oui ! Sans hésiter. Prisca...  

"Le Bruit des Clés" Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis* - 03/03/2022

Anne Goscinny perd son papa à l'âge de 9 ans. Que se passe-t-il dans la tête d'une si jeune enfant lorsqu'un parent, aimant et tant aimé, disparaît brutalement ? Qu'elle s'appelle Anne Goscinny, fille du grand scénariste de bandes dessinées - René Goscinny - ne change rien au choc, à la douleur et au manque affectif qui vient soudain se poser comme une mauvaise herbe dans le jardin de...  

"Dans le cœur de Georges" Hommage délicat et envoûtant de l'artiste Livane pour Monsieur Brassens. - 10/02/2022

Georges Brassens aurait eu cent ans en octobre dernier et des hommages mérités ont déferlé jusqu'aux appels à projets lancés par des collectivités, afin de ne pas oublier celui qui, au-delà de sa pipe, des "copains d'abord" et de sa moustache, a mené une drôle de vie ! Une vie également entourée de femmes à qui il dédicaçait de magnifiques chansons. Les femmes de sa vie dont "Joha" sa muse et...  

"On ne couche pas aux enterrements" Un "du-elles" éclatant sur scène autour d'un enterrement ! - 21/01/2022

J'ai cherché le féminin de duo, ça leur sied bien : "du-elles". Christine Anglio et Laurie Marzougui sont à la fois autrices et comédiennes et ont réussi, hier soir, deux exploits : divertir le public et jouer devant une salle pleine ! Miracle… Y aurait-il un esprit bienveillant à la Comédie des 3 Bornes ? Certainement ! Un esprit, oui ! Ana… enfin ! Ana est la sœur d'Isabelle (Laurie Marzougui)...  

Piquer en plein cœur au théâtre La Flèche, Paris, Jeudi 6 Janvier, 21 heures… - 10/01/2022

Comment démarrer cette chronique ? Par une citation ? "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé", Lamartine. Oui ! Qu'en dirait Laurent Orry ? Ah ! Oui. Laurent Orry, c'est l'acteur impeccable vêtu d'un vieux manteau usé et poussiéreux qui, pendant 1 h 15, déploie toute sa force, son énergie mais surtout sa palette d'émotions au service de ce délicieux texte écrit par Alessandro Baricco :...  

"Cendres sur les mains" La femme qui murmurait à l'oreille des morts - 21/12/2021

Dead Can Dance : "Les morts peuvent danser" ! Beauté, Lisa Gerrard est ma chanteuse préférée… J'ai assisté à la représentation de "Cendres sur les mains" sans avoir pris le temps de me renseigner. Bien m'en a pris ! Par les temps qui courent, j'aurais pu penser que ce spectacle allait ajouter au blues de la saison et au retour des contaminations, encore un peu plus de dépression. Et non ! Ce que...  
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À Découvrir

"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024