La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"L’affrontement"... Ou quand la modernité bouscule l’Église - 15/07/2013

Dans une pièce qui traite du thème de l’Église face à sa propre modernité, "L’affrontement" aborde avec beaucoup d’humour la place de celle-ci aujourd’hui. Peut-on faire évoluer des dogmes religieux plusieurs fois centenaires sans renier l’institution même de l’Église ? C’est la première fois qu’il est possible d’entrer dans un théâtre comme dans une église. Il est là le prêtre, habillé de sa...  

Avignon Off 2013 : "Si ça va, bravo" ou la cocasse mais comique danse des tics de langages - 16/07/2013

Le texte de Jean-Claude Grumberg, "Si ça va, bravo", est apparemment simple. Il pointe des tics de langages que les conversations convenues conduisent au bord de l‘absurde. Ce sont instants de comédiens, instants de monsieur tout le monde à la cocasserie inquiétante... Et les mots, bien placés en véritables scies de la conversation, permettent à celui qui a l’opportunité de lancer le jeu de faire...  

"Étés de la Danse"… Soirées d’hommage au grand Rudolf Noureev - 10/07/2013

Du 4 au 27 juillet, "Les Étés de la Danse" reçoit le ballet national de l’Opéra de Vienne qui rend, entre autres, un hommage à Rudolf Noureev, grand danseur étoile et chorégraphe de l’ex-Union Soviétique qui a su, avec une parfaite maîtrise, allier les danses classique, néo-classique et moderne. Ce sont deux soirées exceptionnelles en hommage à Rudolf Noureev qui débutent le festival des "Étés de...  

Avignon Off 2013 : Alain Mollot... un ami disparu qui rendait compte de la condition humaine, du rire et de l’effroi - 09/07/2013

Alain Mollot, fondateur du Théâtre de la Jacquerie, fut un pilier de la scène théâtrale française et le spectateur se souvient avec émotion de sa trilogie sur l’idée de famille, du travail et de la nation dans laquelle il sut se montrer fin portraitiste des vies des hommes et des femmes anonymes qu’il rencontrait à la croisée des destins et de la grande Histoire. Avec ce qui fut sa dernière...  

"Federico según Lorca"… Hommage au poète Lorca sous l’ombre de Grenade - 26/06/2013

Du 19 au 29 juin, la biennale de Flamenco fait ses quartiers à Chaillot avec un très bel hommage rendu par Eva Yerbabuena au poète Lorca qui a tant contribué à l’essor et à la renommée du Flamenco.  

Au revoir Madame le Doyen - 25/06/2013

Hier, une immense comédienne nous a quittés. Dominique Constanza, sociétaire brillante de la Comédie-Française, n’avait que 65 ans et allait fêter ses quarante ans de carrière au Français. Vous avez pu la voir encore récemment sur la scène de la Comédie-Française (où elle était entrée en 1973 et y était devenue sociétaire en 1977) dans son interprétation de la baronne dans la pièce "Un Fil à la...  

Un médecin malgré lui en version drôle, vitaminée, souriante et optimiste - 19/06/2013

Un homme bat sa femme. L’histoire naît à Los Angeles en 1990. Parmi les Angelins défavorisés, dans un des barrios, ces poches d’indigence, pas très loin de Bel air, les beaux quartiers bling. La femme, pour se débarrasser du bonhomme, a l’idée farfelue mais fructueuse de le faire passer pour médecin auprès d’un richard. Médecin malgré lui. Il est vrai qu’à Los Angeles les pharmacopées, les...  

"Kontakthof"… Danse et théâtre dans une expressivité à fleur de peau - 18/06/2013

Pina Bausch, son nom résonne encore comme un écho artistique qui draine, depuis son premier spectacle en 1974 jusqu’à aujourd’hui, une vision artistique qui allie une expressivité corporelle presque anatomique à une émotion et un jeu théâtral teinté d’humour. Pina Bausch a ce regard aiguisé qui dévoile avec acuité et gourmandise nos comportements humains. En 1978, elle créait "Kontakthof" où elle...  

Who are "Yu" ? - 14/06/2013

Une fois de plus, la Québécoise Carole Fréchette bouleverse. À partir d’un entrefilet, la dramaturge nous offre une pièce avec laquelle elle parvient à fouiller au fond de notre intime. "Je pense à Yu" est pour le spectateur un miroir vertigineux. La mise en scène de Jean-Claude Berutti (en ce moment au Théâtre Artistic Athévains) y est pour beaucoup. C’est quoi une vie ? "Du sable qui s’écoule...  

"Fadjiri"… L’homme qui rit - 11/06/2013

Il est des danses qui vous collent au tabouret et vous décollent ensuite jusqu’au plafond, des danses où le rire, le regard et le corps ne font qu’un, des danses où l’âme du danseur colle aux basques de ses mouvements, des danses, comme celle de "Fadjiri" où l’audace peut être saluée ! Il est face à nous, dans une obscurité qui dessine un visage émacié sur un corps habillé en civil. Il rit à...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024