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Nomination de Frédéric Bélier-Garcia à la direction de la Commune, Centre dramatique national d’Aubervilliers  29/11/2023

Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, après avoir consulté Karine Franclet, maire d’Aubervilliers, et Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, annonce la nomination de Frédéric Bélier-Garcia à la direction de la Commune, Centre Dramatique National d’Aubervilliers.

Formé à la philosophie avant de se diriger vers le théâtre, Frédéric Bélier-Garcia est tout à la fois metteur en scène de théâtre et d’opéra, scénariste et réalisateur. Il a dirigé de 2007 à 2019 le Centre Dramatique National des Pays-de-la-Loire et mené la création de l’EPCC Le Quai à Angers où il a su conduire un projet de théâtre ouvert et populaire, fidélisant un large public et produisant de nombreux projets de la jeune scène française.

Pour le théâtre de la Commune, Frédéric Bélier Garcia entend déployer une programmation dans laquelle le théâtre dialogue avec l’image, la danse, la musique, le cinéma, ou encore le stand-up. Il compte faire du théâtre un lieu de vie, de partage d’émotions, ouvert à toutes les générations, avec une attention particulière au jeune public et aux familles.

Son projet pour la Commune se déploie autour de cinq axes structurants pour réinventer l’héritage de ce CDN emblématique :

1) Les Pavillons d’Aubervilliers : tous les deux mois, un artiste, une institution, un grand théâtre européen ou de région, une discipline, un festival, mais aussi des partenaires économiques et sociaux du territoire métamorphosera le lieu à son image.

2) Théâtre des jeunesses : une priorité sera donnée aux enfants et aux jeunes avec la programmation des "pavillons jeune public" et les temps forts "samedis en famille". Une action spécifique sera proposée aux adolescents afin de les investir dans la vie du théâtre et de la création, notamment sur les périodes des vacances scolaires.

3) La petite Commune itinérante : Frédéric Bélier Garcia souhaite développer un petit théâtre mobile modulable pour déployer des actions hors les murs, dans les quartiers, les écoles, les parcs, les places publiques, en lien étroit avec un réseau de partenaires.

4) La Commune augmentée : Chaque année, en juin et juillet, Frédéric Bélier Garcia proposera à deux institutions du territoire (par exemple Les Labos d’Aubervilliers, les Ateliers Médicis) de travailler avec le CDN autour d’un thème commun, créant une convergence entre les ateliers amateurs et les initiatives développées par les artistes durant la saison.

5) Le nouveau front digital : Frédéric Bélier Garcia veut porter une politique numérique volontariste (podcasts, images, vidéos, etc.) au service du renouvellement des publics.

Frédéric Bélier-Garcia prendra ses fonctions le 1ᵉʳ janvier 2024, succédant ainsi à Marie-José Malis dont Rima Abdul Malak salue l’action et l’engagement.
La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024