La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Le Phoenix de ces Dames" Récital improbable de trois femmes pianistes en délire où plane le souffle du phoenix - 08/10/2024

Quand trois femmes pianistes désacralisent la musique classique par la découverte d'un piano pas comme les autres, et qu'elles vont lui mener un train d'enfer du haut de leur caractère bien trempé ! L'une autoritaire, la seconde espiègle et la troisième plutôt décalée. Il est parfois galvanisant de redécouvrir la musique classique, afin de lui faire revêtir un autre aspect, peut-être moins...  

"Des gens comme eux" Un fait divers, miroir d'une société mal mixée - 07/10/2024

C'est une histoire vraie dont est extraite cette pièce. Un drame qui eut lieu en 2003 au Grand-Bornand, duquel l'autrice et comédienne Samira Sedira a d'abord tiré un roman (publié aux Éditions du Rouergue), puis cette adaptation pour la scène à la demande d'Éric Massé, metteur en scène et codirecteur du Théâtre du Point du Jour. Une histoire qui glaça le sang de toute une région. Histoire...  

"Les Vengeurs - Le Flower Killer" Un retour "théâtralement télévisuel" dans les années quatre-vingt, jouissif et libératoire - 02/10/2024

Un duo, surnommé les Vengeurs, est chargé d'enquêter sur la mort mystérieuse de plusieurs pervenches. Au cours d'une quête haletante, ces vengeurs vont côtoyer des personnages hauts en couleurs (voire totalement barrés) et mettre à jour un gigantesque complot destiné à déstabiliser le pays. Il a dû en falloir de l'imagination, de l'inspiration fertile et du temps, à Carlos Lafuente et à Jennifer...  

"Arletty, un cœur très occupé" Une relation amoureuse contrariée où se dévoile la liberté d'être et de penser - 01/10/2024

Juillet 1970. Un jeune journaliste, séduisant et sûr de lui, force Arletty, furieuse, à relire les courriers qu'elle a échangés pendant la guerre avec son bel officier allemand de dix ans de moins qu'elle, Hans Jürgen Soehring. Il est parvenu à pénétrer chez la célèbre comédienne en ayant malicieusement forcé la porte… Leur relation évoluera progressivement en mettant en lumière des instants à la...  

"Cap au pire" L'avant-dernière œuvre de Beckett mise en corps par un Denis Lavant transcendant - 30/09/2024

Le noir se fait et le son des voix disparaît. C'est ainsi que commence "Cap au pire" au Théâtre 14. Silence et pénombre imposent une écoute, une attention, un affût du moindre mouvement, du plus petit son qui indiquerait que le spectacle va débuter. Que quelque chose va se passer. Silence et pénombre vont pourtant accompagner, ponctuer, habiller tout le spectacle. Quand la lumière paraît sous...  

"Qui som ?" Non plus "être ou ne pas être", mais recolorer la vie en explosant les disciplines… - 24/09/2024

Comme un ovni venu de quelque planète facétieuse, l'énergie fabuleuse de Baro d'evel, troupe franco-catalane, fait voler en éclats les cadres contraignants des disciplines, de la discipline ! Une cohorte d'artistes aux allures faussement sages, venus indifféremment du cirque, de la danse, de la musique, des arts plastiques et artisanaux pour former communauté artistique, conjuguent à l'envi leurs...  

"Mothers, A Song for Wartime" Les voix chantées plus fortes que le bruit des chars… - 27/09/2024

On voudrait tellement y croire… Et à entendre résonner les voix de ces ukrainiennes, biélorusses et polonaises, unies par la même détermination combative, on est gagnés par leur émotion… qui devient nôtre. En effet, comment pouvoir résister à ces chants véhiculant, sur des musiques traditionnelles, tant la beauté innocente du monde que l'effroi provoqué aujourd'hui par les viols promus au rang...  

"Rentrée 42 - Bienvenue les enfants" Le Théâtre au service de la mémoire et d'un humanisme sans faille - 20/09/2024

Jeudi 1ᵉʳ octobre 1942. Quatre institutrices de l'école élémentaire de filles "Victor Hugo" du XIᵉ arrondissement de Paris se retrouvent pour préparer leur rentrée. Le lendemain, il n'y a que 17 élèves sur les 109 officiellement inscrites ! Pour quelles raisons ? Comment réagir ? Que faire ? Leur métier d'enseignantes va en être bouleversé, et de là, va naître une incroyable habileté à résister....  

"Dieu ne fait rien pour les faibles" Il faut bombarder Auschwitz, phrase choc de deux évadées du camp - 18/09/2024

La scène se déroule en avril 1944, dans une petite ville de Slovaquie, Zilina. Deux jeunes femmes, Marthe et Elsa, s'adressent au conseil juif de la ville pour demander de l'aide, mais surtout demander à être entendues. Elles semblent fatiguées, sont vêtues de hardes et n'ont aucun bagage. Elles disent s'être évadées d'un camp de prisonniers. Un camp en Pologne, dont la frontière n'est qu'à...  

"Tout le monde écrit des chansons" One-man-show unique durant lequel la musique, entre audace et enthousiasme, devient accessible - 13/09/2024

À bien y regarder, tout le monde écrit des chansons à sa manière. Tout le temps… Sous la douche, en marchant, dans sa voiture, au marché, en faisant son jogging, etc. Certains et certaines d'entre nous – et c'est le cas de Julien Joubert – ont décidé d'en faire leur métier. Pas de recettes dans ce spectacle pour y parvenir, cela dit, mais quelques pistes pour sonder les mystères de la création...  
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À Découvrir

"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024