La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Bells and Spells"… magique et poétique ! - 18/03/2019

Dans un spectacle où le mime embrasse avec passion la magie et le théâtre corporel, Victoria Thierrée Chaplin propose une création où la parole est rare, qui s'immisce dans une mise en scène où le corps est roi. Lumière sur une salle d'attente, au style un peu vieillot, avec quelques pointes d'élégance dans le décor, et quatre personnes qui attendent qu'une porte s'ouvre pour s'y glisser....  

"Bells and Spells", un art de la mélancolie et de la vitalité mêlées - 13/03/2019

Dans son dernier spectacle, Victoria Thierrée Chaplin entre dans l'imaginaire d'une jeune femme ordinaire (Aurélia Thierrée) et lui offre une manière de se dérober à l'angoisse d'une salle d'attente, une échappée libre de l'autre côté du miroir. "Bells and Spells" ou comment entre les tintements de la sonnette d'appel s'enrobent les moments qui passent et s'ouvre la porte des enchantements. La...  

"Une vie politique" procure dans l'humour partagé un plaisir discret et altruiste - 01/03/2019

Nicolas Bonneau aime à restituer dans son métier de comédien les personnages oubliés, les invisibles de la société contemporaine, les ouvriers, et dernièrement les femmes… en politique avec "Qui veut garder les enfants ?". En marge de cette pièce, dans une "une vie politique", Nicolas Bonneau présente un face à face improvisé entre lui "saltimbanque" et Noël Mamère "homo politicus" . En quelque...  

"Qui va garder les enfants ?" La parité, en politique comme ailleurs… ce n'est pas gagné ! - 27/02/2019

Découvert avec "Sortie d'usine", un récit immersif sur le monde ouvrier, Nicolas Bonneau poursuit son travail de collectage, enquêteur patient et curieux, pour découvrir le quotidien et les problématiques des femmes politiques, de gauche comme de droite, et, par effet de ricoché, met en évidence la disparité non résolue dans les cercles du pouvoir (mais pas que !) où règne encore et toujours la...  

"La Conférence des oiseaux", entre voyages intérieurs touchant à notre humanité/animalité et exploration migratoire - 21/02/2019

Un jour, tous les oiseaux, ceux qui sont connus, mais aussi les inconnus, se réunirent en conférence et déclarèrent : "cessons nos guerres intestines et cherchons Simorg, notre roi". Sous l'initiative de la huppe, ils se mirent en chemin, mais longue est la migration vers le pays désiré où un roi est espéré. Et à la fin du voyage… découvrirent que le roi, c'était eux. "La Conférence des oiseaux"...  

"Après la fin"… L'homme peut être un prédateur pour la femme - 13/02/2019

Conséquence d'un préambule d'apocalypse à l'explosion atomique présumée, Mark sauve Louise en la transportant dans un abri. Alors que le chaos semble régner au-delà des murs, dans une nécessité de survivance, une amitié imaginée inébranlable va se désagréger au fil d'un combat pour contrer l'adversité, pour s'imaginer un avenir au détriment de l'autre. Dans ce huis clos à deux souterrain, petit à...  

"PSYcause(s) 3" : un effet miroir cru, cruel, entre humour corrosif et infinie tendresse ! - 11/02/2019

Pour la troisième fois, un "deux sur scène" renouvelé : le fauteuil, assise-coque accueillante aux multiples positions, protagoniste à part entière, et la comédienne auteure Josiane Pinson, tour à tour psy ou patiente, aux multiples évasions, aventurière en terrain connu dans les dédales de l'inconscient, cet autre en nous. Confessions, états d'âme, états de femmes, états de soi aussi, cette...  

"Kanata" : conjuguer la réalité et l'illusion, et faire apparaître, sous l'apparence et la fiction, le réel et son intimité - 07/02/2019

Mais que sont devenus les Hurons, la Grande Forêt, les canoës ? Tous ces rêves de Canada des petits garçons et petites filles ? Quand Ariane Mnouchkine et Robert Lepage, avec les comédiens du Soleil, envisagent de monter un spectacle sur le Canada et son Histoire, personne n'imaginait l'hostilité, la violence des réactions qu'engendrerait là-bas ce projet*. Que l'ambition affichée de montrer le...  

"Meute"… Petite chronique à vocation municipale de la monstruosité ordinaire - 06/02/2019

Justice, prévention, répression, procès, détention, incarcération, remise de peine, récidive, réinsertion, probation, réhabilitation… Mots rouages construisant la mécanique d'un système judiciaire que devrait contrôler le citoyen ? Oui, sans doute, par son vote pour des députés qui créent les lois que nous leur suggérons… C'est cette interrogation que porte le texte de Perrine Gérard et que...  

"Les Ailes du désir"… Endosser la matérialité de l'être, de l'existence et de l'amour… - 01/02/2019

Marquant le retour de Wim Wenders à Berlin, le film "Les Ailes du désir"* signe la rupture du cinéaste avec sa période américaine pour revenir à un cinéma plus intellectuel, tout aussi poétique mais plus dialogué. Marie Ballet s'empare de cette écriture (marqué de la "patte littéraire" de Peter Handke) pour nous en offrir une interprétation théâtrale augmentée d'une partition musicale sous...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024