La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Les lettres de noblesse de Jorge Lavelli - 07/05/2011

Du dramaturge madrilène Juan Mayorga, c’est la troisième pièce que Jorge Lavelli met en scène au Théâtre de la Tempête. Trois pièces, trois réussites. "Lettres d’amour à Staline" raconte la correspondance entre l’écrivain Mikhaïl Boulgakov et le dictateur. Entre censure et tentatives avortées de se faire aimer du pouvoir, le récit est poignant, le jeu d’une justesse formidable. Boulgakov, le...  

"Une diversité de carrières d’auteur de l’audiovisuel et du spectacle vivant. Les auteurs de la SACD de 1997 à 2008" réalisée par Marie Gouyon - 08/05/2011

Suite à la présentation, jeudi 5 mai à la SACD(1), de deux études initiées par cette dernière et le Ministère de la Culture et de la Communication, nous vous présentons en deux parties, une première synthèse avant d'aller plus à fond sur ces travaux riches d'enseignement. Pour cette première partie, nous nous intéresserons à la diversité de carrières d'auteur de l'audiovisuel et du spectacle...  

Une version de Claudel qu’on n’échangerait pas ! - 04/05/2011

Entre les mains de Valérie Castel-Jordy, "l’Échange" de Paul Claudel retrouve son cri de jeunesse, bestial et sensuel. Les mots deviennent chairs pour s’élever jusqu’à nous et transpercer l’écorce de nos âmes. Difficile de résister à une telle beauté. L’Échange, c’est le récit de ceux qui briguent ce qu’ils n’ont pas. À n’importe quel prix. C’est aussi l’histoire d’un plan diabolique, d’un...  

Comment ai-je pu entrer là-dedans ? (Enfants à partir de 7 ans) - 02/05/2011

En ce moment, au Théâtre National de Chaillot, "Comment ai-je pu tenir là-dedans ?", d’après la Chèvre de Monsieur Seguin, d’Alphonse Daudet. Un spectacle qui étonne les petits autant qu’il déroute les grands. Avec Jean-Lambert Wild et Stéphane Blanquet (illustrateur et plasticien) à la scénographie, le Théâtre National de Chaillot prend des allures de scène expérimentale. Entre musique...  

Pierre et Jean sont sur un bateau... Qui est-ce qui reste ? - 27/04/2011

Jean Renoir l’avait fait au cinéma. Vica Zagreba l’ose au théâtre. Adapter Maupassant et réussir à faire passer toute l’ironie (mordante) de l’auteur n’est pas aisé. Pour y arriver, il faut même une pointe de culot, une bonne dose de talent et une troupe qui tient la route… C’est le cas ! Laissons-nous embarquer avec "Pierre et Jean" à la Folie Théâtre, le temps d’un voyage atypique... Vica...  

Le cirque aux mille mirages… fascinant ! - 25/04/2011

Rythme frénétique, énergie quasi démoniaque, on regarde, écoute, admire le duo Yanowski-Parker. Le geste fascine, la voix séduit, la musique captive. Ces diables d’illusionnistes nous embarquent littéralement dans l’antre de leur "Cirque des Mirages". En tournée dans toute la France jusqu’au mois de juillet, leur dernière escale se fera au Festival d’Avignon. Pour les définir, on fait appel au...  

Une femme (drôlement !) seule au Guichet Montparnasse - 23/04/2011

Aujourd’hui Dario Fo est partout. Ce dramaturge italien est même entré au répertoire de la Comédie Française (depuis 2010)… C’est tout dire ! Et quand l’éclectique Bernard Pisani quitte Anouilh ou ses chaussons de danse pour la mise en scène d’"Une femme seule" au Guichet Montparnasse, le résultat est détonant… de rire ! Qui est Bernard Pisani ? Un danseur étoilé, un chanteur d’opéra, un...  

Témoignages et moments forts pendant les Molière... - 22/04/2011

Quelques interviews audio, agrémentées de petites confidences des primés. Confusions et brouhaha, mais petites perles interceptées à la volée… À commencer par Zabou Breitman qui sortait tout juste de la représentation Jeux de scène de Victor Haïm. À ce moment-là, Lea et Zabou portaient toutes les deux leur perruque de la représentation. L’une jouait Gertrude, la metteuse en scène, l’autre...  

À vouloir trop bien faire... - 17/02/2011

"Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée"... "On ne saurait pensait à tout"... Le premier proverbe incite au choix. Indéniablement, Frédérique Plain aurait dû faire le sien... Entre la production d'un spectacle se hissant au niveau d'une simple mais honorable troupe de théâtre amateur ou celui, plus ambitieux, d'une réalisation rigoureuse et exigeante, pour aller au bout de son projet et...  

Marivaux et Lazarini font-ils bon ménage ? - 16/04/2011

La metteuse en scène, comédienne, traductrice et co-directrice du Théâtre Artistic Athévains, Anne-Marie Lazarini, se lance dans le marivaudage. Avec « les Serments indiscrets », elle signe une mise en scène aux allures très puristes. On se croirait dans une miniature de Fragonard… enfin presque ! Marivaux ou l’art de la contradiction : Lucile refuse d’épouser Damis. Fierté de bonne femme d’un...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024