La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Lyrique

Damien Guillon, contre-ténor en chef - 24/08/2016

Avec son ensemble Le Banquet Céleste, Damien Guillon a sillonné les routes de France cet été, en hôte de nombreux festivals. Dans le cadre d'une tournée qui le mènera bientôt seul ou avec son ensemble en Hollande et au Japon, le contre-ténor et ses huit comparses seront au Festival d'Ambronay le 2 octobre. Rencontre avec un chanteur et un chef heureux. Nous avons rencontré Damien Guillon au début...  

"Zoroastre"… entre violence et passions précieuses - 21/07/2016

Pour la 31e édition du Festival de Radio France à Montpellier et dans sa région, l'Ensemble Pygmalion dirigé par Raphaël Pichon a offert "Zoroastre", un opéra assez rare de Jean-Philippe Rameau, en version concert. L'occasion d‘applaudir la fine fleur de jeunes chanteurs tels Nicolas Courjal et Emmanuelle de Negri. Quel opéra pouvait mieux que "Zoroastre" s'inscrire dans l'édition 2016 du...  

"Kâlila wa Dimna"… Entrez dans le monde ! - 15/07/2016

Le Festival d'Aix-en-Provence a passé commande à l'artiste palestinien Moneim Adwan d'un opéra en arabe et en français, "Kâlila wa Dimna", proposé en création mondiale au festival d'art lyrique. Œuvre solaire dans une Histoire sombre témoignant de la rencontre des traditions des deux bords de la Méditerranée, c'est la très bonne surprise de cette 68e édition à ne rater sous aucun prétexte....  

Le triomphe punk de la Mort à Aix-en-Provence - 11/07/2016

Pour cette 68e édition du Festival lyrique d'Aix-en-Provence, un oratorio rare, "Le Triomphe du Temps et de la Désillusion", conclut le cycle Haendel initié en 2014. Avec une distribution talentueuse et le Concert d'Astrée d'Emmanuelle Haïm, l'oratorio édifiant d'un compositeur de vingt-deux ans se mue grâce au metteur en scène Krzysztof Warlikowski en un tableau acide et punk du mal de vivre....  

Un "Pelléas et Mélisande" au scalpel à Aix-en-Provence - 06/07/2016

Depuis le 2 juillet 2016, le Festival d'Aix-en-Provence met à l'affiche le seul opéra achevé de Claude Debussy, "Pelléas et Mélisande", créé à l'Opéra Comique en 1902. Dans cette nouvelle production du chef-d'œuvre symboliste, la metteure en scène anglaise Katie Mitchell nous propose de contempler le cauchemar de Mélisande, en mettant à nu les corps et les pulsions. Véritable hapax dans le genre...  

Un "Enlèvement au sérail" aux pieds de plomb et aux ailes d'or - 29/06/2016

Depuis le 22 juin 2016, l'Opéra de Lyon propose "L'Enlèvement au sérail", le premier opéra en allemand de Wolfgang Amadeus Mozart, créé à Vienne en 1782. Première grande réussite dans le genre du singspiel par un compositeur de vingt-six ans, l'opéra est plombé dans cette nouvelle production par la relecture qu'en fait Wajdi Mouawad. Une distribution jeune, éblouissante et la direction du chef...  

Légendes et pépites au Festival d'Auvers-sur-Oise - 27/06/2016

Depuis le 11 juin et jusqu'au 8 juillet 2016, le Festival d'Auvers-sur-Oise propose une série de concerts aussi variés que réjouissants pour sa 36e édition. Après le récital d'ouverture donné par la délicieuse Patricia Petibon, la recréation française du dernier oratorio de Charles Gounod, "Saint-François d'Assise", a donné lieu à une autre soirée exceptionnelle avec un bouleversant Stanislas de...  

"Delusion of the Fury" au festival Manifeste 2016 - 22/06/2016

Depuis le 2 juin et jusqu'au 2 juillet 2016, l'IRCAM s'associe avec le Centre Pompidou pour ce Manifeste 2016 autour du concept de l'art pauvre. Rendez-vous de la création musicale et des arts, le festival a confié à Heiner Goebbels et à l'Ensemble Musikfabrik la première française d'une œuvre rare : "Delusion of the Fury" de Harry Partch. La vie et l'œuvre de ce compositeur inconnu du grand...  

Marie-Nicole Lemieux au Festival Palazzetto Bru Zane - 13/06/2016

Dans le cadre du Festival Palazzetto Bru Zane à Paris, la contralto Marie-Nicole Lemieux donnait un récital de mélodies françaises accompagnée par son vieux complice Daniel Blumenthal au Théâtre des Bouffes du Nord. Un concert mémorable entre rires et émotion. Le Palazzetto Bru Zane, Centre de musique romantique française installé à Venise, a pour vocation de favoriser la redécouverte et le...  

L'éternelle jeunesse d'"Orphée" par l'Académie de l'Opéra de Paris - 20/05/2016

Les jeunes artistes en résidence à l'Académie de l'Opéra de Paris revivifient pour cinq représentations le premier chef-d'œuvre de l'opéra, "La Favola d'Orfeo" de Claudio Monteverdi. Les jeunes chanteurs, accompagnés de l'ensemble Les Cris de Paris, font souffler un vent de fraîcheur sur l'antique légende par leur talent mais aussi grâce à une mise en scène inventive et poétique. "La légende...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024