La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Danse

"Imperfecto"… Parfaite fusion d'arts et d'époques ! - 13/02/2022

Pour notre deuxième entrée à la cinquième biennale d'art flamenco qui se déroule du 3 au 18 février au théâtre national de Chaillot, nous retrouvons Jann Gallois et David Coria pour une rencontre audacieuse. Le parcours hip-hop et contemporain de la première apporte un souffle frais au rythme endiablé du second accompagné d'une musique où moderne et médiéval accordent leurs tempos. Jann Gallois,...  

"Encantado" Résister et réenchanter sont des mots qui vont très bien ensemble… - 09/02/2022

Après les corps déchaînés de "Fúria" (sa création 2018) qu'aucune dictature, fût-elle celle de Jair Bolsonaro, ne pourrait jamais soumettre, Lia Rodrigues, soutenue ardemment par neuf scènes de la Région Nouvelle Aquitaine, nous revient… Tout autant déterminée à résister par le truchement de l'art de la fête à un monde ployant sous les menaces des prédateurs aux commandes, elle inonde le plateau...  

"Alegoría (El limite y sus mapas)"… Un flamenco à l'allure contemporaine - 08/02/2022

Pour la cinquième biennale d'art flamenco, qui se déroule du 3 au 18 février, en partenariat avec la biennale de Séville, le théâtre national de Chaillot accueille six spectacles. Ce rendez-vous, qui a lieu tous les deux ans, ouvre ses portes cette année à, entre autres, Paulo Comitre. En compagnie de Lorena Nogal, elles donnent à cet art un accent très contemporain. La lumière se lève sur un...  

"Boxe Boxe Brasil"… Sport, hip-hop et musique classique sous le soleil du Brésil - 01/02/2022

Créée en 2010, la pièce "Boxe boxe" devient, pour cette deuxième édition, brésilienne avec les danseurs de Rio de Janeiro. Différents univers sont aussi intégrés. Le sport se marie avec le cirque et le hip-hop et Mourad Merzouki a aussi convié sur scène le quatuor Debussy. La lumière se lève sur un ring aux cordes un peu distendues cachées par un voile. Le quatuor Debussy, composé de deux...  

"Wo-Man/Point Zéro"… Hip-hop et contemporain en justes noces - 28/01/2022

Autour des créations d'Amala Dianor, il y a plusieurs rencontres, celle d'abord du contemporain et du hip-hop, celle aussi d'une artiste avec son expressivité autant physique que poétique et celle ensuite de trois interprètes qui se cherchent pour se trouver ou se retrouver. Lumière un peu éteinte puis apparaît Nangaline Gomis, vive et rapide pour prendre possession de la scène. Dans "Wo-Man",...  

"Crowd" Foule sentimentale en mode techno nineties - 25/01/2022

En ce début des années quatre-vingt-dix, pendant qu'avec douceur Alain Souchon suscitait la ferveur populaire autour de son tube "Foule sentimentale" ("Avec soif d'idéal/Attirées par les étoiles, les voiles/Du ciel dévale/Un désir qui nous emballe"), la jeunesse déclinait ses propres mantras pour réaliser, hors-sol, son besoin d'exaltation. Ainsi naîtrait la déferlante des free parties ou autres...  

"3 works for 12"… Robotique et poétique - 20/01/2022

Alban Richard, autour des musiques de Louis Andriessen, Brian Eno et David Tudor, fait trois propositions chorégraphiques dans lesquels l'humain devient machine, l'organique, robotique. La liberté gestuelle se marie avec des automatismes faisant de cette création un visage à la Janus. C'est d'abord une musique entraînante, entêtante, celle de "Hoketus" de Louis Andriessen (1939-2021). Ressemblant...  

"A passage to Bollywood"… Un art chorégraphique et conté propre au cinéma indien - 16/12/2021

Depuis cinq ans, le spectacle du chorégraphe Ashley Lobo avec le Navdhara India Dance Theatre poursuit sa tournée dans différentes villes du monde. C'est l'une des rares compagnies indiennes qui tournent à l'international et Ashley Lobo nous fait découvrir cet art cinématographique indien très coloré avec ses codes. Bollywood, contraction de Bombay et Hollywood, a son propre univers tissé autour...  

"Car/Men"… Seuls, sans opéra et avec facétie - 12/01/2022

Accompagné de sa troupe Chicos Mambo créée en 1994 à Barcelone, le directeur et chorégraphe Philippe Lafeuille, fidèle à sa tradition créatrice, mélange les genres et fait de Carmen une figure portée uniquement par des hommes. Délaissant l'histoire et son opéra, elle devient une composition centrée autour du personnage éponyme avec quelques facilités. Après "Tutu", créé en 2014 et qui continue à...  

"Car/Men"… Seuls, sans opéra et avec facétie - 04/01/2024

Accompagné de sa troupe Chicos Mambo créée en 1994 à Barcelone, le directeur et chorégraphe Philippe Lafeuille, fidèle à sa tradition créatrice, mélange les genres et fait de Carmen une figure portée uniquement par des hommes. Délaissant l'histoire et son opéra, elle devient une composition centrée autour du personnage éponyme avec quelques facilités. Après "Tutu", créé en 2014 et qui continue à...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024