La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Timon d’Athènes"… Dénonciation d'une société patriarcale mue par l'esprit de lucre et le mensonge - 09/03/2017

Timon est joyeux et généreux. Il incarne une joie de vivre et de donner. Timon a le sourire athénien. Mais, entouré de faux amis, il ne voit pas qu'il se ruine. Il devient misanthrope et plonge dans le cynisme du désespoir. Il se "diogénise" avant de mourir. La pièce de Shakespeare, "Timon d' Athènes", offre au comédien qui joue le rôle-titre tout une palette d'expressions. En première lecture le...  

"Le Conte d'hiver"... Comme une folle équipée dans un conte de fées en version déjantée - 07/03/2017

L'une des particularités joyeuses et vivifiantes - comme l'air frais et sec d'un matin d'hiver - dans les créations de l'Agence de Voyages Imaginaires, c'est qu'elles conduisent le spectateur vers des pays spectaculaires, chamarrés, mélodieux et empreints d'une fantaisie imaginative chaleureuse. Cette adaptation du "Conte d'hiver" ne déroge pas à la règle et rafraîchit l'esprit d'une heureuse...  

"Crocodiles"… Histoire d'un d'Ulysse enfant, épuisé, recueilli par Nausicaa - 23/04/2018

C'était, il y a, une fois. Un petit garçon qui aimait les étoiles et les arbres fruitiers. Enaiat est son nom. Sa mère, parce qu'elle l'aimait, l'a confié au destin, en l'abandonnant au-delà de la frontière alors qu'il approchait de ses dix ans. C'est qu'à dix ans, là-bas en Afghanistan, on devient un homme et qu'un homme, quand il est hazāra, quand il appartient à une ethnie persécutée, ne va...  

"Crocodiles" Épopée toute simple… d'un enfant lancé par sa mère dans l'aventure de la vie - 03/02/2020

Depuis le printemps 2017, le spectacle de Cendre Chassanne et Carole Guittat, "Crocodiles" tiré du récit de Fabio Geda "Dans la mer il y a des crocodiles", chemine et progresse dans le succès. L'histoire vraie d'Enaiatollah Akbari a trouvé une forme scénique qui remplit toutes les attentes du Théâtre . C'est-à-dire : se divertir, partager des émotions, apprendre, comprendre la fragilité des...  

"Crocodiles"… Comme l'histoire d'un d'Ulysse, épuisé, recueilli par Nausicaa - 09/11/2017

C'était, il y a, une fois. Un petit garçon qui aimait les étoiles et les arbres fruitiers. Enaiat est son nom. Sa mère, parce qu'elle l'aimait, l'a confié au destin, en l'abandonnant au-delà de la frontière alors qu'il approchait de ses dix ans. C'est qu'à dix ans, là-bas en Afghanistan, on devient un homme et qu'un homme, quand il est hazāra, quand il appartient à une ethnie persécutée, ne va...  

"Crocodiles"… Comme l'histoire d'un d'Ulysse, épuisé, recueilli par Nausicaa - 23/04/2018

C'était, il y a, une fois. Un petit garçon qui aimait les étoiles et les arbres fruitiers. Enaiat est son nom. Sa mère, parce qu'elle l'aimait, l'a confié au destin, en l'abandonnant au-delà de la frontière alors qu'il approchait de ses dix ans. C'est qu'à dix ans, là-bas en Afghanistan, on devient un homme et qu'un homme, quand il est hazāra, quand il appartient à une ethnie persécutée, ne va...  

"La Jeune Fille et la Mort"… Du Schubert sous la torture - 03/03/2017

La pièce d'Ariel Dorfman a pour contexte la torture sous la dictature chilienne* (1970-1993). Elle met en lumière ce lourd passé qui a frappé des dizaines de milliers de personnes et dont le devoir de mémoire reste encore aujourd’hui problématique. "La Jeune Fille et la Mort" (La muerte y la doncella) (1991), de l’auteur contemporain argentino-chilien Ariel Dorfman, retrace, sur fond de...  

"La Mort de Danton"… Entre antagonismes et chocs des vérités, au rythme d'un thriller ! - 27/02/2017

Danton et Robespierre, compagnons de route dans l'énergie et la pensée, bâtisseurs sans frein de l'égalité entre les hommes, de la force de la Loi commune, de la souveraineté du peuple, se retrouvent à la bifurcation des destins. Dans "La Mort de Danton", près de quarante ans après la révolution française, Georges Büchner, dans un suivi scrupuleux de l’enchaînement des faits, décrit...  

"Hôtel des deux mondes"… Deux rounds avant un autre départ - 21/02/2017

Dans un lieu où la vie est en suspens, Anne Bourgeois met en scène des personnages à la crête des sentiments de résignation, de nouvel envol ou de sacrifice dans une scénographie aux accents futuristes. Ils y arrivent et y sortent par un ascenseur. Cinq personnes, dont la vie a été happée par un événement tragique, se retrouvent dans un même endroit. Une sorte de purgatoire. Ils incarnent ce...  

"Nous aimerons-nous ?", des combinaisons d'éléments infinies… pour une histoire qui s'improvise - 23/01/2019

Reprise C’est dans un lit cage qu’ils se réveillent. Ils ont manifestement partagé un instant de fusion et de confusion amoureuse et se retrouvent évidemment dans de beaux draps. Partenaires d’un instant, l'homme et la femme redescendent sur terre, retrouvent le sens des réalités. Ils décident en temps réel de leur présent et de leur avenir tout juste encore indicible. Vont-ils tourner en rond ?...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024