La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Lyrique

VOCES8 donnera de la voix au Festival VOCO à La Seine Musicale - 07/06/2019

Les 11 et 13 juin, le formidable ensemble vocal britannique donnera deux concerts gratuits, fruit d'un travail d'un an avec 550 jeunes collégiens des Hauts-de-Seine. Le public aura aussi l'occasion de (re)découvrir les huit chanteurs de l'ensemble dans un programme de concert original le 12 juin. Huit chanteurs britanniques dans le vent pour un ensemble vocal a cappella qui a le vent en poupe....  

"Tosca" à Bastille, un beau Traité des Passions - 21/05/2019

Reprise de la production de Pierre Audi du chef-d'œuvre de Puccini à Bastille. Servi par une distribution de haut-vol dominée par Anja Harteros et Vittorio Grigolo, le mélodrame implacable se révèle tout aussi brûlant dans la fosse sous la baguette du chef Dan Ettinger. Il est de certains opéras dont on ne voudrait retrancher ni un mot ni une note, tant leur perfection formelle, dramatique et...  

Les Portes de la perception s'ouvrent à La Monnaie - 09/05/2019

Avec cette nouvelle production du Théâtre Royal de La Monnaie du suprême poème de Wagner - la quatorzième de "Tristan et Isolde" depuis 1894 dans ce haut lieu de ferveur wagnériste -, Ralf Pleger et Alexander Polzin tentent de mettre en scène un monde perméable aux influx cosmiques comme aux états de conscience modifiés. Un spectacle intrigant transcendé par de merveilleux chanteurs et une fosse...  

Une "Lady Macbeth de Mzensk" furieusement clinique à Bastille - 08/04/2019

Une nouvelle production du second opéra de Dmitri Chostakovitch confié au perspicace Krysztof Warlikowski par l'Opéra national de Paris impose son éclatante réussite. Sous la direction magistrale d'Ingo Metzmacher, ce passionnant spectacle est défendu par de remarquables chanteurs. C'est la troisième production à l'Opéra de Paris du chef-d'œuvre grinçant et sulfureux du grand musicien soviétique...  

Respirez le bon "ayre" près de votre oreille ! - 23/03/2019

L'Ensemble Près de votre oreille dirigé par Robin Pharo propose fin mars un nouveau disque, "Come Sorrow", consacré aux ayres et songs de quatre compositeurs du siècle d'or anglais. Un répertoire élisabéthain que les trois artistes du consort défendront aussi sur la scène du Théâtre de l'Athénée. Jeune talent désormais bien identifié et complice de nombreux consorts en vue (les Ensembles...  

Une "Chauve-souris" dégrisée à la MC93 - 19/03/2019

La perle de l'opérette viennoise, "La Chauve-souris" de Johann Strauss Fils, a été choisie pour le spectacle phare de la saison des jeunes artistes de l'Académie de l'Opéra de Paris. Créée à la MC93 de Bobigny avant une tournée à venir en région, la production de Célie Pauthe convoquant les fantômes de Terezin convie à une fête plus sinistre que grisante. C'est d'une voix (off) blanche et...  

Fabuleux Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak à l'Opéra de Paris - 11/03/2019

Reprise de la production d'Andrei Serban de l'avant-dernier opéra de Verdi à l'Opéra de Paris avec une nouvelle distribution que domine le couple incandescent formé par Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak en Otello et Desdemona. C'est la rencontre avec le poète et compositeur Arrigo Boito qui donne envie - après un silence de seize ans sur les scènes d'opéra depuis "Aïda" - à un Verdi...  

L'Orchestre de Paris de A(brahamsen) à B(erlioz) ! - 06/03/2019

L'Orchestre de Paris sous la direction de son chef Daniel Harding a donné la création française de "Let's me tell you" de Hans Abrahamsen et la belle deuxième symphonie de Berlioz, "Harold en Italie". Composé en 2013 pour la soprano Barbara Hannigan et le Philharmonique de Berlin, et créé la même année dans la capitale allemande, le cycle de chants "Let's me tell you" (et la première œuvre...  

Charles Dutoit emmène le public au paradis avec "La Damnation de Faust" - 18/02/2019

L'année de commémoration de la disparition d'Hector Berlioz commence très fort avec la superbe soirée donnée à la Philharmonie de Paris. Charles Dutoit, à la tête d'un quatuor de chanteurs talentueux, de l'Orchestre national de France et des forces chorales de Radio France, a enchanté le public. "La Damnation de Faust" en version concert ? Ce n'est pas vraiment un problème pour une œuvre appelée...  

Une merveilleuse troisième de Mahler par Philippe Jordan et les forces de l'Opéra de Paris - 08/02/2019

Après la Quatrième symphonie en 2015 et la Neuvième en 2016, le directeur musical de l'Opéra de Paris remonte le temps avec les musiciens et chœurs de l'orchestre maison sur les terres malhériennes en offrant la fameuse (et viscontienne) Symphonie n° 3 en ré mineur. Parmi les œuvres de la Trilogie qu'il a coutume de réunir sous le titre de la "Passion", sa troisième symphonie est selon Gustav...  
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À Découvrir

"Lilou et Lino Le Voyage vers les étoiles" Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison*

Qu'il est bon de se retrouver dans une salle de spectacle !
Qu'il est agréable de quitter la jungle urbaine pour un moment de calme…
Qu'il est hallucinant de risquer encore plus sa vie à vélo sur une piste cyclable !
Je ne pensais pas dire cela en pénétrant une salle bondée d'enfants, mais au bruit du dehors, très souvent infernal, j'ai vraiment apprécié l'instant et le brouhaha des petits, âgés, de 3 à 8 ans.

© Delphine Royer.
Sur scène du Théâtre Essaïon, un décor représente une chambre d'enfant, celle d'une petite fille exactement. Cette petite fille est interprétée par la vive et solaire Vanessa Luna Nahoum, tiens ! "Luna" dans son prénom, ça tombe si bien. Car c'est sur la lune que nous allons voyager avec elle. Et les enfants, sages comme des images, puisque, non seulement, Vanessa a le don d'adoucir les plus dissipés qui, très vite, sont totalement captés par la douceur des mots employés, mais aussi parce que Vanessa apporte sa voix suave et apaisée à l'enfant qu'elle incarne parfaitement. Un modèle pour les parents présents dans la salle et un régal pour tous ses "mini" yeux rivés sur la scène. Face à la comédienne.

Vanessa Luna Nahoum est Lilou et son chat – Lino – n'est plus là. Ses parents lui racontent qu'il s'est envolé dans les étoiles pour y pêcher. Quelle étrange idée ! Mais la vie sans son chat, si belle âme, à la fois réconfortante, câline et surprenante, elle ne s'y résout pas comme ça. Elle l'adore "trop" son animal de compagnie et qui, pour ne pas comprendre cela ? Personne ce matin en tout cas. Au contraire, les réactions fusent, le verbe est bien choisi. Les enfants sont entraînés dans cette folie douce que propose Lilou : construire une fusée et aller rendre visite à son gros minet.

Isabelle Lauriou
15/05/2025
Spectacle à la Une

"Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
11/03/2024
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024