La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Lyrique

Qu'y a-t-il derrière la septième porte du château de Barbe-Bleue ? - 03/12/2012

La réponse de Paul Dukas est dans son magnifique opéra en trois actes, "Ariane et Barbe-Bleue" à l’Opéra de Dijon. Ce "conte lyrique" est le seul opéra du compositeur français, Paul Dukas (1865 - 1935), composé au début du XXe siècle sur un livret de Maurice Maeterlinck. Un opéra créé à l’Opéra Comique en 1907, dans lequel la femme de l’écrivain symboliste, Georgette Leblanc, est la première à...  

Amour, révolution anglaise et bel canto à l’Opéra de Lyon avec "Les Puritains" de Vincenzo Bellini ! - 12/11/2012

L’opera seria en trois actes est donné en version concert sous la direction de l’incontournable Evelino Pido à partir du 13 novembre : un rendez-vous annuel avec le répertoire bel cantiste auquel nous a habitués l’Opéra de Lyon ! En effet, le chef italien, invité régulier à Lyon, s’est imposé dans ce répertoire au cours d’une riche carrière internationale, du Festival d’Aix en Provence au...  

Création française de "Der Ferne Klang" à l’Opéra national du Rhin : un son résolument européen - 19/10/2012

Pour l’ouverture de sa saison d’opéra, l’excellente maison strasbourgeoise dirigée par Marc Clémeur, propose "Der Ferne Klang" ("Le Son lointain") du compositeur austro-hongrois Franz Schreker, commémorant ainsi le centenaire de sa création à Francfort en 1912. Cette nouvelle production est l’occasion de faire connaître le compositeur le plus célèbre de son temps - avec Richard Strauss - de la...  

"Tristan et Isolde" à Pleyel : "Désirer au sein de la mort et non mourir de désir"* - 18/10/2012

Donc ce fut un jeune chef finlandais de trente-trois ans, Mikko Franck, en remplacement du directeur de l’orchestre Myung-Whun Chung ce samedi 13 octobre, et on comprend pourquoi. Les relations entre le jeune chef finlandais et l’Orchestre de Radio France sont étroites : ils ont enregistré en 2009 un CD consacré à Claude Debussy et ont donné "Tosca" aux Chorégies d’Orange en 2010. L’osmose est...  

"Tristan und Isolde"... Quand violence rime avec passion à Pleyel ! - 09/10/2012

Le 13 octobre, le rendez-vous de l’année pour les wagnériens, ce sera salle Pleyel. L’Orchestre Philharmonique de Radio France, sous la direction du chef finlandais Mikko Franck*, va donner le fameux drame musical de Richard Wagner en version concert. Le concert à ne pas rater pour de nombreuses raisons : "Tristan und Isolde" est l’œuvre révolutionnaire qui renvoie pour la première fois les...  

Patricia Ciofi au Théâtre des Champs-Élysées : L'oiseau charmant du Bel Canto - 26/09/2012

Dans la série "Les Grandes Voix" attendues à Paris cette saison, le public du Théâtre des Champs-Élysées a réservé des acclamations à la soprano venue de Toscane, Patricia Ciofi, ainsi qu’à son vieux complice, le baryton Leo Nucci. Au programme, Gaetano Donizetti et sa "Lucia de Lammermoor", Giuseppe Verdi avec "Rigoletto" et "La Traviata", autant dire les derniers feux diaprés du bel cantisme au...  

Oiseau de feu et piano incandescent : La fougueuse rentrée de l'Orchestre de Paris à Pleyel - 16/09/2012

C’est en très bonne compagnie que les fidèles de l’Orchestre de Paris ont été conviés pour les deux premiers concerts de la saison : avec les 119 musiciens, les 130 chanteurs du Chœur de Lionel Sow, la soprano Mireille Delunsch et le pianiste chinois Lang Lang ! Sans parler du programme à se pâmer : Francis Poulenc, Serge Prokofiev, Igor Stravinski. Quoi de commun entre cette délicieuse musique...  

Emma Calvé : Prima Donna d'hier et d'aujourd'hui - 24/07/2012

Quel est le point commun entre Colette, son premier mari Willy, Anatole France et Jean Jaurès ? Ils allaient tous écouter la célèbre soprano Emma Calvé - née Rosa Emma Calvé en 1858, à Decazeville, près de Millau (près du lieu où se repose votre estimée reporter lyrique !) Où allaient-ils applaudir celle qui créa, grâce aux moyens étendus de sa voix à la large tessiture (c’est-à-dire la voix...  

"Hippolyte et Aricie" au Palais Garnier : Catabase, catastrophes et autres complications ! - 29/06/2012

Une catabase ? C’est une descente aux enfers dans le jargon de l’analyse littéraire. C’est un des ingrédients de cet ouvrage musical. C’est aussi mon expérience vendredi soir à l’Opéra de Paris : celle des enfers de l’Ennui pour tout dire. La faute à qui ? Tout d’abord à Jean-Philippe Rameau, dont c’est le premier opéra, communément considéré comme un coup de maître. Ce n’est pas mon avis....  

"La Finta Giardiniera" à la MC93 : Un jardin de délices pour une pépinière de talents - 25/06/2012

Pendant toute une semaine, les très jeunes chanteurs de l’Atelier Lyrique de l’Opéra National de Paris vous donnent l’aubade dans un opéra charmant de Mozart, "La Finta Giardiniera", composé à l’âge de dix-sept ans. Créé sur une scène munichoise en 1775, il met en scène la marquise Violante Onesti, déguisée en jardinière, qui cherche à retrouver son amant le comte Belfiore, en fuite depuis qu’il...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024