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Lyrique

Amoureux de "Virtuosités baroques" ? À la découverte du nouveau Carestini : Franco Fagioli !

Tel le légendaire castrat du XVIIIe siècle Carestini, le jeune contre-ténor argentin Franco Fagioli est la nouvelle sensation hot de la musique baroque ! Son premier récital français salle Gaveau le 10 janvier prochain est un événement très attendu.



Franco Fagioli dans "Lotario" de Haendel © DR.
Franco Fagioli dans "Lotario" de Haendel © DR.
Ce jeune contre-ténor, ayant brillé dans les principaux rôles des opéras de Haendel en Europe, a été révélé en France il y a peu dans une production de l’opéra de Nancy, "Artaserse", du compositeur napolitain Leonardo Vinci - rien à voir avec le peintre de la Renaissance… Les amoureux de la musique baroque attendaient Philippe Jaroussky et Max Emanuel Cencic dans les rôles principaux et ils ont découvert un chanteur exceptionnel, Franco Fagioli, en prime !

À vrai dire, il n’y avait pas à être surpris : le jeune contre-ténor, doué d’une voix exceptionnelle et d’une technique à toute épreuve dit-on, a été élu meilleur chanteur de l'année en Italie en 2011. Il était donc naturel que son talent éclatât dans le rôle d’Arbace aux yeux et aux oreilles éblouis du public français - on dit aussi que sa présence scénique est remarquable. C’est ce que nous sommes pressés de vérifier salle Gaveau dans quelques jours !

© Marco Borggreve.
© Marco Borggreve.
"Virtuosités baroques", concert baroque le 10 janvier 2013 à 20 h 30.
Salle Gaveau, 45, rue de la Boétie, Paris 8e, 01 49 53 05 07.
>> sallegaveau.com

Franco Fagioli, contre-ténor.
Marco Frezzato, violoncelle.
Luca Pianca, archiluth.
Jeremy Joseph, clavecin.

Programme :
Frescobaldi, "Se l’aura spira".
Monteverdi, "Ecco di dolci raggi il sole".
Ferrari, "Amanti, io vi so dire".
Doni, Toccata - Canzone - Passacaglia (luth seul).
Haendel, "Dolce pur d’amor l’affamo", Cantate XWV 109.
Haendel, "Aure soavi e liete", Cantate HWV 84.
Vivaldi, "Piangi e sospiri", Cantate RV 676.
Geminiani, Sonate en la mineur pour violoncelle et basse continue opus 5/6.
Paisiello, Variation sur l’air "Nel cor più non mi sento".

Christine Ducq
Lundi 7 Janvier 2013

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"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
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© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

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© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

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