La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Lyrique

L'amour est dans "Le Pré aux clercs"... et à l'Opéra Comique ! - 27/03/2015

En ce moment et jusqu'au 2 avril, l'Opéra Comique propose une nouvelle production, "Le Pré aux clercs". Jérôme Deschamps ressuscite pour la deuxième fois depuis le début de son mandat une œuvre d'un compositeur de l'époque romantique, Ferdinand Hérold. L'œuvre créée en 1832 fit d'ailleurs les beaux jours de la maison pendant un siècle avant d'être oubliée dans un tiroir. Si vous aimez les duels...  

"Tristan und Isolde", bourgeois de Cornouailles ? - 23/03/2015

Jusqu'au 2 avril 2015 l'Opéra national du Rhin propose une nouvelle production de "Tristan und Isolde" de Richard Wagner, l'opéra de tous les superlatifs. Une distribution vocale de grande qualité emporte l'adhésion malgré les choix esthétiques plus que problématiques du metteur en scène Antony McDonald et du chef Axel Kober. "Tristan und Isolde", l'opéra créé à Munich en 1865 (mais terminé...  

"Siegfried et l'Anneau maudit", c'est reparti ! - 17/03/2015

À l'Amphithéâtre Bastille, c'est la reprise d'une excellente production à partir du 24 mars 2015. Il s'agit de la version miniature (mais pas mineure) de la tétralogie de Richard Wagner conçue par Charlotte Nessi et son ensemble Justiniana à destination d'un large public. Une occasion unique de faire connaissance avec son univers riche et poétique en moins de deux heures. Un héros, une quête, un...  

"Au Monde" dans le Purgatoire de la folie - 23/02/2015

Le livret, réécrit par Joël Pommerat à partir de sa pièce "Au Monde", met en scène des personnages qui appartiennent à ces grandes familles de l'acier qui ont donné plusieurs patrons au CNPF, ancêtre du Medef. Ils sont puissants, monstrueux mais gardant leur part d'énigme. Ils évoluent comme des...  

Alain Altinoglu, un chef fougueux à Bastille - 14/01/2015

À la fin d'une semaine tragique et entre deux séances de répétition agitées en ce vendredi 9 janvier (avec quelques musiciens de l'orchestre de l'Opéra de Paris inquiets pour leurs proches alors que la violence paralyse la ville), Alain Altinoglu m'accueille chaleureusement avec sa simplicité...  

Antoine Chenuet, le ténor gracieux - 24/12/2014

Jeune chanteur découvert à l'Opéra-Théâtre de Metz, le ténor Antoine Chenuet y a incarné avec talent Augustin, l'ami au front de Sébastien Guèze dans "Un Amour en guerre", l'opéra de Caroline Glory. À l'orée d'une carrière qu'on lui souhaite riche, il nous a accordé cet entretien. Avant deux prises de rôle à Dijon et à Metz en 2015, Antoine Chenuet nous raconte la naissance d'une vocation. Rieur...  

"Et le coq chanta…", c'est Bach à l'Athénée - 04/12/2014

La Compagnie Manque Pas d'Airs est de retour. Son nouveau spectacle "Et le coq chanta…", inspiré des "Passions" de Jean-Sébastien Bach, s'arrête pour cinq dates au Théâtre de l'Athénée* dès le 11 décembre 2014, avant de partir en tournée sur les routes de France. Nous connaissons la Compagnie Manque Pas d'Airs et son passionnant travail en faveur de l'art lyrique pour tous depuis 2007, et sa...  

La superbe "Invitation au Voyage" de Stéphanie d'Oustrac - 28/11/2014

La mezzo-soprano Stéphanie d'Oustrac et son complice le pianiste Pascal Jourdan nous offrent un très beau cadeau avant Noël avec un troisième opus chez Ambronay dédié cette fois à la mélodie française au mitan des dix-neuvième et vingtième siècles. Ces mélodies de Henri Duparc à Reynaldo Hahn en passant par Jacques de la Presle, Claude Debussy et Lili Boulanger proposent un dialogue unique entre...  

Jean-Baptiste Henriat passionnément baryton - 19/11/2014

Récemment découvert à Metz dans l'opéra de Caroline Glory, "Un Amour en guerre", nous rencontrons aujourd'hui le jeune baryton Jean-Baptiste Henriat. Chanteur élégant et raffiné, doté d'une voix douce, bien posée et d'une belle couleur, remarqué pour sa diction et son timbre clairs, il était distribué à Metz dans le rôle du "planqué" Antoine... Un rôle auquel il parvenait à insuffler complexité...  

Soirée de gala exceptionnelle pour le Tricentenaire de l'Opéra Comique - 12/11/2014

Pour le lancement de sa nouvelle saison et à l'occasion de son tricentenaire, l'Opéra Comique a vu grand et nous invite tous à sa soirée de gala le 13 novembre 2014. Grâce au livestreaming sur Arte Concerts et la retransmission sur France Musique dès 20 h, nous sommes tous invités à réagir en direct au spectacle sur Twitter avec le hashtag (ou sujet) #galaOC ! Voilà qui fera date je l'espère :...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024