La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Danse

Y Olé !… Flamenco, Hip-hop et danse classique sous le sacre de Stravinsky - 26/06/2015

Sur des mouvements autant aériens, souples, décomposés que nerveux, José Montalvo a choisi de mêler le Flamenco, le hip-hop et la danse classique autour du "Sacre du Printemps". À l'entame du spectacle, une quinzaine de danseurs se disposent sur la scène à un mètre les uns des autres. L'espace est investi dans ses latitudes et ses longitudes par des mouvements synchronisés. Flamenco, hip-hop,...  

"Tutu"… Les petits pas burlesques de petits rats déjantés ! - 09/03/2015

Chico Mambos revisite la danse classique dans sa gestuelle, ses déplacements et ses figures... Mais par le biais de l'humour voire du burlesque. Créant un univers original mais fantasque, six danseurs jouent d'imitations dans différentes chorégraphies, entre dérision et exigence, faisant de la danse classique un Art joyeux et pouvant bousculer les codes artistiques. Six danseurs, habillés en...  

"Sinfonía De Tango" par Tango Pasión… entre sensualités et acrobaties - 04/02/2015

Autour d'histoires où la séduction et le désir se lient à la rivalité et à l'affrontement amoureux, "Tango Pasión", au travers des compositions d'Astor Piazzolla, offre du Tango un visage à la Janus, autant lascif qu'acrobatique. Six couples se partagent la scène dans une scénographie où les chorégraphies laissent entrevoir une quête, une recherche d'amour, sensuel et sexuel, entre tangueras et...  

"Contact"… Danse, théâtre et musique à l'unisson pour un Faust d'une étrange légèreté - 20/01/2015

La musique, le théâtre et la danse pactisent le temps d'une comédie musicale où la danse contemporaine côtoie la danse classique, les chants prennent le relais du théâtre et où l'humour se mêle à la gravité légère de Faust. Le spectacle commence par une scène de théâtre entre deux personnages dont Faust. La scénographie découpe un espace de jeu où le chant, le théâtre, la danse et la musique,...  

"Voces, suite flamenca"… Hommage d'une étoile du flamenco aux grandes figures de son Art - 30/12/2014

Sara Baras rend hommage aux grands artistes qui ont laissé leur empreinte dans l'histoire du Flamenco. Dans des solos marqués par les différents rythmes de ses taconeos, la danseuse déploie une chorégraphie faite d'énergie, de grâce et de tension maîtrisée. Une lumière bleue obscure baigne la scène où apparaissent six panneaux sur lesquels sont dessinées Santana de Yepes, Paco de Lucia, Camarón...  

Meenakshi Srinivasan… Poésie et élégance au cœur de l'Inde - 05/11/2014

C'est un voyage vers l'Ailleurs, dans une Inde où l'Art sert les dieux et les contes par le biais d'une danse porteuse de sacralité. Entre élégance et précision, entre raffinement et poésie, c'est dans un corpus artistique mêlant danse, musique et théâtre que le Bharata Natyam, danse sacrée du sud de l'Inde, nous invite. Sur scène, chants, musique et danse font corps. Les chants prennent leur...  
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À découvrir

"Othello" Iago et Othello… le vice et la vertu, deux maux qui vont très bien ensemble

Réécrit dans sa version française par Jean-Michel Déprats, le texte de William Shakespeare devient ici matière contemporaine explorant à l'envi les arcanes des comportements humains. Quant à la mise en jeu proposée par Jean-François Sivadier, elle restitue - "à la lettre" près - l'esprit de cette pièce crépusculaire livrant le Maure de Venise à la perfidie poussée jusqu'à son point d'incandescence de l'intrigant Iago, incarné par un Nicolas Bouchaud à la hauteur de sa réputation donnant la réplique à un magnifique Adama Diop débordant de vitalité.

© Jean-Louis Fernandez.
Un décor sombre pouvant faire penser à d'immenses mâchoires mobiles propres à avaler les personnages crée la fantasmagorie de cette intrigue lumineuse. En effet, très vite, on s'aperçoit que l'enjeu de cet affrontement "à mots couverts" ne se trouve pas dans quelque menace guerrière menaçant Chypre que le Maure de Venise, en tant que général des armées, serait censé défendre… Ceci n'est que "pré-texte". L'intérêt se noue ailleurs, autour des agissements de Iago, ce maître ès-fourberies qui n'aura de cesse de détruire méthodiquement tous celles et ceux qui lui vouent (pourtant) une fidélité sans faille…

L'humour (parfois grinçant) n'est pour autant jamais absent… Ainsi lors du tableau inaugural, lorsque le Maure de Venise confie comment il s'est joué des aprioris du vieux sénateur vénitien, père de Desdémone, en lui livrant comment en sa qualité d'ancien esclave il fut racheté, allant jusqu'à s'approprier le nom d'"anthropophage" dans le même temps que sa belle "dévorait" ses paroles… Ou lorsque Iago, croisant les jambes dans un fauteuil, lunettes en main, joue avec une ironie mordante le psychanalyste du malheureux Cassio, déchu par ses soins de son poste, allongé devant lui et hurlant sa peine de s'être bagarré en état d'ébriété avec le gouverneur… Ou encore, lorsque le noble bouffon Roderigo, est ridiculisé à plates coutures par Iago tirant maléfiquement les ficelles, comme si le prétendant éconduit de Desdémone n'était plus qu'une vulgaire marionnette entre ses mains expertes.

Yves Kafka
03/03/2023
Spectacle à la Une

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
07/04/2023
Spectacle à la Une

Dans "Nos jardins Histoire(s) de France #2", la parole elle aussi pousse, bourgeonne et donne des fruits

"Nos Jardins", ce sont les jardins ouvriers, ces petits lopins de terre que certaines communes ont commencé à mettre à disposition des administrés à la fin du XIXe siècle. Le but était de fournir ainsi aux concitoyens les plus pauvres un petit bout de terre où cultiver légumes, tubercules et fruits de manière à soulager les finances de ces ménages, mais aussi de profiter des joies de la nature. "Nos Jardins", ce sont également les jardins d'agrément que les nobles, les rois puis les bourgeois firent construire autour de leurs châteaux par des jardiniers dont certains, comme André Le Nôtre, devinrent extrêmement réputés. Ce spectacle englobe ces deux visions de la terre pour développer un débat militant, social et historique.

Photo de répétition © Cie du Double.
L'argument de la pièce raconte la prochaine destruction d'un jardin ouvrier pour implanter à sa place un centre commercial. On est ici en prise directe avec l'actualité. Il y a un an, la destruction d'une partie des jardins ouvriers d'Aubervilliers pour construire des infrastructures accueillant les JO 2024 avait soulevé la colère d'une partie des habitants et l'action de défenseurs des jardins. Le jugement de relaxe de ces derniers ne date que de quelques semaines. Un sujet brûlant donc, à l'heure où chaque mètre carré de béton à la surface du globe le prive d'une goutte de vie.

Trois personnages sont impliqués dans cette tragédie sociale : deux lycéennes et un lycéen. Les deux premières forment le noyau dur de cette résistance à la destruction, le dernier est tout dévoué au modernisme, féru de mode et sans doute de fast-food, il se moque bien des légumes qui poussent sans aucune beauté à ses yeux. L'auteur Amine Adjina met ainsi en place les germes d'un débat qui va opposer les deux camps.

Bruno Fougniès
23/12/2022