La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
CédéDévédé

"Don César de Bazan" de Jules Massenet enregistré… une première mondiale ! - 22/07/2020

Un opéra de jeunesse de Jules Massenet ressuscite grâce à un sextuor de chanteurs de très grand talent, joliment accompagnés par les excellents chœur Aedes et orchestre des Frivolités Parisiennes, dirigés par Mathieu Romano. Des très nombreux opéras composés par Jules Massenet, beaucoup ont disparu. Et dans cette très grande production, peu connaissait ce "Don César de Bazan" créé à l'Opéra...  

Véronique Merveille… "Un joli courant d'air" léger et élégant caresse nos oreilles - 25/05/2020

Artiste aux multiples talents - auteure, compositrice, interprète et comédienne -, elle était restée longtemps sans produire un album de chansons étant fort occupée à jouer ses différentes créations et personnages, dont la Diva Commando, crieuse publique lyrique déjantée pour un spectacle de rue tout terrain. Côté enregistrement, cela est aujourd'hui "réparé" avec la sortie en mars dernier de son...  

Lydia Jardon, infatigable défricheuse du piano - 14/05/2020

Lydia Jardon nous offre un nouvel enregistrement de rares sonates de Nikolaï Miaskovsky gravées pour son label AR RE-SE. On connaît encore assez peu le compositeur Nicolaï Miaskovsky né en 1880 dans la Russie tsariste et mort en 1950 en URSS. Son parcours est à nul autre pareil. Destiné à une carrière d'ingénieur militaire comme son père dans l'armée du tsar - il est d'ailleurs diplômé de...  

Bernard Adamus "C'qui nous reste du Texas"… Blues et beau - 05/05/2020

Pour son quatrième album, Bernard Adamus, avec son style blues très marqué, fricote avec le rock pour nous mener vers le grand nord sur des chansons qui se nourrissent de différents tempos aux paroles truculentes. Bernard Adamus, d'origine polonaise, a débarqué à ses trois ans au Québec. Depuis maintenant plus de dix ans, il trace une ligne artistique saluée par la critique avec ses albums "Brun"...  

"Amours Sorcières" de Julie Lagarrigue… Se laisser envoûter par sa féminine et imaginative plume - 08/09/2020

Avec "Amours Sorcières", Julie Lagarrigue nous entraîne sur des chemins de traverses amoureux et poétiques jonchés de pierres (perles ?) rares, aux franches et revendiquées sensibilités féminines, tantôt anguleuses et piquantes, tantôt lyriques et pleines de gaieté… tantôt tristounes et un rien mélancolique, tantôt effrontées et saillantes de pointes d'humour… Avec talent, elle sait poser son...  

La blessure surmontée, Schumann "L'Hermaphrodite" par Laurianne Corneille - 28/04/2020

La jeune pianiste Laurianne Corneille nous offre un superbe voyage très personnel autour d'œuvres emblématiques de Robert Schumann. C'est le bel "Hermaphrodite", véritable album concept sorti en mars 2020. Voici un objet d'art complet, très original, très pensé, beau, voici "L'Hermaphrodite", le nouveau CD de Laurianne Corneille, soliste mais aussi jeune professeure au conservatoire et à...  

Les "Songes" de Sébastien Guèze - 18/04/2020

À l'automne 2019, le ténor Sébastien Guèze a livré un enregistrement des berceuses de son enfance et certains de ses airs secrètement préférés à l'opéra. Un album que dominent la passion et la volonté de montrer l'étendue de ses moyens. Sébastien Guèze, notre ténor qualité ardéchoise d'origine et né à Lyon, nous livre un séduisant enregistrement produit par lui-même, accompagné d'artistes de...  

Le Vivaldi de grand tonneau d'Ophélie Gaillard et le Pulcinella Orchestra - 19/03/2020

La violoncelliste Ophélie Gaillard et son ensemble sur instruments historiques fondé en 2005, le Pulcinella Orchestra, offrent dans un nouveau double CD à paraître le 20 mars un saisissant aperçu des concertos pour violoncelle d'Antonio Vivaldi. On connaît le talent de la violoncelliste française tant comme soliste que chambriste. Dotée d'un tempérament aussi passionné qu'exigeant, éprise...  

Travelling et zoom sur les "Short Stories" de Thierry Escaich par les Tchalik - 11/10/2019

Les Tchalik, une fratrie de musiciens franco-russes de grand talent, ont gravé cinq œuvres emblématiques de la musique de chambre de Thierry Escaich composées entre 2000 et 2018, en hommage au cinéma. Ils seront en concert lundi 14 octobre à Paris. Thierry Escaich, un des compositeurs contemporains les plus en vue, a depuis longtemps déclaré sa flamme au septième art. Les plus chanceux ont pu...  

"Means of Escape" de Danny Bryant… Le blues britannique a de beaux restes ! - 17/09/2019

Production impressionnante, puissante et incroyablement efficace, réalisée aux Chapel Studios du Lincolshire et mixé à Nashville, le nouvel album de Danny Bryant a la vigueur et l'urgente immédiateté du live… tout en proposant un éventail émotionnel que seul le blues peut offrir… Et sur ce terrain-là, le bluesman britannique est un vrai virtuose, des riffs griffus et solos tonitruants aux...  
1 2 3 4 5 » ... 13






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024