La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Pitchouns

Les aventures de Rudolph le renne au pays du Père Noël - 25/12/2014

Une histoire de Noël mêlant conte et chansons, créée par de jeunes artistes que nous avions déjà remarqués lors de deux précédents spectacles - "La Marelle" d'Israël Horovitz et "La Surprise de l'Amour" de Marivaux -, voilà une occasion intelligente d'emmener sa marmaille au théâtre pour découvrir la vie animalière au pays du Père Noël et le respect de la différence ! Rudolph est un des nombreux...  

"Le Petit Poucet" vu par Laurent Gutmann : une critique douce sur le "bonheur" familial - 22/10/2014

Ses parents ne le voient pas grandir celui qu'ils appellent leur "petit poucet" : tout en se montrant très inquiets face aux charges qu'il représente. Ils sont un peu (beaucoup !) infantiles, mangent des pizzas, parlent beaucoup, pépient même, rêvent de basket et de footing en forêt. Ils sont contemporains. Silencieux, le petit poucet ne parle pas (c'est un enfant), observe, comprend qu'ils...  

Dans les mots ronds d’Isabelle Cardon - 21/02/2014

Il est bien rare qu’un spectacle pour le tout jeune public (0 – 4 ans) me plaise. Mon meilleur test est mon fils de vingt mois. Souvent trop compliqué (ou trop fade), il égare alors mon chérubin en cours de route. Je finis généralement à quatre pattes dans la salle de spectacle à tenter...  

Une comédie musicale survitaminée et réussie sur fond de message écologique - 16/01/2014

"Ce que j’ai préféré dans le spectacle ? Le spectacle ! Me dit-il d’une voix assurée du haut de ses 4 ans." Connaissez-vous la méchante sorcière ? Cheveux noirs et cœur de pierre ? Qui avait un balai aussi long que son menton ? Une voix aussi rocailleuse qu'un démon ? Des potions made in "maison", des fripes en carton et des godillots en peau de saumon ? Cauchemar ! Trois, deux, un, zéro : Au...  

Avignon Off 2013 : Les aventures savoureuses et terriblement humaines de Grand-Bec et Touki - 19/07/2013

Grand bec est un drôle d’oiseau en forme de petit d’homme et Touki est plutôt un chien au caractère gentil. Ils sont célèbres aux Pays-Bas et sont des personnages de courts métrages de dessins animés au graphisme épuré. Lorsque la Compagnie Rouge les Anges a voulu créer leurs marionnettes, l’auteur Wouter van Reek a été enthousiaste et a même créé pour le spectacle "Si loin, si haut !" des...  

"Un tigre dans le crâne"... Faire entendre nos mondes intérieurs pour un jour "être" - 11/01/2013

Spectacle créé en novembre 2012, après deux résidences (au Théâtre d'Auxerre et au Nouveau Relax de Chaumont), "Un tigre dans la tête", la nouvelle création de la Compagnie Le Turlupin. sera en tournée à partir de mi-février. Mêlant situations loufoques et écriture poétique, le texte de Karin Serres - remarquablement adapté par Elvire Ienciu - laisse le champ libre à l'imaginaire et permet aux...  

Pinocchio... entre imaginaire contemporain et Commedia dell’arte adoucie - 13/12/2012

L’histoire de Pinocchio de l’italien Carlo Collodi est connue : elle est celle d’un pantin né d’un bout de bois têtu qui s’émancipe, veut devenir un petit homme, fait l’école buissonnière et, mentant comme un nez grandissant au milieu de la figure, manque de se brûler en passant du mauvais côté de la vie. Dans l’adaptation au théâtre pour enfants de Caroline Weiss, un clown accueille le public et...  

Une farce de Pathelin contemporaine en version drôle et doucement folle - 15/10/2012

Richard Demarcy, homme de lien social et de théâtre, est associé à l’aventure du Grand Parquet depuis 2005. Ce lieu dirigé par François Grosjean, moins intimidant qu’un théâtre, a vocation à rencontrer les habitants des quartiers populaires en limite du dix-huitième et dix-neuvième arrondissement de Paris. En inauguration de la saison, il y présente "La Farce de Maître Pathelin", pièce d’un...  

Tourne tourne jolies berceuses - 05/09/2012

À quoi reconnaît-on une berceuse ? Mon fils de trois mois a répondu l’autre jour à cette question… En restant médusé devant les trois premiers morceaux des "berceuses de Mandarine" (9ème album). Là, j’ai compris… Alors que les textes sont totalement originaux, ces berceuses pourraient déjà appartenir au répertoire universel. Une jolie prouesse. Ce qu’on apprécie immédiatement, c’est la richesse...  

Daniel Keene et le pouvoir de l'évocation - 24/01/2012

La comédienne Marie-Noële Bordeaux nous apporte "La Pluie", une courte pièce de l'auteur australien Daniel Keene, qu'elle choisit d'adresser aux enfants de façon simple et superbe. Actuellement en tournée, La Pluie est tombée pendant le mois de décembre sur le Studio Théâtre de Charenton, un lieu aussi atypique que sympathique. Créé à l'origine pour être joué directement dans des salles de...  
1 2 3 4 5






À découvrir

"Othello" Iago et Othello… le vice et la vertu, deux maux qui vont très bien ensemble

Réécrit dans sa version française par Jean-Michel Déprats, le texte de William Shakespeare devient ici matière contemporaine explorant à l'envi les arcanes des comportements humains. Quant à la mise en jeu proposée par Jean-François Sivadier, elle restitue - "à la lettre" près - l'esprit de cette pièce crépusculaire livrant le Maure de Venise à la perfidie poussée jusqu'à son point d'incandescence de l'intrigant Iago, incarné par un Nicolas Bouchaud à la hauteur de sa réputation donnant la réplique à un magnifique Adama Diop débordant de vitalité.

© Jean-Louis Fernandez.
Un décor sombre pouvant faire penser à d'immenses mâchoires mobiles propres à avaler les personnages crée la fantasmagorie de cette intrigue lumineuse. En effet, très vite, on s'aperçoit que l'enjeu de cet affrontement "à mots couverts" ne se trouve pas dans quelque menace guerrière menaçant Chypre que le Maure de Venise, en tant que général des armées, serait censé défendre… Ceci n'est que "pré-texte". L'intérêt se noue ailleurs, autour des agissements de Iago, ce maître ès-fourberies qui n'aura de cesse de détruire méthodiquement tous celles et ceux qui lui vouent (pourtant) une fidélité sans faille…

L'humour (parfois grinçant) n'est pour autant jamais absent… Ainsi lors du tableau inaugural, lorsque le Maure de Venise confie comment il s'est joué des aprioris du vieux sénateur vénitien, père de Desdémone, en lui livrant comment en sa qualité d'ancien esclave il fut racheté, allant jusqu'à s'approprier le nom d'"anthropophage" dans le même temps que sa belle "dévorait" ses paroles… Ou lorsque Iago, croisant les jambes dans un fauteuil, lunettes en main, joue avec une ironie mordante le psychanalyste du malheureux Cassio, déchu par ses soins de son poste, allongé devant lui et hurlant sa peine de s'être bagarré en état d'ébriété avec le gouverneur… Ou encore, lorsque le noble bouffon Roderigo, est ridiculisé à plates coutures par Iago tirant maléfiquement les ficelles, comme si le prétendant éconduit de Desdémone n'était plus qu'une vulgaire marionnette entre ses mains expertes.

Yves Kafka
03/03/2023
Spectacle à la Une

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
07/04/2023
Spectacle à la Une

Dans "Nos jardins Histoire(s) de France #2", la parole elle aussi pousse, bourgeonne et donne des fruits

"Nos Jardins", ce sont les jardins ouvriers, ces petits lopins de terre que certaines communes ont commencé à mettre à disposition des administrés à la fin du XIXe siècle. Le but était de fournir ainsi aux concitoyens les plus pauvres un petit bout de terre où cultiver légumes, tubercules et fruits de manière à soulager les finances de ces ménages, mais aussi de profiter des joies de la nature. "Nos Jardins", ce sont également les jardins d'agrément que les nobles, les rois puis les bourgeois firent construire autour de leurs châteaux par des jardiniers dont certains, comme André Le Nôtre, devinrent extrêmement réputés. Ce spectacle englobe ces deux visions de la terre pour développer un débat militant, social et historique.

Photo de répétition © Cie du Double.
L'argument de la pièce raconte la prochaine destruction d'un jardin ouvrier pour implanter à sa place un centre commercial. On est ici en prise directe avec l'actualité. Il y a un an, la destruction d'une partie des jardins ouvriers d'Aubervilliers pour construire des infrastructures accueillant les JO 2024 avait soulevé la colère d'une partie des habitants et l'action de défenseurs des jardins. Le jugement de relaxe de ces derniers ne date que de quelques semaines. Un sujet brûlant donc, à l'heure où chaque mètre carré de béton à la surface du globe le prive d'une goutte de vie.

Trois personnages sont impliqués dans cette tragédie sociale : deux lycéennes et un lycéen. Les deux premières forment le noyau dur de cette résistance à la destruction, le dernier est tout dévoué au modernisme, féru de mode et sans doute de fast-food, il se moque bien des légumes qui poussent sans aucune beauté à ses yeux. L'auteur Amine Adjina met ainsi en place les germes d'un débat qui va opposer les deux camps.

Bruno Fougniès
23/12/2022