La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Avignon 2023

•In 2023• "The Confessions" Une vie… des vies d'une femme au bord de sa(re)naissance… - 21/07/2023

"Une vie", c'est le titre donné au XIXe siècle par Maupassant à son premier roman où il dépeint le parcours malheureux d'une jeune provinciale, choyée par ses parents, barons, et qui, suite à un mariage désastreux avec un rustre notoire, allait connaître les désillusions d'une existence sans horizon d'attente. Alexander Zeldin, en faisant matière théâtrale de la vie de sa propre mère, raconte un...  

•Off 2023• "Vaincre à Rome" Courir pour se dépasser ou quand le sport dépasse ses simples frontières - 21/07/2023

C'est la véritable histoire bien connue du 1er champion olympique africain noir Abebe Bikila, vainqueur du marathon de Rome, pieds nus, en 1960. En Afrique, on le surnommait "l'homme-panthère capable de courir du coucher au lever du soleil". Sa légende restera éternelle. Bikila naît le 7 août 1932 en Éthiopie, le jour du marathon des J.O de Los Angeles. Il s'entraînera seul pendant deux ans avant...  

•Off 2023• "Autant qu'on s'emporte en chantant" Doty et Antho sont sur un plateau et jamais l'un d'eux ne tombe à l'eau - 21/07/2023

Doty + Antho. Un + un = Deux. Un duo "so" chic qui s'invite chaque soir sur le plateau, car, oui, à deux, tout est souvent mieux. Elle : Doty, de son vrai prénom Dorothée (Leveau) est belle. Vraiment belle. Ses yeux bleus, d'emblée, rayonnent sur la scène. Je pense à David Lynch et à ses héroïnes, puis aussi à "Betty Boop", la starlette de dessin animé qui porte une robe rouge et sexy. Rouge la...  

•Off 2023• "Le journal d'une femme de chambre" Quand une "seule en scène" redore et condense joliment l'ouvrage initial - 20/07/2023

Le 14 septembre 1898, Célestine R., jeune femme de chambre, prend sa nouvelle place de domestique, au Mesnyl-Roy en Normandie, dans une famille bourgeoise et décide de tenir son journal en se promettant de n'employer aucune réticence, pas plus vis-à-vis d'elle que des autres, notamment ses employeurs. Observant ses maîtres par le petit trou de la serrure, fouillant dans le linge sale, elle nous...  

•In 2023• "Angela (a strange loop)" Un ovni, ça c'est sûr… mais génial ou… bof ? Telle est la question mon cher Watson - 20/07/2023

La référence à Shakespeare accouplé à Conan Doyle, ça, c'est du grand n'importe quoi à imputer au (dis)crédit de l'auteur de cet article. En effet, quel rapport ce renvoi peut-il bien entretenir avec ce que Susanne Kennedy et Markus Selg, les géniaux géniteurs avant-gardistes d'Angela, ont montré à Avignon ? Aucun, bien sûr ! Si ce n'est qu'après avoir assisté à ce gloubi-boulga (tiens, ce mot...  

•Off 2023• "Cendres sur les mains" La fureur du monde revisitée par l'absurde et grande poésie - 19/07/2023

Deux hommes, fossoyeurs de leur état, sont dans un pays dévasté par la guerre et brûlent les morts, dans toute l'absurdité de leur quotidien. Parmi eux, une femme, laissée pour morte, se relève. Après s'être demandé que faire, les deux hommes la nourrissent et prennent finalement soin d'elle. Puis, elle se joint à eux pour entretenir le bûcher, mais ne leur adresse pas la parole. Elle ne parle...  

•Off 2023• "Cette petite musique que personne n'entend"… qui détonne au cœur de ce festival d'Avignon, qu'il faut écouter sans se poser de questions - 19/07/2023

Lorsque j'ai reçu l'invitation à assister au seul(e) en scène de Clarisse Fontaine, en oubliant la jolie rime, je suis restée un moment, fixée à mon écran. JoeyStarr met en scène ? Voilà ma première réaction. Puis, mes yeux ont commencé à dévisager le dossier de presse. L'autrice, Clarisse, traite notamment dans son spectacle de faits personnels liés directement aux violences qu'elle a subies....  

•Off 2023• "Alsacienne d'Origine Contrôlée" Voyage immersif AOC dans "l'alsatitude" et l'exactitude d'une vraie vie menée tambour battant - 18/07/2023

Comment réussir à Paris avec un accent ? Comment faire "Strasbourg Saint-Denis" en passant par le Kosovo ? Pourquoi faut-il se méfier des cigognes, du made in Turquie, de la schneck et de Valérie Damidot ? Quels sont les prérequis pour survivre en Alsace ? Et enfin, qui est vraiment Mat Pokora ? Autant de questions que soulève la comédienne Catherine Sandner dans un one-woman-show pittoresque et...  

•Off 2023• "La Vie interdite" Un seul en scène époustouflant nous persuadant que rien ne finit avec la mort - 18/07/2023

"Je suis mort à sept heures du matin. Il est huit heures et personne ne s'en est encore rendu compte." Ainsi débute l'incroyable histoire de Jacques Lormeau, 34 ans, quincailler à Aix-les-Bains, qui découvre son cadavre, allongé dans sa caravane, sous les fenêtres de sa femme, dans les bras de sa maîtresse. Son esprit flottant au-dessus du frigo, Jacques va vivre les réactions de ses proches lors...  

•Off 2023• "L'Institut Benjamenta" Entre rêve et réalité, l'inquiétante étrangeté d'un monde fascinant… - 18/07/2023

Claude Régy, dans sa dernière création "Rêve et folie", testament d'une œuvre à inscrire durablement dans les marges d'un théâtre sans concession, actait sur l'avant-scène l'état d'incertitude. Cet état si particulier de flottement océanique, seul susceptible d'ouvrir grand les portes de la création… Frédéric Garbe, à qui l'on doit les troublantes mises en jeu de "Ici la nuit", "Noir et Humide"...  
1 2 3 4 5 » ... 9

Brèves & Com


Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À découvrir

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023