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Nomination de Christian Lalos à la direction de La Passerelle, Scène nationale de Gap  06/08/2024

Rachida Dati, ministre de la Culture, en plein accord avec Roger Didier, maire de Gap, Jean-Marie Bernard, président du Département des Hautes-Alpes, Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur et Anne Kirsch Giraud-Moine, présidente de l'association Théâtre La Passerelle, donne son agrément à la nomination de Christian Lalos à la direction de La Passerelle, Scène nationale de Gap, sur la proposition unanime du jury réuni le 29 juillet 2024.

Christian Lalos est directeur du Théâtre et cinéma de Châtillon depuis 2012, après avoir assuré la direction adjointe de 2004 à 2012. Auparavant, il a été administrateur de production du Théâtre Nono-Compagnie (2001 à 2011) et responsable des relations avec le public au Théâtre national de Strasbourg (1998 à 2000).

Pour la Scène nationale de Gap, il propose un projet pluridisciplinaire, intitulé "L'horizon des possibles", qui croise les arts du mouvement avec la danse, le cirque et les marionnettes, les arts du récit avec le théâtre et la musique, et les arts de l'image et du numérique, valorisant notamment la collection photographique unique de cette scène nationale.

Cinq artistes d'esthétiques différentes sont associés. Ils sont choisis pour leur capacité d'ouverture à l'autre et proposent de nouvelles formes artistiques et des relations renouvelées avec les publics. Les compagnies régionales seront accompagnées au travers de résidences pour une politique de diffusion forte, en lien avec les acteurs culturels du territoire, notamment le théâtre du briançonnais à Briançon et le théâtre Durance, Scène nationale de Château-Arnoux-Saint-Auban.

Le festival emblématique sur les arts en espace public "Toustes dehors (enfin) !" sera maintenu et une réflexion portant sur son développement territorial sera engagée avec les partenaires, favorisant la présence longue des artistes sur le territoire. La jeunesse sera un axe fort du projet, marqué notamment par la création d'un événement à destination des lycéens, "Vivant 2.0", sur les enjeux du vivant dans le futur.

Enfin, les actions en itinérance de la Scène nationale seront confortées, favorisant la circulation des formes artistiques dans des lieux différents, pour encourager la curiosité des habitants. L'approche collaborative sera privilégiée dans les relations partenariales avec les structures culturelles et sociales tant à Gap qu'à l'échelle du département et de la région.

Christian Lalos succède à Philippe Ariagno, dont la Ministre Rachida Dati tient à saluer le projet inventif qu'il a mené à La Passerelle, notamment pour les arts en espace public avec la création du festival "Toustes dehors (enfin) !".
La Rédaction

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Balade équestre dans l'univers singulier de Bartabas… et de Zingaro, un théâtre pour les chevaux

Forte de quarante ans d'observation de la compagnie Zingaro, de ses évolutions et métamorphoses, ainsi que d'une écoute attentive des murmures émanant de la relation entre Bartabas et ses chevaux, Fabienne Pascaud nous offre une exploration aux confins de la création équestre pour découvrir les sources originelles et intimes de son art au cours de douze grands chapitres, chacun scrutant un aspect différent de la pensée créatrice de cet artiste visionnaire.

"Cette créature mi-homme mi-cheval surgit de nulle part et éructant tel un fou sur les pavés de la ville était peut-être un des ultimes avatars d'Antonin Artaud (1896-1948). Bartabas sortait des légendes et des songes. Et nous ramenait au royaume des légendes et des songes."

C'est en 1978, lors de son premier Festival d'Avignon, que Fabienne Pascaud découvre Bartabas. Pour ce dernier, c'est l'époque "Cirque Aligre", après le Théâtre Emporté et avant Zingaro. Surnommé Bartabas le Furieux, il véhicule déjà une certaine folie, à la fois créatrice et unique, et une grande curiosité. Sa créativité va très vite puiser son inspiration dans la richesse de l'ailleurs, dans les différents aspects du monde…

Et ses spectacles, au fil des années, deviennent des fééries troublantes, voire envoûtantes. C'est ce personnage original et inventif que Fabienne Pascaud nous raconte, nous donnant quelques clés pour mieux comprendre, mieux approcher les métamorphoses de la compagnie Zingaro et révéler ainsi le langage, les pensées fondatrices qui, dans l'imaginaire de Bartabas, écrivent les chorégraphies équines et les univers artistiques qui s'en dégagent.

Gil Chauveau
17/12/2024
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"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

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Safidin Alouache
17/12/2024
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"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024