La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Avignon 2019

•Off 2019• Ma Colombine Itinéraire onirique d'un Colombien à la recherche du temps retrouvé - 09/07/2019

Oumar Tutak Hijode Chibcha Vuelo de Condor Suvan y Ven - nom indien, double imaginaire d'Omar Porras, metteur en scène et interprète de son propre parcours "fictionnalisé"… Mais que serait la réalité sans le récit que l'on s'en fait ? - est l'un de ses gamins truculents d'Amérique latine qui provoque immanquablement l'imaginaire occidental enclin à la paresse attachée au confort. Et lorsque c'est...  

•In 2019• Nous, L'Europe, Banquet des Peuples… Déferlante sonore au contenu incendiaire - 08/07/2019

Ce serait peu de dire que ce que l'on a vécu ce soir restera longtemps inscrit dans nos tympans. Non seulement par l'intensité sonore des musiques électroniques amplifiées à l'envi, par la percutante mise en jeu musicale de Roland Auzet en écho à la pureté des Chœurs de l'Opéra et Maîtrise du Grand Avignon accompagnés de choristes amateurs… Mais aussi sous l'effet de l'énergie électrisante...  

•Off 2019• Pour Bobby Quête et requête d'une jeune femme au cœur simple - 07/07/2019

Dans le cadre de "Valletti Circus" rendant hommage au truculent homme de théâtre marseillais Serge Valletti, Alain Timár met en scène et scénarise deux de ses fleurons : "Pour Bobby" et "A plein Gaz"… Le troisième, "Mary's à minuit", revenant de droit à Catherine Marnas. Entre humour survolté et poésie élégiaque, le spectateur de "Pour Bobby" est capté par l'histoire personnelle de cette jeune...  

•Off 2019• Mary's à minuit Les fantaisies immobiles d'une illuminée… magnifiquement "insensée" - 07/07/2019

Craquante et touchante, à rire et à pleurer dans sa robe de mariée cousue de sacs en plastique, se triturant les doigts, se tordant la bouche et levant les yeux au ciel comme le ferait une petite fille espiègle - elle qui est devenue, avec le temps passant sur ses rêves inassouvis, "sans âge" -, ce personnage lunaire inventé de toutes pièces par Serge Valletti est ni plus ni moins fabuleux. En...  

•Off 2019• La dernière bande Enregistrements magnétiques… performance à donner la banane ! - 07/07/2019

Quand du noir complet, le faisceau de lumière de l'ampoule tombant des cintres coiffe le crâne dégarni et blanchi de Denis Lavant, hiératique derrière un bureau métallique fatigué, les yeux aimantés par un magnétophone à bande posé devant lui et absorbant dans la nuit magnétique toute son énergie, on se dit que la magie du théâtre est un leurre qui nous ravit au double sens… Plus rien n'existe...  

•Off 2019• Cherchez la faute ! Histoire d'une liberté à construire ? - 06/07/2019

Dans "Cherchez la faute !", François Rancillac et ses comédiens essaient de comprendre le mythe du jardin d'Éden et de la faute originelle. En auscultant les trois premiers chapitres de la Genèse et des textes de Marie Balmary, ils avancent de surprises en surprises et avec eux le spectateur. Le dispositif est composé d'un rectangle fermé formé par des tables sur lesquelles des livres et des...  

•Off 2019• Contre les bêtes Urgence ! Faut-il applaudir au désastre annoncé ? Ou réagir ? - 06/07/2019

En 2004, quand le texte "Contre les bêtes" est présenté à la Chartreuse d'Avignon, l'humour était noir et l'ironie provocatrice et encore polémique. En 2019, la présentation de Jacques Rebotier a comme un parfum de sarcasme, de colère triste face au comportement infantile de l'Homme qui élimine ce qui le gêne, ces millions d'ESPÈCES qui l'ENCOMBRENT, et vite ! La satire n'a rien perdu de sa...  

•In 2019• Architecture, chronique d'une mort annoncée ou déconstruction en séries - 06/07/2019

Choisir ce lieu mythique, ce mur de façades imposantes porteuses de la mémoire du Théâtre "inventé" par Jean Vilar, pour faire entendre les errements d'une intelligentsia familiale murée dans ses névroses et dont l'édifice apparemment inébranlable (à l'image de son paterfamilias, incarné par la "stature du commandeur" Jacques Weber) va se fissurer, se déliter, disparaître corps et biens, tel est...  

•Off 2019• 1936 Histoire(s) des Congés Payés Revivre la gaîté d'un été 36 - 05/07/2019

Vroum, la célèbre journaliste est partie interviouvasionner Monsieur Paul sur les congés payés de 36. Les congés payés, c'est sa marotte et Monsieur Paul, il a un peu la grosse tête. Normal, c'est un témoin de l'époque… Vroum prépare bien ses dossiers même si elle s'emmêle un peu la zapette et les micros. C'est qu'elle est un peu vrac et un peu clown… Dans la position du ventriloque dépassé,...  

•Off 2019• Le champ des rêves Hymne enfantin au ver, ce héros du terreau - 04/07/2019

Il est des humbles artisans qui font le terreau de la vie que les petits de la ville ne connaissent pas ou si peu. Ainsi, ces bestioles, ces vers qui se nourrissent de feuilles mortes que l'on balaie sans réfléchir. Et pourtant qui donnent envie de célébrer la vie en vers de poèmes, en vert de printemps. "Le champ de rêves" est un hymne enfantin au ver, héros du terreau par compostage. Zélie et...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024