"La Peau des autres", c'est "une histoire de non-dits, de silences. C'est une histoire pudique (…) de réserve et de peur (…). Rien ne peut déranger l'animal blessé de peur qu'il ne s'enfuie", commente Lauriane Goyet, comédienne, autrice et pédagogue, lauréate l'an dernier, entre autres, de l'Aide nationale Artcena à la création d'écritures dramatiques avec le texte de la présente pièce.
Le parcours de Lauriane Goyet est impressionnant et multiple, en particulier dans l'écriture et la mise en scène, mais également, avec sa compagnie, dans sa mission de pédagogue, sa volonté d'établir des dialogues permanents avec le public, des échanges, des rencontres pour questionner le monde et en être le vecteur.
"Pour la Compagnie Acrobatica Machina, le spectacle n'est pas une fin en soi, c'est un moteur de communication, d'enrichissement, de tolérance et d'éveil. Le public ne doit pas être seulement dans la consommation passive, mais curieux et éveillé afin qu'il comprenne que c'est un peu de lui qui se joue aussi sur scène ", souligne-t-elle.
Alors, que se joue-t-il au juste "du spectateur" sur le plateau dans "La Peau des autres" ? Probablement son "engagement" tout intime et émotionnel qui s'opère via "une immersion totale" XXL. Comme un huis clos sensoriel et, ceci, en grande partie, grâce à la scénographie de Delphine Ciavaldini, épurée, sans aucune distraction visuelle, et qui porte le texte intense de façon fort juste.
Le parcours de Lauriane Goyet est impressionnant et multiple, en particulier dans l'écriture et la mise en scène, mais également, avec sa compagnie, dans sa mission de pédagogue, sa volonté d'établir des dialogues permanents avec le public, des échanges, des rencontres pour questionner le monde et en être le vecteur.
"Pour la Compagnie Acrobatica Machina, le spectacle n'est pas une fin en soi, c'est un moteur de communication, d'enrichissement, de tolérance et d'éveil. Le public ne doit pas être seulement dans la consommation passive, mais curieux et éveillé afin qu'il comprenne que c'est un peu de lui qui se joue aussi sur scène ", souligne-t-elle.
Alors, que se joue-t-il au juste "du spectateur" sur le plateau dans "La Peau des autres" ? Probablement son "engagement" tout intime et émotionnel qui s'opère via "une immersion totale" XXL. Comme un huis clos sensoriel et, ceci, en grande partie, grâce à la scénographie de Delphine Ciavaldini, épurée, sans aucune distraction visuelle, et qui porte le texte intense de façon fort juste.
"Elle" est une victime adolescente de violence intrafamiliale. Au début, elle ne parle pas parce qu'elle ne peut pas ! C'est le symptôme du choc post-trauma et de la sidération. Tout est encore intériorisé. Anesthésié. "Quand il est violent avec moi, c'est là que ça fait moins mal. Mais avec ma mère, j'ai la nausée !"
La prestation chorégraphiée de Marie Orticoni symbolisant l'hyper vigilance des enfants maltraités transcrit cela de manière bouleversante, toute organique et silencieuse, nous rappelant que le corps n'oublie jamais ce que l'esprit tait !
Les gestes et les postures proposés par la jeune danseuse incarnent avec finesse l'état mental de "Elle", somatique et en vigilance totale, tantôt doux et sensuels, tantôt plus exaltés. La danse devient pulsation interne, comme un battement d'alerte, et fait le lien entre ce qui n'est pas dit et éprouvé. Une extension somatique de la parole qui ne sort pas, dans l'esprit d'une Pina Bausch, d'une Lisbebth Gruwez ou encore du grand chorégraphe israélien Ohar Naharin.
La prestation chorégraphiée de Marie Orticoni symbolisant l'hyper vigilance des enfants maltraités transcrit cela de manière bouleversante, toute organique et silencieuse, nous rappelant que le corps n'oublie jamais ce que l'esprit tait !
Les gestes et les postures proposés par la jeune danseuse incarnent avec finesse l'état mental de "Elle", somatique et en vigilance totale, tantôt doux et sensuels, tantôt plus exaltés. La danse devient pulsation interne, comme un battement d'alerte, et fait le lien entre ce qui n'est pas dit et éprouvé. Une extension somatique de la parole qui ne sort pas, dans l'esprit d'une Pina Bausch, d'une Lisbebth Gruwez ou encore du grand chorégraphe israélien Ohar Naharin.
On peut se demander qui a inspiré "l'Autre" dans ce spectacle envahissant d'émotions. Est-ce l'écriture de Lauriane, radicale et poétique à la fois, la danse de Marie déjà évoquée plus haut, les interprétations au jeu de Colomba et de Lucia, exceptionnels sur ce plateau nu et dont les mots et les maux résonnent doublement ! Difficile, s'il en est, d'apporter une réponse. Le processus créatif opère inévitablement, dans un sens ou dans l'autre. Et tant mieux.
Les deux comédiennes, Colomba Giovanni et Lucia Giuntini, portent avec brio le texte de Lauriane Goyet, empreint de silences, de ruptures, de souffles silencieux, mais lourdement chargés. Leur jeu respectif est organique, charnel, très fusionnel et complice, emportant le spectateur comme dans un souffle, jusque sur le plateau.
"Elle" va finir par parler un peu plus. L'Autre, l'amie complice, va écouter de manière bienveillante et toute minimaliste, à fleur de peau, de la peau de "Elle", assise sur un banc, en n'attendant sans doute pas Godot… Quoique !
◙ Brigitte Corrigou
Les deux comédiennes, Colomba Giovanni et Lucia Giuntini, portent avec brio le texte de Lauriane Goyet, empreint de silences, de ruptures, de souffles silencieux, mais lourdement chargés. Leur jeu respectif est organique, charnel, très fusionnel et complice, emportant le spectateur comme dans un souffle, jusque sur le plateau.
"Elle" va finir par parler un peu plus. L'Autre, l'amie complice, va écouter de manière bienveillante et toute minimaliste, à fleur de peau, de la peau de "Elle", assise sur un banc, en n'attendant sans doute pas Godot… Quoique !
◙ Brigitte Corrigou
"La Peau des autres"
Création 2025.
Texte : : Lauriane Goyet.
Mise en scène : Lauriane Goyet.
Avec : Colomba Giovanni, Lucia Giuntini et Marie Orticoni.
Scénographie : Delphine Ciavaldini.
Lumières : Jean-Stéphane Goyet.
Création sonore : Lauriane Goyet.
Costumes : Delphine Ciavaldini.
Compagnie Acrobatica Machina.
Tout public dès 13 ans.
Durée : 1 h 20.
•Avignon Off 2025•
Du 5 au 23 juillet 2025.
Tous les jours à 13 h 15. Les jours impairs.
Théâtre Le Train bleu, Salle 1, 40, Rue Paul Saïn, Avignon.
>> Billetterie en ligne
>> theatredutrainbleu.fr
Texte : : Lauriane Goyet.
Mise en scène : Lauriane Goyet.
Avec : Colomba Giovanni, Lucia Giuntini et Marie Orticoni.
Scénographie : Delphine Ciavaldini.
Lumières : Jean-Stéphane Goyet.
Création sonore : Lauriane Goyet.
Costumes : Delphine Ciavaldini.
Compagnie Acrobatica Machina.
Tout public dès 13 ans.
Durée : 1 h 20.
•Avignon Off 2025•
Du 5 au 23 juillet 2025.
Tous les jours à 13 h 15. Les jours impairs.
Théâtre Le Train bleu, Salle 1, 40, Rue Paul Saïn, Avignon.
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>> theatredutrainbleu.fr