© Aaris Deshayes.
Les spectateurs et les spectatrices qui quittent "l'expérience" des 55 minutes de ce spectacle n'y resteront certainement pas insensibles, à moins de s'être assoupis, accablés par la chaleur et la frénésie du Festival, car il s'agit là d'une véritable méditation scénique sur notre lien au monde, au cosmos et à l'invisible, méditation du plus bel effet créatif et scénique.
Certes, la parole de Brigitte Deruy et Mathilde Sternat est dense et hautement vibrante, peut-être trop par moments, il est vrai, mais, avec du recul, les propos tenus reviennent à la mémoire, a posteriori, comme des boomerangs, et les idées resurgissent avec force, comme ça, de ci de là, cahincaha, au détour d'un chemin. Qu'un spectacle nous envahisse, nous submerge, nous laisse sans voix, sur le moment, ce n'est pas si fréquent que cela.
"Sur les ailes de l'Invisible", par la Compagnie Racines des Étoiles, peut participer de cette impression particulière, il est vrai. Après tout, n'est-ce pas là aussi la mission de l'acte théâtral et de toute œuvre d'art, de manière plus générale, de susciter la réflexion longtemps après la production concrète d'un timing resserré et limité ?
Certes, la parole de Brigitte Deruy et Mathilde Sternat est dense et hautement vibrante, peut-être trop par moments, il est vrai, mais, avec du recul, les propos tenus reviennent à la mémoire, a posteriori, comme des boomerangs, et les idées resurgissent avec force, comme ça, de ci de là, cahincaha, au détour d'un chemin. Qu'un spectacle nous envahisse, nous submerge, nous laisse sans voix, sur le moment, ce n'est pas si fréquent que cela.
"Sur les ailes de l'Invisible", par la Compagnie Racines des Étoiles, peut participer de cette impression particulière, il est vrai. Après tout, n'est-ce pas là aussi la mission de l'acte théâtral et de toute œuvre d'art, de manière plus générale, de susciter la réflexion longtemps après la production concrète d'un timing resserré et limité ?
© Aaris Deshayes.
i["Je suis faite d'étoiles. Mon souffle vient de plus loin que ma mémoire. Je marche sur une poussière ancienne, et pourtant, je suis là, vibrante, fragile, vivante. Entre deux battements de silence, l'invisible me traverse".}i
Nous évoquions plus haut comme un trop-plein de paroles, ici, dans lequel les spectateurs et les spectatrices peuvent avoir le sentiment de se noyer, bercés(es) par la grande exigence proposée par cette création. Dans ce cas, il est probable que ce public ait passé outre le fait que, bien souvent, la parole ne s'explique pas, mais qu'elle doit être ressentie, éprouvée, pour la simple et bonne raison que le langage reste poreux au mystère qui nous échappe.
Dans cette création, ne pas tenir compte de l'apport des projections vidéos absolument remarquables et de toute beauté, largement en symbiose avec le propos, c'est rester sourd et aveugle à notre imprégnation au monde, à notre petitesse d'insecte planétaire, pour s'inscrire davantage dans une dimension toute matérialiste, inféconde, puérile et mortifère !
Car ce que nous propose là Brigitte Deruy et Mathilde Sternat à l'interprétation, ainsi que Christel Grévy à la scénographie en collaboration avec Aaris Deshayes, c'est une bien belle offrande au public, un acte de générosité poétique, musicale et sensorielle, dépourvu de toute croyance religieuse, une immersion théâtrale de toute beauté dans laquelle notamment des images de nébuleuses, sélectionnées par la Naza, subliment la parole et la musique pour les porter à leur plus haut niveau.
Nous évoquions plus haut comme un trop-plein de paroles, ici, dans lequel les spectateurs et les spectatrices peuvent avoir le sentiment de se noyer, bercés(es) par la grande exigence proposée par cette création. Dans ce cas, il est probable que ce public ait passé outre le fait que, bien souvent, la parole ne s'explique pas, mais qu'elle doit être ressentie, éprouvée, pour la simple et bonne raison que le langage reste poreux au mystère qui nous échappe.
Dans cette création, ne pas tenir compte de l'apport des projections vidéos absolument remarquables et de toute beauté, largement en symbiose avec le propos, c'est rester sourd et aveugle à notre imprégnation au monde, à notre petitesse d'insecte planétaire, pour s'inscrire davantage dans une dimension toute matérialiste, inféconde, puérile et mortifère !
Car ce que nous propose là Brigitte Deruy et Mathilde Sternat à l'interprétation, ainsi que Christel Grévy à la scénographie en collaboration avec Aaris Deshayes, c'est une bien belle offrande au public, un acte de générosité poétique, musicale et sensorielle, dépourvu de toute croyance religieuse, une immersion théâtrale de toute beauté dans laquelle notamment des images de nébuleuses, sélectionnées par la Naza, subliment la parole et la musique pour les porter à leur plus haut niveau.
© Aaris Deshayes.
Ces visuels incroyables de Philippe Durville, vidéaste et créateur multimédia, et de Jeanne Ayache, physicienne et biologiste, drôles et amusants par moments, confèrent à cette presque heure de spectacle une immersion poétique, philosophique et musicale bouleversante. Découvrir l'infiniment grand et l'infiniment petit permet de nous réconcilier avec le merveilleux de notre monde. Le public est immergé, envahi d'émotions, et passe par différents états via des textes variés aux thèmes sensibles tels que la Nature, le Silence, la Peur, le Chaos, la Beauté, l'Amour.
Sans oublier la voix off de l'Ange "qui parle à tout le monde", celle d'une fillette qui séduit définitivement, ou encore les tenues raffinées et majestueuses portées par Brigitte Deruy. "De ses promenades, elle ramenait des cailloux cherchant dans ces objets inanimés un sens de leur présence, un signe de l'existence."
"L'écureuil qui saute de branches en branches unit les espaces du vivant. L'humain qui regarde l'écureuil, au pied de l'arbre, assis sur une pierre, contemple la conquête de l'espace et du temps, et du fini à l'infini, il invente son chemin."
Extirpez-vous du chaos avignonnais pour vous ressourcer un instant avec ce spectacle peut-être unique au sein du Festival. Il vous reste encore quelques jours. Vous en garderez un souvenir lumineux qui ne manquera pas de vous réconcilier avec "le monde comme il va" et avec vous-même, avant tout.
◙ Brigitte Corrigou
Sans oublier la voix off de l'Ange "qui parle à tout le monde", celle d'une fillette qui séduit définitivement, ou encore les tenues raffinées et majestueuses portées par Brigitte Deruy. "De ses promenades, elle ramenait des cailloux cherchant dans ces objets inanimés un sens de leur présence, un signe de l'existence."
"L'écureuil qui saute de branches en branches unit les espaces du vivant. L'humain qui regarde l'écureuil, au pied de l'arbre, assis sur une pierre, contemple la conquête de l'espace et du temps, et du fini à l'infini, il invente son chemin."
Extirpez-vous du chaos avignonnais pour vous ressourcer un instant avec ce spectacle peut-être unique au sein du Festival. Il vous reste encore quelques jours. Vous en garderez un souvenir lumineux qui ne manquera pas de vous réconcilier avec "le monde comme il va" et avec vous-même, avant tout.
◙ Brigitte Corrigou
"Sur les ailes de l'Invisible"
© Aaris Deshayes.
Texte : Brigitte Deruy.
Mise en scène : Geneviève Brett.
Avec : Brigitte Deruy et Mathilde Sternat.
Scénographie: Christel Grevy.
Composition : Mathilde Sternat.
Voix de l'Ange: Anna Bagdassarian.
Autres voix : Gabriel Démange, Aliu Elhadi, Hervé Laporte, Anne Santal.
Décors : Aaris Deshayes.
Compagnie Racines des Etoiles.
Durée : 55 minutes.
Tout public.
•Avignon Off 2025•
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 15 h 30. Relâche le mercredi.
Théâtre Tremplin Salle Molière, 8 ter, rue Cornue, Avignon.
Réservation : 07 68 23 84 58.
>> Billetterie en ligne
>> theatretremplin-avignon.fr
Mise en scène : Geneviève Brett.
Avec : Brigitte Deruy et Mathilde Sternat.
Scénographie: Christel Grevy.
Composition : Mathilde Sternat.
Voix de l'Ange: Anna Bagdassarian.
Autres voix : Gabriel Démange, Aliu Elhadi, Hervé Laporte, Anne Santal.
Décors : Aaris Deshayes.
Compagnie Racines des Etoiles.
Durée : 55 minutes.
Tout public.
•Avignon Off 2025•
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 15 h 30. Relâche le mercredi.
Théâtre Tremplin Salle Molière, 8 ter, rue Cornue, Avignon.
Réservation : 07 68 23 84 58.
>> Billetterie en ligne
>> theatretremplin-avignon.fr
