La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Sister Act"… du cinéma au théâtre ! - 07/06/2013

Comédie musicale ayant parcourue plusieurs scènes sur des milliers de kilomètres depuis maintenant 20 ans, "Sister Act" est un cocktail de danses et de chants dans une histoire où nonnes et bandits donnent la répartie au show business. Vingt ans après le succès mondial du film dont est tiré le spectacle, "Sister Act" est toujours sur scène à Paris, Vienne, Milan, Broadway et au Royaume Uni. Un...  

Le Misanthrope version Sivadier... une féérie où Arsinoé est reine de la nuit - 04/06/2013

L’homme éructe, vitupère, vocifère, l’homme en colère… Alceste a l'humeur méchante, Alceste souffre de sincérité. Débordé par sa propre outrance, ne sachant plus où donner de la tête, il reste parfois abattu sur une chaise, à cour, à contempler les effets de son caractère sur le public et ses congénères… Ses congénères justement sont les enfants des précieuses : babies precious. Ils sont post...  

Cendrillon… un conte empli de modernité et d’humour - 03/06/2013

Dans une élégante scénographie et une mise en scène très imagée, Joël Pommerat associe avec succès, dans "Cendrillon", toute la poésie du conte originel et son écriture très moderne où les relations familiales sont une nouvelle fois mises à nue. La scène est carrée avec des murs léchés par des vidéos donnant de l’espace un sentiment d’infinité. Au début du spectacle, un homme au milieu de la...  

"Oh les beaux jours", une version NoNo... dans une insolente liberté et une picturale épure - 31/05/2013

S'il est une partition difficile à interpréter - et dont la difficulté se trouve démultipliée par de marquantes précédentes interprétations -, c'est bien celle de Winnie dans "Oh les beaux jours". Marion Coutris et Serge Noyelle se sont laissés happer par cette composition quasi injouable... avec succès, dans une insolente liberté et une picturale épure. Avec "Oh les beaux jours" (et "La Dernière...  

La nuit des rois... Un carnaval froid, carnaval serioso qui révèlerait ce qui sommeille - 30/05/2013

Dans "La nuit des rois" une tempête jette sur la grève deux adolescents frère et sœur que le naufrage de leur bateau sépare. Ils débarquent l’un et l’autre dans les parages d’une ville inconnue. Déguisés en valets. Destinées à recomposer. Autour d’eux, en eux, se lèvent les tempêtes de l’amour. Elles assaillent le prince de la ville amoureux de la veuve, amoureuse du valet amoureux du prince et...  

"Ce que les enfants racontent à leurs parents quand ils dorment"… Beau comme une fable des temps modernes - 21/05/2013

Dans un très beau texte de Ludovic Longevin, Céline Pitault, dans une intelligente mise en scène, réussit le tour de force d’allier intensité et naturel dans une gamme d’émotions étendue, allant de la révolte à la tendresse en passant par l’amour. Elle est sur scène dans une demi-obscurité. Jeanne Toussaint (Céline Pitault) est allongée. Presque sans mouvement. La parole est maîtresse des lieux....  

Le Cirque des Mirages… un exercice de style ! - 09/05/2013

Ceux qui ont eu la chance de les voir dans leur précédent spectacle s’en souviennent encore. Après dix années de succès incontestable avec "Le Cirque des Mirages", Le couple Yanowski et Fred Parker revient sur scène, au Théâtre Michel, avec un tout nouveau spectacle : "Vagabonds des mers". Un virage à 180 degrés assez réussi. Cette fois, beaucoup plus théâtral, mais tout aussi spectaculaire…...  

Perdons la boule dans le monde complètement toqué de Patrick Sims - 23/04/2013

Difficile de passer à côté du spectacle de Patrick Sims, "Le Vieux de la montagne". Le nom de ce marionnettiste américain ne vous dira peut-être rien. C’est son deuxième spectacle avec la Cie Les Antliaclastes. Entrer dans leur univers, c’est accepter de se recevoir une décharge "électromécanique" (comme ils l’appellent) puissance mille. C’est époustouflant et c’est dans La "Cabane", la toute...  

Ronde de nuit... Ronde de l'exil, de la liberté rêvée... d'un peuple plein de vitalité et de foi en la vie - 23/04/2013

Le Théâtre Aftaab est en en voyage et cela lui réussit. Né en 2005 à Kaboul d’un simple stage organisé par le Théâtre du Soleil. Il réunit comédiens et comédiennes qui sont plus qu’une lueur d’espoir qui, dans la nuit afghane, dans les ruines la guerre et le danger, brûle. Ils forment une troupe de théâtre qui affirme sa fierté. Elle présente sa dernière création au Théâtre du Soleil, "La Ronde...  

Gais, gays... Les 2 G, artistes de music-hall... pétillants et déjantés - 18/04/2013

C'est salé, c'est épicé, un cocktail d'humour osé, croustillant - mais sans aucune vulgarité -, d'une grande fraîcheur et bourré d’autodérision, c'est du cabaret... celui de la grande époque du Music-Hall, mené par deux compères aux talents pétillants, effervescents comme des rires spontanés et salvateurs. C'est frondeur et iconoclaste, sans barrière, sans préjugés et diablement salutaire à...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024