La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Avignon Off 2012 : C'est quoi le bonheur ? Une île utopique aux couleurs du temps... - 16/07/2012

Le "Bonheur titre provisoire" renoue avec une tradition féconde au théâtre, celle du dialogue sous sa forme la plus simple et la plus balancée de l'échange philosophique au cours duquel se partagent des arguments censés apporter la solution d’un problème posé. Ainsi de la définition du bonheur. Pauline Méreuze, Paul Camus et Alain Timar, dans les lieux où plane le souvenir de Pétrarque et de...  

Clown blanc sur fil rouge... en fol équilibre entre non-théâtre et cabaret métaphysique - 13/07/2012

De petites démonstrations en questionnements personnels, François Jenny, dans "Ça par exemple !", nous emmène dans un univers onirique et humoristique, celui du clown blanc... de celui qui sait que ce n'est pas lui mais l'Auguste qui fait rire le public. De ce postulat, il tisse une trame en forme de cabaret, décalé mais nourri de ces mille feux qui habillent la piste de cirque tout comme la...  

Avignon Off 2012 : Une performance physique, pleine d'énergie et de jeunesse... promesse d’insoumission... - 05/07/2012

En assistant au spectacle "Au bord de la route", le spectateur se sent happé par l’énergie et la vélocité des acteurs danseurs de l’école de Patrice Bigel. Ils traversent et retraversent, en tous sens l’espace vide de la scène. Celle-ci devient tout à la fois, lieu de passage, d’égarement, d’attente, de rencontres. Salle des pas perdus. Comme un écrin, elle devient pour celui qui regarde un...  

Une esquisse des femmes de France où tout finit en chansons - 04/07/2012

Victoire Bayar dite Chourinette aurait presque cent ans. Née le 14 juillet 1916 alors que son père meurt à Verdun, elle épouse, avec toute la légèreté, la candeur, la curiosité de sa gaieté, la vivacité et la causticité de son esprit, les contours du monde terrible qui se présente à elle. Elle évolue avec lui, et découvre son talent pour le music-hall. Victoire Bayar est un personnage créé par...  

Un bourgeois d'anthologie... au cœur de la compréhension du baroque et déjà dans la modernité - 03/07/2012

Monsieur Jourdain vêtu de somptueux habits s’essaye au port de gentilhomme, à la vie de cour. Dans la version de Denis Podalydès, le bourgeois gentilhomme s’exerce au sein de son propre atelier. Celui-ci est parfaitement en ordre avec tous ses lés de tissus, ses rouleaux, sa table de coupe, ses squelettes de fauteuils à l’étage en attente de finition. Dans cette maison, on a le goût du tissu et...  

Avignon Off 2013 : Mon beau clito : Le bouton de rose, nu vocal intégral - 28/06/2012

Faut-il appeler un chat un chat ? Dans "Et la tendresse ? Bordel !" de Patrick Schulmann, le couple Évelyne Dress/Bernard Giraudeau avaient nommé le leur : "clitoris". Un mot toujours tabou que Sophie Accaoui s’amuse à explorer pour le plus grand plaisir des femmes, mais aussi des hommes, qui partageront la jouissance de ce beau et mélodieux monologue "à voix nue". Lorsqu’elle visite, en 2008,...  

Une polyphonique bonne Âme... entre poésie et drame - 27/06/2012

Dans "La bonne Âme du Se-Tchouan" de Bertolt Brecht, Shen Té, repérée par les dieux pour son honnêteté et sa bonté, bénéficie d’un coup de pouce, de leur part, pour sortir de la misère. Elle s’en trouve bien empêtrée, tente de ne pas dépouiller les pouilleux qui la parasitent, tente de les faire travailler. Et pour créer de la richesse se travestit et invente un sien cousin Shui Ta très méchant....  

Avignon Off 2012 : Res Publica : un théâtre civique... une naissance heureuse au sein de la république des lettres - 26/06/2012

"La famille devient tribu, la tribu devient nation. Chacun de ces groupes d’hommes se parque autour d’un centre commun… Le camp fait place à la cité… Cependant les nations commencent à être trop serrées, elles se gênent et se froissent…" "La poésie devient épique…" Victor Hugo, préface de Cromwell. Depuis la naissance de la première République, depuis Valmy et son cri prodigieux de "Vive la...  

Jeanne d'Arc façon Anouilh... un véritable bonbon à savourer en souriant ! - 21/06/2012

Jeanne d’Arc… Un mythe. Une jeune fille innocente et pleine de bon sens, diablement forte et courageuse… La petite bergère, seule, face à la justice des hommes, va revivre son épopée devant les juges. Avec son esprit aiguisé et son sens de l’humour, Jean Anouilh dresse, loin des représentations habituelles de Jeanne, le portrait d’une femme passionnée et éternellement moderne, devenue immortelle...  

Marcel Bozonnet conjugue les contraires comme autant de variations du destin - 12/06/2012

"La Princesse de Clèves" (roman écrit en 1672 par Madame de La Fayette ) déroule, sur le mode d’une chronique à la lucidité étonnante, le spectacle d’une vie de cour. Celle d’Henri II travaillée par les soucis de représentation, à la conjonction des convenances et des sentiments. Prise dans les rets des regards de cette société du spectacle qui la scrute avec avidité et cruauté, Madame de Clèves...  
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À découvrir

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023