La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Mademoiselle Else"… dialogue intime à trois - 20/08/2013

Elles incarnent subtilement, joliment, à trois comédiennes un même personnage, mademoiselle Else, tiraillée par la révolte, la liberté et la tentation. Trois voix qui s’enlacent, bousculées par le dégoût et le désir, et unies devant un même dilemme. Elles sont trois femmes sur scène (Pauline Gardes en alternance avec Marion Servole, Sophie Bricaire, Pauline Vaubaillon) pour incarner une femme,...  

"Les 39 marches"… Actions et humour au rendez-vous - 12/08/2013

"Les 39 marches" est un remake théâtral réussi du film de Hitchcock campant, au travers d’une mise en scène décalée d’Éric Métayer, un univers humoristique fait de rebondissements et d’actions. "Les 39 marches", célèbre livre d’espionnage de John Buchan (1915), a été adapté par 3 fois au cinéma. Éric Métayer s’est inspiré de la première version, la plus connue, celle d'Alfred Hitchcock (1935),...  

"Don Quichotte"… Un ballet de toute beauté, tout en grâce et sensualité - 29/07/2013

Dans "Don Quichotte", le ballet national de l'Opéra de Vienne nous fait revivre un grand moment de danse avec des chorégraphies autant vives et enjouées qu’emmaillotées de sensualité et de grâce. "Don Quichotte" est un ballet, créé à Moscou en 1869 par le Bolchoï, que Noureev, déjà jeune prodige de 21 ans (1959), a dansé dans le rôle de Basile. En 1966, il décide de créer une nouvelle...  

Les Petits Poisons de la belle vie d'Isabelle... Saison 3 ! - 02/09/2013

Mutine, espiègle, sérieuse, attachante... toujours spontanée... mais surtout terriblement talentueuse... De sauts de mots en seau de maux, Isabelle Lauriou nous entraîne, dans son spectacle "Petits Poisons et autres soucis momentanés", dans une valse à mille temps, à mille attentes... de ces attentes qui tissent l'écriture de nos vies, entre prose et poésie... Un "seul en scène" plein d'élégance,...  

Avignon Off 2013 : Jeanne et Marguerite... L’émergence d’une ode, d'une table des correspondances reliant les générations - 27/07/2013

Années 2000. Années 1900. Jeanne et Marguerite vivent en des temps que tout oppose. Dans le texte écrit par Valérie Péronnet, les épisodes de leur vie, dans les banalités qui sont leurs sont propres, se juxtaposent, s’entrecroisent, s’entremêlent, se fondent. Cousu avec comme point de surjet un narrateur qui se dédouble, le récit bâtit des symétries et de similitudes de destinée. Il y a l’homme...  

Avignon Off 2013 : Combat avec l'autre ou l'hypothèse de la possibilité ou l’impossibilité d’un amour homosexuel - 26/07/2013

Le poème 2 est un lieu à Bruxelles qui fait se rencontrer les mondes artistiques et dialoguer les genres. Ce théâtre littéraire est présent au Théâtre des Doms avec "Combat avec l’ombre" tiré de l’œuvre "Le Boulevard périphérique" d’Henry Bauchau, écrivain, psychanalyste et art-thérapeute belge. Frédéric Dussenne qui signe l’adaptation soumet le roman à l’épreuve de l’oral. Sa mise en scène à la...  

Avignon Off 2013 : Matéi Visniec nous dit les effets des tragédies d'aujourd'hui sur les petites gens - 25/07/2013

C’est un vieil homme qui creuse des trous dans la forêt… Matei Visniec (auteur roumain), dans "Le mot progrès dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux", sur la base de dépêches de l’Agence France Presse, fait œuvre théâtrale et restitue les effets de la tragédie sur les petites gens abasourdis. L’après-guerre des Balkans. Une matière de tragédie que le monde veut oublier au risque...  

Avignon Off 2013 : "Les eaux lourdes", un drame sur les pentes de pics sublimes - 24/07/2013

"Les eaux lourdes" de Christian Siméon est un drame comme on les aime. Avec ce côté trop qui donne aux comédiens la liberté et l’intensité du jeu et au spectateur la satiété de théâtre. L’histoire se déroule entre 1940 et 1960 en France et côtoie la grande histoire, raconte les guerres intimes de l’ombre. Mara est une femme amoureuse. Délaissée, elle n’hésite pas à tuer l’enfant qu’elle a eu de...  

Avignon Off 2013 : Un safari arctique... Loufoques du Groenland… - 22/07/2013

Les histoires de trappeurs comme les histoires de marins sont des mélanges d’histoires vraies et de mythes. Autant d’anecdotes authentiques que de fantasmes, de vantardises que de délires qui, dans un méli-mélo d’anecdotes, prennent la forme de contes fantastiques, loufoques et réalistes transmis de ports en ports, de bivouacs en bivouacs. Ils cognent les consciences et ravissent les auditeurs...  

Avignon Off 2013 : Italie - Brésil 3 à 2... Un score qui prend la dimension d’une chanson de geste contemporaine - 17/07/2013

Il est une démonstration que le théâtre peut être très simple. Il suffit d’un texte, d’un corps qui accepte de se laisser oublier pour porter la puissance, l’espace et le rythme qui soufflent sur un territoire de l’imaginaire. Construit en complicité par le comédien et le public, le théâtre est un récit, un théâtre-récit porteur de légendes (à se dire et se lire). Ainsi "Italie - Brésil 3 à 2"...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024