La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Un Marivaux porté avec naturel et élégance par Isabelle Huppert et Bulle Ogier dans la mise en scène de Bondy - 03/02/2014

La machine théâtrale de Marivaux est réglée comme une horlogerie de précision. Dans "Les Fausses Confidences", l’histoire est présentée de manière néo-contemporaine avec simplicité, naturel et, osons le dire, élégance, par Luc Bondy, sans frivolités, marivaudages ou coquetteries. C’est l’histoire d'Araminte, veuve et richissime, assiégée par tous les membres de son entourage qui veulent asseoir,...  

Le Godot de Noyelle et Coutris... Fusion burlesque de l'élégance du désespoir et de la poétique de la cruauté - 28/01/2014

Entre le jeu burlesque où s'écrit sans fin le rapport équilibre/déséquilibre, donnant naissance à ces silences incongrus du clown qui font jaillir les rires, et la représentation du non-théâtre beckettien (non-sens d'un théâtre vidé de sa substance/structure) se trouve la partition originale, singulière et bicolore - entre bleu et rouge extérieur et noir et blanc intérieur - composée par Marion...  

"En attendant Godot" Fusion burlesque de l'élégance du désespoir et de la poétique de la cruauté - 23/01/2020

Entre le jeu burlesque où s'écrit sans fin le rapport équilibre/déséquilibre, donnant naissance à ces silences incongrus du clown qui font jaillir les rires, et la représentation du non-théâtre beckettien (non-sens d'un théâtre vidé de sa substance/structure) se trouve la partition originale, singulière et bicolore - entre bleu et rouge extérieur et noir et blanc intérieur - composée par Marion...  

Satire d’une critique théâtrale française pour "une satire de la vie culturelle française" - 22/01/2014

Très chers Dramaticules, Voilà un dernier spectacle que vous avez écrit tout sauf réjouissant. Même si le rire fuse dans la salle du théâtre de Châtillon, je suis très en colère de ce que vous osez dénoncer. Oh non, je n’ai absolument pas ri et ne rirai jamais d’une telle création, qui porte parfaitement son titre : "Affreux, bêtes et pédants". D’ailleurs, Je pense que je vais finir par écrire à...  

Un récit imaginaire singulier à la lisière ethnologique de "Tintin au Congo" ! - 20/01/2014

La tête pleine du rêve des grands voyageurs, farci d’érudition et bardé de poncifs sur la supériorité de sa civilisation, Rodolphe, jeune ethnologue abruti par le voyage, parvient aux confins du monde connu. Il accompagne, dans la monotonie des jours, la vie du grand chasseur, du "tireur occidental", et tient, dans le journal de son quotidien, le futur récit de ses exploits. Vue, et entendue par...  

"Chantier Beckett"... pour passer d'un théâtre de l’éphémère à celui du saisissement - 14/01/2014

C’est au lointain comme un mur, sous la limite. Là où le passant devient ombre. Là où l’ombre semble se détacher du mur. Est-ce une trace ? Est-ce une empreinte ? Que sont ces ombres sculptées de lumière ? Pantins désaccordés, pauvres hères errants, tâtonnants. Dont la présence semble inquiétante. Marionnettes d’eux-mêmes. La proposition scénique de Katia Hernandez pour Beckett s’intéresse à des...  

"Le Crocodile trompeur/Didon et Enée"… Un opéra baroque bousculé ! - 06/01/2014

Dans un rapport décalé à l’opéra de Purcell, les scènes s’enchaînent comme des histoires, des fables qui se rencontrent, se bousculent entre mime, théâtre, chant et opéra. L’humour habille de ses plus beaux effets le spectacle qui se nourrit d’un naturel de jeu. Lumières sur scène et dans le public. Un personnage arrive et démarre, comme par effraction, un monologue nourri de naturel, d’une forme...  

"Entre-temps, j’ai continué à vivre"… Une plongée dans un quotidien théâtral - 17/12/2013

Ce sont neuf histoires qui se recoupent et s’imbriquent, tissées par des liens sociaux, humains et familiaux, neuf petites histoires qui forment une grande histoire, celui de familles, d’amis autour d’un puits qui va fermer, la "Marie-Christine". Neuf scènes comme neuf tranches de vie qui se découpent au sécateur comme ils pourraient se découper avec un fil à couper le beurre. Les scènes...  

Épître dédicatoire à Madame, au sujet du "Don Juan" mis en scène par Gilles Bouillon - 12/12/2013

Madame, je suis la plus embarrassée femme au monde lors qu’il me faut parler d’une œuvre tel ce "Don Juan". Je ne compte plus les mises en scène qu’il m’a été données de voir, et pourtant je ne m’en lasse point. Lorsqu’elle est bien faite, cette pièce devient un exercice de style. Figurez-vous que cette fois, il s’agit d’une proposition de notre illustre Bouillon, et illustre il s’est montré !...  

"Phédre" selon Martinelli... Une partition symphonique jouée par un orchestre dont Phèdre serait le premier violon - 11/12/2013

Phèdre a épousé Thésée, ce héros quasi demi-dieu qui tua le Minotaure et depuis règne tout puissant jusqu’à ce qu’une rumeur le déclare mort prisonnier. Les circonstances la portent à révéler son amour secret pour son beau-fils Hippolyte, beau comme son père, qui meurt en la fuyant. Après "Andromaque", "Bérénice" et "Britannicus", Jean-Louis Martinelli propose, en apothéose d’une tétralogie des...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024