La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Un objet esthétique qui interroge sur l’état de l’Art, sur la grâce... - 16/05/2012

Un patron tyrannique qui agglomère de façon chaotique les activités voudrait être glorifié par son personnel et pour cela fait une bonne œuvre en lui léguant alors qu’il se sait mourant ses établissements (magasins, cimenteries, bars de nuit, etc.). Les employés déculturés par le mode de management qui ménage si peu les hommes et les femmes échouent dans l’entreprise au risque du ridicule ou de...  

Avignon Off 2012 : Management par une terreur froide... Ou le diktat de la productivité et du marketing - 30/04/2012

Dans l’entreprise familiale décrite par Michel Vinaver dans "Les Travaux et les Jours", le service après-vente n’a pas beaucoup d’activité car le produit phare, le moulin à café, est simple fiable et de qualité. Le petit service après-vente dans son quotidien parait donc un peu désœuvré… C’est un microcosme humain à dominante féminine vivant sur lui-même, installé dans la très longue durée et...  

Pouic-Pouic, le gallinacé au beau costume... mais pas forcément bien ajusté ! - 27/04/2012

Léonard Monestier, homme d’affaires avisé, cherche à se débarrasser d’une concession pétrolière sans valeur que son épouse, Jacqueline, a achetée à un escroc. Il jette alors son dévolu sur Antoine Brévin, un milliardaire courtisant sa fille Patricia, qui pourrait être le parfait pigeon… Eh bien, je suis sorti plutôt circonspect des Bouffes Parisiens avec, à l’esprit, plus de négatif que de...  

Les Onze Mille Verges, conte merveilleux et licencieux... à bien des égards moral ! - 20/04/2012

Écrit en 1907 (alors qu'il a 27 ans), publié en 1970 (par Régine Desforges), présenté pour la première fois sur scène en 2012 par Godefroy Ségal, le texte de Guillaume Apollinaire, "Les Onze Mille Verges", a une réputation sulfureuse. Il est vrai que le récit de la vie sexuelle du prince roumain Vibescu est sans équivoque. Le vocabulaire tout autant (vous avez dit vit baise cul ?). "Les Onze...  

Gainsbourg entre dans la danse avec la compagnie Octavio de la Roza - 05/04/2012

Repéré à dix-huit ans par Maurice Béjart, Octavio de la Roza, jeune danseur chorégraphe, vole aujourd'hui de ses propres ailes. En septembre 2011, il rend hommage pour la première fois à celui qu'il admire sans jamais avoir pu le rencontrer avec un ballet justement intitulé "Voulez-vous danser Gainsbourg ?". Après avoir séduit la critique au festival Off d'Avignon cette même année, la compagnie...  

Une grande clameur, comme une pulsation... un théâtre du réel - 02/04/2012

En 1992, la manufacture de tabacs de Pantin était dynamitée et, d’une certaine manière, avec elle partait en fumée tout une mythologie ouvrière qui anima la politique, la littérature et le cinéma. Dans "La Grande clameur", Jean-Louis Heckel décrit la journée particulière d’un ouvrier retraité de 68 ans, François Colonge. C’est le jour de la démolition de cette ancienne usine, son usine de...  

Étrangeté comique de l’aliénation et de la vulnérabilité commune - 22/03/2012

Deux femmes, deux hommes. Un léger excès de théâtralité un peu mécanique signale de leur part un léger dérèglement comme un petit grain. Ils sont observés. Ils cherchent à nouer des liens à l’écart en s’installant à une table de jardin. Deux chaises. La sociabilité est offerte à qui s’assoit. La découverte de l’autre aussi. Leurs habits bon marché sont soignés. En apparence, ils sont gens...  

Un clown, sur le fil comme il se doit, au bord du sentiment tragique… - 17/03/2012

Gérard Noiriel et Marcel Bozonnet, président de la Société d’Histoire du Théâtre, évoquent la figure de Rafael Padilla alias Chocolat. Ce premier artiste de cirque noir apparaît et disparait à une période clé de l’histoire française. Entre la défaite de 1870 et la victoire de 1918. Avec, en arrière plan, l’affaire Dreyfus et l’exposition universelle de 1889, l’apparition du cinéma et de...  

Un ciel étoilé d’astéroïdes célibataires aux collisions improbables - 16/03/2012

Les Papotins ? Les papotins ne sont pas potins pour deux sous. L’art de la conversation, ce n’est pas par eux que ça se passe, ni pour eux. Eux, ils se taisent vite. Et quand ils parlent, c’est plutôt l’art du court-circuit qu’ils pratiquent : l’art de la question, de la question directe, récidivante. Sur scène, ils sont quatre. Quatre personnages ordinaires issus du journal Le Papotin* et que...  

Une comédie de l'erreur... Comme un conte de fées ! - 15/03/2012

Dans le roi Cymbeline, William Shakespeare raconte en deux mouvements la séparation de deux amants puis leur réunion. Il est banni. Elle lui reste fidèle. Il croit aux preuves de son infidélité. La pièce, dont l’action se situe lors d’une conquête de la Bretagne par un empire romain de fantaisie, est un tissu de péripéties brodées de traîtres, de marâtres, d’imbéciles influents, de brutes...  
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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024