La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Lyrique

La poésie charmante de "Lakmé" à l’Opéra Comique - 13/01/2014

Si vous voulez "cueillir des lotus bleus" et redécouvrir certains des airs français les plus charmants, précipitez-vous à l’Opéra Comique qui présente en ce moment "Lakmé" (opéra de Léo Delibes) dans une mise en scène de Lilo Baur "et avec Sabine Devieilhe dans le rôle-titre. Musique charmante disais-je ? Assurément. Certains des airs (comme ceux de "La Chauve-souris" de Johann Strauss fils) sont...  

On lave son linge en prison avec l’opéra "Les Lessiveuses" - 11/11/2013

Le 15 novembre 2013, "Les Lessiveuses", l’opéra de Thierry Machuel, sera créé aux Ulis avec l’Ensemble 2e2m et la Piccola Cie. Un théâtre musical original dont le livret a été confié à Yamina Zoutat, d’après les notes de tournage en 2009 de son propre documentaire consacré à ces "Lessiveuses", ces mères qui s’occupent du linge de leurs fils incarcérés. Tout destinait Thierry Machuel, compositeur...  

Amateurs d’opéra et de ballet … Tous au ciné ! - 25/10/2013

Vous êtes inconsolable car vous ne verrez pas le ténor vedette Jonas Kaufmann cette saison ? Vous êtes désespérément en manque d’entrechats ? Vous êtes ruiné ? Vous avez toujours rêvé d’aller à Covent Garden mais vous êtes allergique au bœuf à la menthe ? Pas d’affolement ! Provinciaux, Parisiens, vous pourrez assouvir votre noble passion en allant au cinéma, et découvrir la saison 2013-2014 du...  

À Dijon... Un Ring qui va faire grimper au Walhalla - 02/10/2013

"L’Anneau du Nibelung" de Richard Wagner et ses quatre journées données en deux jours, vous en rêviez ? L’Opéra de Dijon le fait du 5 au 15 octobre 2013 et à un prix pour les spectateurs défiant toute concurrence. Pas la peine de brandir la lance de Wotan, tous les publics sont conviés grâce à une production condensée de la fameuse tétralogie. Mais attention ! Condensation du maître ouvrage du...  

Le Détachement féminin rouge attaque le Châtelet - 27/09/2013

Le Ballet national de Chine revient à Paris pour deux spectacles : "Le lac des Cygnes", un ballet classique, jusqu’au 29 septembre et "Le Détachement féminin rouge", un ballet populaire chinois des années Mao, du 1er au 3 octobre au Théâtre du Châtelet. Fidèle du Théâtre du Châtelet et sensation de ce début d’automne, c’est le retour du Ballet national de Chine à Paris. Réputé pour son exigence...  

"Une soirée chez Rossini" avec l’Ensemble Justiniana - 15/09/2013

Après une tournée dans les villages de Franche-Comté cet été, la nouvelle production de l’Ensemble Justiniana sera créée en salle à l’Opéra de Vichy le 20 septembre 2013. Cette "Soirée chez Rossini" nous propose une version totalement originale de sa "Petite messe solennelle"… dans le salon du compositeur au XIXe siècle ! En effet, les défis ne font pas peur à l’Ensemble Justiniana, compagnie...  

Un voyage déjanté dans "Le Monde de la Lune" - 20/06/2013

Pour sa sixième collaboration avec la MC 93, l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Paris, vivier des chanteurs de demain, s’attaque à un opéra (méconnu) de Franz Joseph Haydn, "Il Mondo della Luna", d’après un livret de Carlo Goldoni. Et comme la mise en scène est de surcroît confiée à l’iconoclaste David Lescot, nous n’allons pas être déçu(e)s du voyage ! Le directeur de la MC 93, Patrick Sommier, a...  

"Mârouf, savetier du Caire"… Vous reprendrez bien un peu de désert ! - 29/05/2013

Le plus grand succès de l’Opéra Comique du début de l’autre siècle fait son retour salle Favart jusqu’au 3 juin dans une mise en scène drôlissime de Jérôme Deschamps, avec un plateau d’artistes à se damner ! On ne connaît plus le compositeur, ce Henri Rabaud qui fit les grandes heures de l’Opéra Comique au début du XXe siècle avec son "Mârouf", à l’époque où l’Orient et l’Asie fournissaient en...  

Des "notes qui parlent plus haut" : le "Capriccio" génial de David Marton à l’Opéra de Lyon - 12/05/2013

Bonnes gens, sans tarder, courez à Lyon pour découvrir le "Capriccio" de Richard Strauss, révélé brillamment par la mise en scène de David Marton et l’impeccable direction de Bernhard Kontarsky ! Eh oui, je me présente à vous bien repentante et mangeant mon chapeau, qui osais mettre en doute le travail du jeune metteur en scène tchèque ! À l’opéra, les enfants turbulents du Regie Theater sont il...  

À l’Opéra de Lyon, on se fait un "Capriccio" des Dieux ! - 03/05/2013

Remarquez bien, c’est ce genre de question qui donne envie de courir au spectacle ! David Marton, que ce soit clair, on se l’arrache sur toutes les scènes "hype" d’opéra. Et rappelons que ce metteur en scène-là est pianiste, qu’il a appris les rudiments de la direction d’orchestre en Allemagne, à...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024