La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Festivals

Komidi, le pari réussi de la découverte, de la jeunesse, de la rencontre et de la création - 02/05/2022

La quatorzième édition du festival Komidi débutera le 4 mai pour douze jours de spectacles proposés la journée aux élèves réunionnais de Saint-Joseph, Petite-Île, Saint-Pierre et, en soirée, pour des spectateurs venus de toute l'Île de la Réunion. Impro, théâtre, clown, musique, humour, jonglerie musicale, marionnettes… soit 38 spectacles proposés tant par des troupes locales que par des...  

Les Musicales de Colmar pour quelques jours encore - 12/04/2022

Le Festival de Pâques des Musicales de Colmar, qui revient après trois ans d'absence, est à redécouvrir depuis le 8 avril. On peut encore assister à de beaux concerts pour quelques jours. L'excellent violoncelliste Marc Coppey, né à Strasbourg, est le directeur artistique des Musicales de Colmar. Il a décidé (après trois ans de silence contraint) que ce festival de la renaissance après crise...  

Festival Trente Trente "Nartiste", "En Outre", "I.O", "Lontano", des circassiens en recherche… et une roue Cyr flamboyante en guise de point final - 24/02/2022

Pour conclure la 19e édition des Rencontres de la forme courte en Nouvelle-Aquitaine, un bus avait été affrété reliant Bordeaux à L'Agora-Pôle National Cirque de Boulazac en Dordogne. Là, nous attendaient quatre performances toutes frappées du sceau d'une recherche échappant aux attendus du genre, l'une d'entre elles cependant se détachant du lot… Bouquet final d'un festival ayant ménagé une...  

Festival Trente Trente "Love me tomorrow", "Derviche", "De la Sainte Face à la Tête Viande", des tentatives appliquées… au plaisir du délire pur - 12/02/2022

Ce Festival n'est jamais si fantastique… que lorsqu'il ose le risque artistique. Ainsi de "De la Sainte Face à la Tête Viande", un duo incongru, pétri de qualités comme l'argile qu'il malaxe, succédant sous le chapiteau de Bègles au trop lisse "Derviche" qui, malgré son titre, ne nous a pas tourneboulé… Quant à "Love me tomorrow", présenté lui à la BAG (Bakery Art Gallery), il tend lentement à...  

Festival Trente Trente "Heartbreaker(s)" et "Sola Gratia", deux performances bouleversantes où l'on voit "l'auto-fiction" transcender le réel pour en faire matière - 06/02/2022

Pour clore le parcours du samedi 22 janvier axé autour des identités "à découvrir", L'Atelier des Marches de Jean-Luc Terrade et l'ancienne fabrique de chaussures de La Manufacture CDCN accueillent deux performances théâtrales à couper le souffle… Trempant leur plume dans l'intime, elles font matière artistique de blessures à jamais à vif. Non pour faire pleurer Margot - ce n'est pas le genre -...  

Festival Trente Trente "Nos corps vivants" Une chorégraphie nommée désirs… - 02/02/2022

Faire corps avec soi semble faire figure de viatique naturel pour qui, danseur ou pas, entend vivre son existence hors des diktats de tous ordres. Là où l'affaire se complique c'est lorsque l'on prend acte que "je est un autre", voire plusieurs autres… Arthur Perole est l'un de ces chorégraphes élisant matière artistique de sa recherche d'identités. Dans un work in progress devenant l'objet même...  

Festival Trente Trente "Epurrs 360", "Troisième nature", "Comme un symbole", trois chorégraphies pour en finir avec le jugement identitaire - 29/01/2022

Le parcours de ce début d'après-midi bordelais, fertile en émotions "performatives", conduit des deux belles rotondes de La Halle des Chartrons et du Marché de Lerme - monuments historiques dédiés dorénavant aux manifestations artistiques - à L'Atelier des Marches de Jean-Luc Terrade, le créateur de ce festival. Des trois formes chorégraphiées, où les corps engagés expriment ce que les mots à eux...  

Festival Trente Trente "Every drop of my blood", "Se faire la belle", "Today is beautiful day", la quête d'identité est un sport de combat… - 26/01/2022

Soirée répartie en deux temps (l'un à L'Atelier des Marches, l'autre à La Manufacture CDCN) tissés du même fil rouge : le combat à jamais inaccompli pour naître à soi-même. Tenter "sans force et sans armure" de s'extraire des assignations sociétales nous ayant servi de moules, telle est la quête de ces formes chorégraphiées… à l'impact inégal. "Every drop of my blood". Cette étape du projet porté...  

Festival Trente Trente "O Samba Do Crioulo Doido" et "Roots Urban", une inauguration en tous points… surprenante ! - 24/01/2022

S'il est un rendez-vous de la scène contemporaine à nul autre pareil, c'est bien l'incontournable festival initié par Jean-Luc Terrade, metteur en scène et découvreur de formes hybrides singulières qui, chaque année depuis près de vingt ans, agite "en tous sens" les territoires de Bordeaux Métropole, poussant ses ramifications jusqu'à Boulazac en Dordogne. Le moins que l'on puisse dire, vu...  

Festival Aujourd’hui Musiques "Fake"… Une déambulation dans Perpignan, une balade sonore pour explorer le monde de l'info et de l'intox - 10/11/2021

L'homme, à la fois mystérieux et bavard, vagabondera le premier jour autour de l'Archipel, îles artistiques imaginées par Jean Nouvel et Brigitte Métra (architectes associés)*, puis le deuxième aux abords de la désaltérante place de la République et le troisième aux alentours de la méridionale et gothique cathédrale, au carrefour des âmes catalanes et voyageuses… Ce vagabond poétique est conteur...  
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À Découvrir

"Lilou et Lino Le Voyage vers les étoiles" Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison*

Qu'il est bon de se retrouver dans une salle de spectacle !
Qu'il est agréable de quitter la jungle urbaine pour un moment de calme…
Qu'il est hallucinant de risquer encore plus sa vie à vélo sur une piste cyclable !
Je ne pensais pas dire cela en pénétrant une salle bondée d'enfants, mais au bruit du dehors, très souvent infernal, j'ai vraiment apprécié l'instant et le brouhaha des petits, âgés, de 3 à 8 ans.

© Delphine Royer.
Sur scène du Théâtre Essaïon, un décor représente une chambre d'enfant, celle d'une petite fille exactement. Cette petite fille est interprétée par la vive et solaire Vanessa Luna Nahoum, tiens ! "Luna" dans son prénom, ça tombe si bien. Car c'est sur la lune que nous allons voyager avec elle. Et les enfants, sages comme des images, puisque, non seulement, Vanessa a le don d'adoucir les plus dissipés qui, très vite, sont totalement captés par la douceur des mots employés, mais aussi parce que Vanessa apporte sa voix suave et apaisée à l'enfant qu'elle incarne parfaitement. Un modèle pour les parents présents dans la salle et un régal pour tous ses "mini" yeux rivés sur la scène. Face à la comédienne.

Vanessa Luna Nahoum est Lilou et son chat – Lino – n'est plus là. Ses parents lui racontent qu'il s'est envolé dans les étoiles pour y pêcher. Quelle étrange idée ! Mais la vie sans son chat, si belle âme, à la fois réconfortante, câline et surprenante, elle ne s'y résout pas comme ça. Elle l'adore "trop" son animal de compagnie et qui, pour ne pas comprendre cela ? Personne ce matin en tout cas. Au contraire, les réactions fusent, le verbe est bien choisi. Les enfants sont entraînés dans cette folie douce que propose Lilou : construire une fusée et aller rendre visite à son gros minet.

Isabelle Lauriou
15/05/2025
Spectacle à la Une

"Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
11/03/2024
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024