La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Danse

"Exode et Muage"… Quand Le Printemps des Marches s'invite en automne, on ne sait plus sur quel pied danser… - 06/10/2020

L'Atelier des Marches, lieu créatif et multidisciplinaire de Jean-Luc Terrade (directeur artistique du Festival international Trente-Trente), s'emploie à promouvoir des compagnies émergentes ou confirmées en leur offrant un lieu à nul autre pareil. Pour ces deux soirées inaugurales consacrées à la danse, la Cie Les Parcheminiers et la Cie FluO ont présenté, tour à tour, leur création inspirée...  

"Ghost Project" à Arles, Reflets (é)mouvants de nos identités flottantes by N_VR - 07/07/2020

Si "Visages Villages" d'Agnès Varda et de son complice photographe JR nous introduisait dans les arcanes de la France profonde pour révéler le sel de la terre, N_VR (Natalie Victor-Retali) confie à son objectif le désir f(l)ou de saisir nos parts d'ombres… Celles qui se lovent dans les plis de nos existences habitées par nos chers (?) revenants, lesquels, interdits de séjour, ne cessent de donner...  

Vessel… Beau et animal ! - 12/03/2020

Avec pour thème de départ "L'image" (1959) de Beckett (1906-1989), mise en scène par Arthur Nauzyciel en 2013, Damien Jalet s'est aidé du sculpteur japonais Kohei Nawa pour proposer une création qui mêle humanité et animalité, éléments aquatiques et terreux dans une chorégraphie à la fois très physique et fragile. C'est un ballet de corps, de troncs enlacés par les membres supérieurs, le visage...  

"Si nous prenions le temps" Le goût épidermique de l'autre - 02/03/2020

Un plateau nu - comme le seront les deux danseurs au terme de leur odyssée au centre d'eux-mêmes - plongé dans le noir. Lui et elle, couple à la ville, émergent lentement de l'obscurité qui les recouvrait, gommant leurs silhouettes. Tendrement enlacés, leurs mouvements s'épousent… Les deux corps s'éloignent, se rapprochent dans une nappe de silence. Comme si à l'aube d'une humanité recouvrée, se...  

"Fúria" Corps "dé-chaînés" qu'aucune dictature ne pourra soumettre… - 24/02/2020

Cette troupe de loqueteux, affublés de hardes composites faites de bâches de plastique et autres rebuts colorés, émergeant de l'obscurité où ils sont plongés, de qui sont-ils le nom ? Lointains héritiers des esclaves, ils sont les nouveaux "sauvages" d'un Brésil dirigé par un président d'extrême droite qui, sous l'œil impassible de la monumentale statue du Christ Rédempteur dominant la baie de...  

"La fuite"… une poésie spatiale et musicale - 19/02/2020

Inspiré du mythe d'Actéon qui s'est fait dévorer par sa meute de chiens après qu'Artémis l'ait puni, Lionel Bègue se le réapproprie pour explorer la transformation d'un être avec ses évolutions, ses accidents et sa chute soutenue par une musique qui fait écho à ses différentes métamorphoses. C'est un coin d'Art où les spectacles de théâtre, de cirque, de musique et d'opéra sont accueillis. Où...  

"Yellel" Une si longue absence… voyage au bout de l'oubli - 14/02/2020

Lorsque l'on est issu de parents natifs de Yellel - petit village algérien où soi-même on n'a jamais posé les pieds -, la question des origines se pose avec une acuité qui, de création en création, insiste. Avec "La géographie du danger" (d'après l'auteur algérien Hamid Skif), "Beautiful Djazaïr", "On n'oublie pas", ou encore "Apache", le chorégraphe et danseur de hip-hop Hamid Ben Mahi, n'a de...  

Sin permiso… Relation duale - 10/02/2020

Retour à Chaillot où se déroule actuellement la quatrième biennale d'art flamenco jusqu'au 13 février. Avec la création d'Ana Morales et de José Manuel Álvarez, les sentiments d'une fille à son père sont incarnés dans un rapport à deux où les dits et non-dits d'une relation filiale sont nourris d'amour et d'incompréhension. Le flamenco est un art qui, suivant la qualité de ses interprètes et de...  

¡ Fandango ! Du grand, du beau, de l'art ! - 05/02/2020

À Chaillot se déroule actuellement la quatrième biennale d'art flamenco. Avec "¡ Fandango !", c'est un grand coup d'éclat talentueux qui est donné, le temps d'un spectacle, à cet art avec son allure presque d'opéra, sa théâtralité qui s'associent avec gourmandise à une musique à la fois moderne et classique. C'est une fable, un conte qui se déroule sous nos yeux, dans une lumière au contour...  

"On n'a jamais vu une danseuse étoile noire à l'Opéra de Paris" Les non-danseurs au champ d'honneur - 19/12/2019

L'inclassable Faizal Zeghoudi crée un objet échappant à toute catégorisation tant vidéo d'archives, chant, musique, théâtre… et danse, s'entremêlent au service d'une volonté déflagrante : bombarder les clichés du racisme pour mieux les faire exploser en plein vol. Maniant sans compter la liberté langagière et corporelle porteuse de dérision assumée, il nous immerge dans un univers électrique...  
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À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024