La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Avignon 2022

•Off 2022• "Le Dépôt Amoureux" Ou l'art de revisiter de façon tout autant scientifique qu'humoristique le mystère de l'amour et du désamour - 04/07/2022

Associer avec justesse et inventivité une narration légèrement décalée - du fait de la transposition du traumatisme de la rupture amoureuse d'un patient nommé Noé dans le milieu hospitalier puis dans un centre de rééducation du cœur - et la danse, dont les chorégraphies exprimées peuvent nous mener, selon les interprétations de chacun, dans les méandres du cerveau où s'affrontent les sentiments...  

•Off 2022• "Very Math Trip" ou comment se réconcilier avec les maths - 02/07/2022

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres ! Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart,...  

•Off 2022• "L'Arbre d'Hipollène" Un spectacle pluridisciplinaire coloré, jouissif et philosophique comme une invitation au rêve - 02/07/2022

Un spectacle dans lequel le parcours initiatique d'une petite fille revêt des aspects bien plus philosophiques qu'il n'y paraît. Entre poésie, univers merveilleux et monde fantastique. Hipollène est un petit être anthropomorphique (mi-petite fille, mi-écureuil), bientôt grande. Elle est confrontée au départ d'un être cher, sa grand-mère. Alors débute pour elle un long parcours initiatique au cœur...  

•Off 2022• "Cosmétique de l'Ennemi" Du théâtre en Corse… comme une gourmandise à partager ! - 01/07/2022

Paris, 19 degrés, 9 juillet. Il paraît que l'été va bientôt arriver… Corse, 29 degrés, 11 juillet. L'été, je l'ai trouvé ! De Santa Reparata à Calvi, de l'île Rousse à Pigna, le soleil est là… le soleil est là et je le prends dans les bras ! Les bras, quelle transition ! Antonella me présente Marie qui, elle, me passe Florence au téléphone après que j'ai salué Jérôme et, soudain, arrive dans la...  

•Off 2022• "Monte-Cristo" Grande Épopée pour une grande narration : Monte-Cristo en lumière - 30/06/2022

Au Quai des Rêves, la bien nommée salle de spectacle de Lamballe, la Compagnie La Volige a présenté l'histoire merveilleuse, palpitante et instructive du Comte de Monte-Cristo. Il s'agit d'un exploit que de restituer sur scène en une heure trente les trois tomes du roman d'Alexandre Dumas. Non seulement par l'étendue du texte, mais également par la multiplicité des lieux où se déroule l'action et...  

•Off 2022• "Renversante" s'amuse à détricoter les préjugés sexistes bien comme il faut - 29/06/2022

C'est avec légèreté, légèreté de forme et légèreté de ton que Léna Bréban a mis en scène cette adaptation du livre de Florence Hinckel. Une légèreté qui permet au rire de prendre place, mais qui n'empêche ni de laisser flotter une ironie active, ni de plonger les esprits dans une réalité beaucoup moins superficielle et sans importance, comme certains le prétendent : l'égalité homme-femme et la...  

•Off 2022• Comment Virginie D. a sauvé ma vie Un uppercut salvateur pour rappel d'une lutte toujours à poursuivre - 29/06/2022

Depuis plusieurs années, Corinne Merle, autrice, comédienne et performeuse, nous fait part, avec une énergique passion, de ses convictions féministes et de la légitimité du combat mené par des femmes célèbres ou pas… De leurs histoires, de leurs souffrances, des violences subies et du harcèlement, entre autres. Et dans "Comment Virginie D. a sauvé ma vie", pour nous parler aussi d'une rencontre...  

•Off 2022• "Les Bonnes" de Genet, dans une mise en scène épurée et charnelle, un rituel de vie et de mort - 29/06/2022

Devenue un grand classique du théâtre contemporain, la pièce de Jean Genet est montée régulièrement, mais elle est surtout étudiée à l'école ou travaillée en classe de comédie. C'est un huis clos édifiant où deux sœurs, les Bonnes, dans une sorte de longue cérémonie sensuelle et macabre, fomentent le meurtre de Madame, leur maîtresse. Cérémonie où le théâtre joue à plein puisque dès la première...  

•Off 2022• "Mahalia et Moi" Le gospel, un espoir renouvelé pour la liberté et contre les inégalités - 28/06/2022

"Au nom du Gospel". À ses débuts, le mot "gospel" trouve de l'écho avec Thomas Dorsey, Sam Cook avec The Soul Stirrers ou encore Shirley Caesar avec The Gospel Caravans. Mais celle qui a marqué la légende restera à jamais Mahalia Jackson. Le temps d'un spectacle, Florence Aubrun nous transporte dans l'univers de la reine de ces chants d'églises noires américaines. Considéré comme la plus grande...  

•Off 2022• "Boule de Suif" rendue vivante et vibrante par l'interprétation bondissante de Yannick Laubin - 27/06/2022

En prenant le parti d'incarner un professeur dans sa classe pour raconter l'histoire écrite par Guy de Maupassant, Yannick Laubin met en exergue les rouages des relations entre les personnages et sculpte avec minutie la mécanique du groupe, devenant meute, puis se vautrant dans l'inhumanité. Incidence : en plus de spectateurs, voici le public transformé en classe de collège. Et puis il a l'air...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024