Ce père fait partie de ces dizaines de milliers d'Algériens venus en France dans les années soixante pour trouver du travail. Toute une génération qui bénéficia des emplois les plus durs et les moins bien payés pour que les Trente Glorieuses profitent bien aux Français de souche. C'est ainsi que celui-ci resta dans l'hexagone pour y fonder sa famille de neuf enfants, les éleva, les nourrit, travailla pour subvenir à leurs besoins et mourut d'une trop proche fréquentation avec l'amiante qui finit par empoisonner son sang.
Mais ce n'est pas tant ce drame que la comédienne va développer tout au long du spectacle, mais ce lien, existant ou lointain, rare et profond, qui la lie au destin de ce père. C'est même plutôt un questionnement qu'elle parvient à poser des années après sa disparition. Des années nécessaires pour digérer la perte et parvenir à ouvrir sa mémoire. Et aussi quelques documents confiés par sa mère, une valise, comme un coffre empli de secrets. Et des années après, découvrir soudain le destin de ce père, comme si celui-ci, jusqu'à ce jour, avait été enfoui, loin, dans le silence et l'oubli.
Mais ce n'est pas tant ce drame que la comédienne va développer tout au long du spectacle, mais ce lien, existant ou lointain, rare et profond, qui la lie au destin de ce père. C'est même plutôt un questionnement qu'elle parvient à poser des années après sa disparition. Des années nécessaires pour digérer la perte et parvenir à ouvrir sa mémoire. Et aussi quelques documents confiés par sa mère, une valise, comme un coffre empli de secrets. Et des années après, découvrir soudain le destin de ce père, comme si celui-ci, jusqu'à ce jour, avait été enfoui, loin, dans le silence et l'oubli.
Elle est comme une guerrière, Linda Chaïb, à affronter toute son enfance, seule, et tenter de la mettre à jour ou de la mettre au monde. Pour s'aider, elle fait appel aux mythes qu'elle a souvent côtoyés dans sa carrière de comédienne. Électre est là, majestueuse dans sa robe haute comme un trône, et puis le personnage ordinaire d'une secrétaire dont elle enfile le costume, une secrétaire à la vie petite, mais à l'âme grande, spectatrice passionnée. Grâce à ces deux personnages un peu fictifs, l'une géante, comme une déesse antique, l'autre presque recroquevillée sur ses touchantes certitudes, le texte va peu à peu nous donner toute l'étendue et peut-être la distance, entre la vie humble, travailleuse, honnête et difficile de ce père et celle de sa fille dont l'âme vole sur les mots des plus grands auteurs de théâtre.
De mots, c'est de cela dont il est question. Des mots, des silences et des humiliations tues, des insultes subies par cet homme doux, non violent, un peu perdu face à la soif de vivre de ses cinq filles adolescentes. Les mots de sale arabe, de crouille, de bicot, comme les échos sales d'un pays qui dit à des enfants : "Vous n'êtes pas d'ici". Et puis les mots d'Électre, sa soif de justice, qui vient aider à dire la blessure muette, cachée qui palpite dans la poitrine de Linda Chaïb redevenue cette adolescente ivre de vie pour un instant.
Un cadeau que nous fait Linda Chaïb, joliment mise en scène par Kheireddine Lardjam, finement mise en lumière par Manu Cottin et magnifiquement costumée par Florence Jeunet.
◙ Bruno Fougniès
De mots, c'est de cela dont il est question. Des mots, des silences et des humiliations tues, des insultes subies par cet homme doux, non violent, un peu perdu face à la soif de vivre de ses cinq filles adolescentes. Les mots de sale arabe, de crouille, de bicot, comme les échos sales d'un pays qui dit à des enfants : "Vous n'êtes pas d'ici". Et puis les mots d'Électre, sa soif de justice, qui vient aider à dire la blessure muette, cachée qui palpite dans la poitrine de Linda Chaïb redevenue cette adolescente ivre de vie pour un instant.
Un cadeau que nous fait Linda Chaïb, joliment mise en scène par Kheireddine Lardjam, finement mise en lumière par Manu Cottin et magnifiquement costumée par Florence Jeunet.
◙ Bruno Fougniès
"Mon père cet arabe"
Texte : Linda Chaïb.
Mise en scène : Kheireddine Lardjam.
Avec : Linda Chaïb
Lumières et son : Thibaut Champagne.
Costumes : Florence Jeunet.
Par la Compagnie El Ajouad (Les généreux).
Tout public à partir de 15 ans.
Durée : 1 h 20.
</strong></span><span style="color:#990000;"><strong>•Avignon Off 2025•</strong></span>
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 17 h 05. Relâche le dimanche.
Théâtre Artéphile, 7, rue Bourg Neuf, Avignon.
Réservation : 04 32 70 14 02.
>> Billetterie en ligne
>> artephile.com
Mise en scène : Kheireddine Lardjam.
Avec : Linda Chaïb
Lumières et son : Thibaut Champagne.
Costumes : Florence Jeunet.
Par la Compagnie El Ajouad (Les généreux).
Tout public à partir de 15 ans.
Durée : 1 h 20.
</strong></span><span style="color:#990000;"><strong>•Avignon Off 2025•</strong></span>
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 17 h 05. Relâche le dimanche.
Théâtre Artéphile, 7, rue Bourg Neuf, Avignon.
Réservation : 04 32 70 14 02.
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