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L’Ina signe un accord avec Jean-Christophe Averty pour la gestion de ses droits  09/05/2012

Aux termes d’un accord qui vient d’être signé, Jean -Christophe Averty a confié à l’Ina la gestion de ses droits d’auteur-réalisateur sur l’ensemble de ses Œuvres, ainsi que la conservation et la sauvegarde des supports correspondants.

L’Ina devient ainsi le dépositaire unique de l’ensemble des œuvres télévisuelles et radiophoniques de ce prestigieux réalisateur, et se voit confier la mission de valoriser l’ensemble de celles-ci pour tous modes d’exploitations, et dans le monde entier. L’Ina se voit également confier, dans le cadre de ses missions d’archivage, tous les documents d’accompagnement, c’est-à-dire les notes, les conducteurs et les scénarii.

Jean-Christophe Averty témoigne ainsi de sa confiance en l’Ina à conserver, sauvegarder et mettre en valeur ce patrimoine "dans le respect et l’intérêt des droits de l’Auteur".

Jean-Christophe Averty, un pionnier

Le terme de "pionnier" n'est pas trop fort pour désigner le travail titanesque d'Averty qui, après quelques tentatives cinématographiques, commença immédiatement à travailler pour la télévision qui venait de faire sa récente apparition dans les foyers en 1952.

Jean-Christophe Averty produira près d'un millier d'émissions (pour lesquelles il a reçu un grand nombre de prix) sur le jazz, le sport, le cirque, la mode, les variétés et surtout sur le théâtre - les dramatiques -, la littérature, émissions qu'il adaptera et mettra en page lui-même, avec l'aide de son équipe. Il n’hésite pas à se lancer avec la même créativité dans la Radio tout au long de ses émissions "Les cinglés du Music-hall" pour lesquelles il écrira pour chacune d’elles tous les textes richement documentés, lus en direct avec la verve qu’on lui connait et son célèbre : "Tous à vos cassettes… !"

Il fait sa réputation sur son sens de l'innovation télévisuelle car s’il a su s’adapter parfaitement aux contraintes techniques relatives a l’évolution technologique de la télévision, il va surtout à l’encontre de toutes les conventions télévisuelles qui y sont attachées. Ainsi, Averty est l'un des premiers à utiliser l'éventail de tous les trucages possibles et imaginables, l'un des premiers à faire usage de "l'incrustation".

Pour Jean-Christophe Averty, la télévision c’est d’abord et surtout "l’électronique" et sa réflexion, lors de l'apparition de la couleur en 1967 en atteste : "Nous allons enfin pouvoir faire du vrai Noir et Blanc à la Télévision".

Communiqué de presse de l'INA du 9 mai 2012.

Photo : Rosy Varte et Jean Bouise dans "Ubu roi", une farce théâtrale d'Alfred Jarry adaptée par Jean-Christophe Averty à la télévision. Date : 26/03/1965 © Louis Joyeux/INA.

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