La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Chamonix" Un spectacle qui pose cette question cruciale et épineuse : faut-il éradiquer ou non l'espèce humaine ? - 14/01/2023

Cette question aurait semblé stupide, vaine et sans intérêt, il y a quelques années, mais à l'aube d'une période où toutes les perspectives de l'espèce humaine sont chamboulées par les lois de la nature, elle vient soudainement chatouiller l'imaginaire. Posons-là donc. C'est ce que fait la compagnie des 26000 Couverts, compagnie connue pour ses performances de théâtre de rue déjantées, oniriques...  

Et un regard neuf éclaira "Le Misanthrope" - 04/01/2023

Voilà une représentation originale de la célèbre pièce de Molière. On pourrait presque parler de métamorphose. Et pourtant, on y respecte la moindre réplique du texte original. Il n'y est fait usage d'aucun effets ajoutés, trucs scéniques, sonores, spectaculaires… Au contraire, c'est dans une sobriété poussée à l'extrême, un plateau nu, des lumières essentielles et des costumes simples et sans...  

Dans "Nos jardins Histoire(s) de France #2", la parole elle aussi pousse, bourgeonne et donne des fruits - 23/12/2022

"Nos Jardins", ce sont les jardins ouvriers, ces petits lopins de terre que certaines communes ont commencé à mettre à disposition des administrés à la fin du XIXe siècle. Le but était de fournir ainsi aux concitoyens les plus pauvres un petit bout de terre où cultiver légumes, tubercules et fruits de manière à soulager les finances de ces ménages, mais aussi de profiter des joies de la nature....  

"La réponse des Hommes" Répliques humaines aux commandements dits vains - 22/12/2022

La bonté divine est fabuleuse, chose entendue depuis l'an 01 de notre ère. Ainsi sa générosité est-elle sensée racheter les fautes du genre humain en réalisant, en coopération avec les pécheurs réels ou potentiels, des actes de bienfaisance pour soutenir les plus éprouvés… Des quinze œuvres de Miséricorde prescrites par l'Évangile de Saint-Matthieu, Tiphaine Raffier (dont le prénom vient de...  

"Trois jours et des cailloux" Un banc, un homme, une femme… et un passé décomposé à l'envi… - 16/12/2022

Samuel Beckett - cf. "En attendant Godot" - développe une inclination avérée pour les êtres pris dans les rets d'un temps statique n'arrêtant pas de passer en eux. Flux immobile, essentiel pour dire le rien d'existences minuscules, au point de promouvoir ces passants ordinaires au rang de prototypes du vide existentiel. Alors, ressassant en boucle trois journées, ressuçant avec envie des...  

"Les filles ont les mains jaunes"… Bonne poigne de jeu ! - 14/12/2022

Pièce écrite par Michel Bellier en 2014, Johanna Boyé en donne ici une version où se croisent les horreurs d'une guerre avec ses moments de solidarité et d'amitié. La truculence des personnages jouée avec bonheur par les comédiennes donne un cachet plein d'espoir à une création qui montre les coulisses du combat des droits des femmes. Lumière sur un atelier d'usine de fabrication d'obus durant la...  

"Thomas joue ses perruques" Tendre et drôle "postiche" des grandeurs et misères de la comédie humaine… - 13/12/2022

Ils ont pour prénom Caroline (Caro pour les intimes), Laurence, Benjamin, Stéphanie, Tarek, Isabelle, et… peu importe. On les croise au Super U du coin de la rue ou au Monoprix du quartier, sans les voir (et réciproquement). Mais quand on a pour prénom Thomas et pour nom Poitevin, que l'on a électrisé Instagram par des pastilles virales postées lors du confinement, c'est un don des dieux (qui...  

"Je me souviens le ciel est loin la terre aussi"… jusqu'aux décors qui en parlent ! - 09/12/2022

Ce sont des souvenirs à laquelle nous convient Aurélien Bory et Mladen Materic d'une pièce montée par ce dernier en 1994 et qui avait marqué Aurélien Bory. Au travers de ce qui lui en est resté, le chorégraphe accouche d'une re-création où les éléments scéniques parlent quand les protagonistes ne disent mot. C'est le silence qui donne forme à une expression scénique où ce qui se joue est la...  

"L'Origine du Monde" Oh mesdames couvrez cette vulve "con" ne saurait voir… - 07/12/2022

"… par de pareils objets les âmes sont blessées, et cela fait venir de coupables pensées", plaçait Molière dans la bouche de son Tartuffe de 1669 à propos d'un innocent sein découvert... L'autrice suédoise Liv Strömquist, dans une BD époustouflante faisant appel à un humour décapant au service d'un contenu rigoureusement documenté, parcourt en 2014 des siècles de représentation des organes...  

Avec "Samā' La Lumière Exilée", l'Orient et l'Occident interrogent le spirituel à travers la musique, le chant, la danse et le doute - 06/12/2022

Il faut parler de la forme, il faut parler du fond, ces deux éléments sont, dans "Samā' La Lumière Exilée", à la fois intimement imbriqués et semblent pourtant faire partie de deux mondes différents, deux visions du spirituel : l'une inscrite dans la culture chrétienne avec, pour guide, des poèmes de Paul Claudel, l'autre née de l'Islam avec un texte du poète persan Djalāl ad-Dīn Muḥammad Balkhi...  
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Brèves & Com








À découvrir

"Salle des Fêtes" Des territoires aux terroirs, Baptiste Amann arpente la nature humaine

Après le choc de sa trilogie "Des Territoires", dont les trois volets furent présentés en un seul bloc de sept heures à Avignon lors du Festival In de 2021, le metteur en scène se tourne vers un autre habitat. Abandonnant le pavillon de banlieue où vivait la fratrie de ses créations précédentes, il dirige sa recherche d'humanités dans une salle des fêtes, lieu protéiforme où se retrouvent les habitants d'un village. Toujours convaincu que seul ce qui fait communauté peut servir de viatique à la traversée de l'existence.

© Pierre Planchenault.
Si, dans "La vie mode d'emploi", Georges Perec avait imaginé l'existence des habitants d'un bâtiment haussmannien dont il aurait retiré la façade à un instant T, Baptiste Amann nous immerge dans la réalité auto-fictionnelle d'une communauté villageoise réunie à l'occasion de quatre événements rythmant les quatre saisons d'une année. Au fil de ces rendez-vous, ce sont les aspirations de chacun qui se confrontent à la réalité - la leur et celle des autres - révélant, au sens argentique d'une pellicule que l'on développe, des aspérités insoupçonnées.

Tout commence à l'automne avec l'exaltation d'un couple de jeunes femmes s'établissant à la campagne. Avec le montant de la vente de l'appartement parisien de l'une d'elles, écrivaine - appartement acquis grâce au roman relatant la maladie psychiatrique du frère qui les accompagne dans leur transhumance rurale -, elles viennent de s'installer dans une usine désaffectée flanquée de ses anciennes écluses toujours en service. Organisée par le jeune maire survient la réunion du conseil consultatif concernant la loi engagement et proximité, l'occasion de faire connaissance avec leur nouvelle communauté.

Yves Kafka
17/10/2022
Spectacle à la Une

"Qui a cru Kenneth Arnold ?" Une histoire à dormir… éveillé

Levant la tête vers le ciel, qui pourrait soutenir encore que le monde s'organise autour de la Terre centrale et immobile… depuis que Copernic et Galilée ont renversé magistralement la hiérarchie du système solaire, rejetant notre planète Terre - actrice décatie et déchue - au rang d'accessoire de l'étoile Soleil ? De même qui, de nos jours, pourrait être assez obtus pour affirmer que d'autres formes d'intelligences ne puissent exister dans l'univers… depuis que le GEIPAN (Groupe d'Études et d'Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés) a été scientifiquement créé pour démêler le vrai des infox entourant ces phénomènes ? Le collectif OS'O, la tête dans les étoiles (cf. "X", sa précédente création), s'empare de ce sujet ultrasensible pour apporter sa contribution… "hautement" artistique.

© Frédéric Desmesure.
Dans l'écrin du Studio de création du TnBA, une table avec, pour arrière-plan, un écran tendu plantent le décor de cette vraie fausse conférence sur les P.A.N. Mobilisant les ressources de la haute technologie - bricolée frénétiquement - un (vrai) acteur (faux) conférencier de haut vol, assisté d'une (vraie) actrice (fausse) scientifique coincée dans ses notes, et accompagné d'un (vrai) acteur complice, (faux) journaliste critique, incrusté dans les rangs du public, le maître ufologue va compiler les témoignages venus d'ici et d'ailleurs.

Sur le ton amusé des confidences, le conférencier introduit la session en livrant son étrange vision d'une nuit d'été où, à l'aube de ses quinze ans, à 23 h 23 précises, il fut témoin d'une apparition fulgurante alors qu'il promenait son chien sur une plage… Et, encore plus étranges, les deux heures qui suivirent et leur absence de souvenirs, comme s'il avait été "ravi à lui-même", enlevé par les passagers des soucoupes orange…

Suivent d'autres témoignages reposant eux sur des archives projetées. Ainsi, dans l'état du New Hampshire, du couple Betty et Barney Hill, témoignant "en gros plan" avoir été enlevé par des extraterrestres dans la nuit du 19 au 20 septembre 1961. Ainsi, au sud du Pérou, des géoglyphes de Nazca, photographies à l'appui montrant un système complexe de lignes géométriques seulement visibles du ciel… et ne pouvant avoir été tracées que par des extraterrestres…

Yves Kafka
09/02/2023
Spectacle à la Une

Dans "Nos jardins Histoire(s) de France #2", la parole elle aussi pousse, bourgeonne et donne des fruits

"Nos Jardins", ce sont les jardins ouvriers, ces petits lopins de terre que certaines communes ont commencé à mettre à disposition des administrés à la fin du XIXe siècle. Le but était de fournir ainsi aux concitoyens les plus pauvres un petit bout de terre où cultiver légumes, tubercules et fruits de manière à soulager les finances de ces ménages, mais aussi de profiter des joies de la nature. "Nos Jardins", ce sont également les jardins d'agrément que les nobles, les rois puis les bourgeois firent construire autour de leurs châteaux par des jardiniers dont certains, comme André Le Nôtre, devinrent extrêmement réputés. Ce spectacle englobe ces deux visions de la terre pour développer un débat militant, social et historique.

Photo de répétition © Cie du Double.
L'argument de la pièce raconte la prochaine destruction d'un jardin ouvrier pour implanter à sa place un centre commercial. On est ici en prise directe avec l'actualité. Il y a un an, la destruction d'une partie des jardins ouvriers d'Aubervilliers pour construire des infrastructures accueillant les JO 2024 avait soulevé la colère d'une partie des habitants et l'action de défenseurs des jardins. Le jugement de relaxe de ces derniers ne date que de quelques semaines. Un sujet brûlant donc, à l'heure où chaque mètre carré de béton à la surface du globe le prive d'une goutte de vie.

Trois personnages sont impliqués dans cette tragédie sociale : deux lycéennes et un lycéen. Les deux premières forment le noyau dur de cette résistance à la destruction, le dernier est tout dévoué au modernisme, féru de mode et sans doute de fast-food, il se moque bien des légumes qui poussent sans aucune beauté à ses yeux. L'auteur Amine Adjina met ainsi en place les germes d'un débat qui va opposer les deux camps.

Bruno Fougniès
23/12/2022