La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Magnifier l’apprentissage de l’art d'être courtisan - 02/02/2012

Il était une fois un bourgeois qui voulait atteindre la grâce d’un gentilhomme de cour et se retrouve puni de ses propres lubies en devenant l’objet d’une bastonnade rituelle. Il est fait sujet du Grand Turc… et se retrouve soliste d’un ballet de cour. Intronisation du personnage. Et hou du balai le bonhomme gesticule en rythme : ce qui fait rire et ravit. "Le bourgeois gentilhomme", comédie...  

Une petit tour dans les coulisses pour découvrir "L'envers du décor" - 27/01/2012

Après la superbe exposition "L'art du costume à la Comédie Française", le Centre National du Costume de Scène et de la Scénographie de Moulins présente, pour la première fois, une exposition entièrement consacrée à la mise en scène théâtrale, aux décors et aux trucages. Intitulée "L’envers du décor", cette expo est l'occasion d'effectuer un voyage historique, ludique et interactif dans les...  

Une farce tragique matérialiste des drames des hommes et leurs métaphysiques - 25/01/2012

"C’était autrefois, il y a cinq minutes", Job de puissant devient misérable. Ruiné, foudroyé, ce personnage de la bible n’a plus que la peau qui le démange. Job est une souffrance telle qu’elle appelle l’idée de Dieu. C’est ce sujet délicat que Hanokh Levin dans la pièce "Les Souffrances de Job" traite avec les truculences et cruautés d’une sensibilité moderne aux prises avec le néant et maniant...  

La sagesse silencieuse des Orangs-outans - 19/01/2012

"La Légende de Bornéo" est constitué d’une suite d’impromptus hautement comiques qui présentent des scènes de la vie quotidienne, qui parlent du travail, des effets de la crise, de la folie des managements. Retraçant des comportements finement observés, le spectacle offre au spectateur un équilibre subtil entre la satire et l’autodérision. Une forme d’humour rendu actif par le plaisir partagé...  

Gérard Étienne, en passeur de talent, révèle le magnétisme de Hesse - 16/01/2012

Le spectacle "Iris", tiré de l’œuvre d’Hermann Hesse (traduit par Alix de Finance, et mis en scène et interprété par Gérard Étienne) est une petite forme qui dévoile le mystère de la vie d’un homme, Anselme. Il y a la puissance du verbe de l’auteur et sa capacité d’évocation qui, d’un presque rien à la manière d’un conte, s’empare de la complexité du monde, le condense en une métaphore et le...  

Quand un Généralissime rêve de danser le Lac des cygnes - 12/01/2012

Matei Visniec, auteur roumain né en 1956, célébré, eut la chance, alors que sévissait la dictature, de pouvoir s’exiler et de créer en France. Il est devenu expert à déjouer les pièges de la censure. Son œuvre tout en retournement ironique a une manière bien à elle de s’interroger sur la nature du Mal, montrer la liberté de la création, la bêtise redoutable de la censure et, hélas, son effet...  

Une expérience in vivo de rire thérapique... une émulsion du plaisir - 04/01/2012

[Reprise] Catherine Dolto est haptothérapeute (1) et Emma la clown, une clown. Leurs expériences sont en apparences assez éloignées, elles présentent un spectacle sous forme de conférence qui repose avant tout sur la personnalité de deux protagonistes et leur manière très personnelle d’exposer et rapprocher leur point de vue sur la vie intime, celle que l’on exprime jamais : l’enfance et sa...  

La Botte secrète, c’est sans équivoque la quête du pied qui s’institue ! - 21/12/2011

La Compagnie Les Brigands fête ses dix ans dans la joie et la virtuosité à l’Athénée Louis Jouvet en présentant un opéra bouffe de Claude Terrasse et livret de Franc Nohain, "La Botte secrète". Cet opéra bouffe, créé le 27 janvier 1903, se situe dans l’héritage de Jacques Offenbach, il est aussi à la jointure d’Alphonse Allais et Alfred Jarry (pour l’Ubu duquel Claude Terrasse écrivit la...  

Dessinée à la craie, de case en case, la vie passe... - 19/12/2011

Israël Horovitz, dramaturge américain vivant le plus joué en France, publie "La Marelle" en 1993. En 2009, trois jeunes comédiens sortent de l’École Claude Mathieu et créent la compagnie Les Mille Théâtre. Pour leur première création, ils choisissent ce texte de Horovitz. Après l'avoir joué la saison passée à Paris, la jeune compagnie revient à Levallois nous permettant de retrouver ces jeunes...  

Les enfants de la "balle" ou les garnements de Gilles Bouillon - 17/12/2011

C’est jeune et c’est nerveux. Avec sa troupe du JTRC*, Gilles Bouillon saisit sur le vif ces "Kids" de Fabrice Melquiot. Dix jeunes gens sur scène. Ils sont superbes de générosité et de vérité. C’était à Tours puis à Châtillon. Une tournée s’annonce, mais il faudra attendre la prochaine saison… C’est enfin la paix à Sarajevo. Dix adolescents, tous orphelins, tentent de fêter ce nouvel état. Ils...  
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À Découvrir

"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024