La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Festivals

Festival "Les Traversées du Marais" D'intimes découvertes artistiques… et patrimoniales

Manifestation originale qui, le temps d'un week-end, va permettre aux Parisiens - mais pas que ! - de traverser de toutes parts le quartier historique du Marais grâce à une quarantaine d'évènements culturels gratuits qui se dérouleront dans une bonne vingtaine de lieux emblématiques du quartier. Ces "Traversées" du Marais sont l'occasion d'aborder cette rentrée "particulière" à travers des propositions artistiques, oniriques, exotiques, au travers d'un parcours singulier, hors des sentiers battus.



"Gaga Dance", ateliers de danse pour tous, Jardin du Musée national Picasso-Paris © Ascaf.
"Gaga Dance", ateliers de danse pour tous, Jardin du Musée national Picasso-Paris © Ascaf.
Cette année, 25 établissements culturels du Marais offrent 40 propositions artistiques gratuites et ouvertes à tous autour de la thématique de l'Intimité(s). Organisé par Marais Culture +, le réseau des institutions culturelles du Marais, le festival offre des propositions théâtrales différentes : lectures et contes pour enfants, concerts, spectacles vivants, funambulisme décalé, projections de films, expositions, danses, visites d'ateliers d'artistes, promenades guidées et promenades contées pour les familles, performances artistiques, etc.

Six ans après sa création, cette flânerie créative dans les rues du Marais (au carrefour du IIIe et IVe arrondissements) va se tenir dans un contexte totalement inédit. Choisi bien avant le confinement lié à l'épidémie de Covid-19, le thème de cette 6e édition n'en a pas moins trouvé un écho significatif avec cet épisode de repli sur soi que plus de la moitié de la population mondiale aura vécu au cours de cette année. La fermeture des lieux culturels et l'arrêt de toutes les programmations autres que virtuelles ont conduit par nécessité certaines structures à repenser et adapter leur programmation, avec l'inconnu du court terme.

Et de leur côté, les artistes ont expérimenté d'autres pratiques de leur art et d'autres modes de partage, d'autres façons de créer, que permettent les nombreux outils numériques, pour rester coûte que coûte en relation et maintenir un lien même virtuel entre les personnes. Peut-être verrons-nous des traces de ces expérimentations dans la programmation ?

"La Transumante" de Johann Le Guillerm © United States of Paris blog.
"La Transumante" de Johann Le Guillerm © United States of Paris blog.
Cette année, ce sont les Archives nationales qui ont eu l'honneur de coordonner cette nouvelle édition. Gageons que ces Traversées du Marais seront un moment privilégié pour reprendre pied dans la réalité, pour retrouver le goût du "être ensemble" qui nous aura fait tant défaut. La diversité des lieux qui participent au festival crée autant d'espaces à découvrir autour des formes variées de l'intimité (thème de cette 6e édition), à la fois singulière mais également porteuse de désirs profonds communs.

Voici une sélection subjective de ces nombreux évènements programmés :

>> Le Carreau du Temple & Le Musée de la Chasse et de la Nature : performance architecturale "La Transumante" de Johann Le Guillerm ; arts plastiques "All is in all and it has always been" de Laurence Aëgerter ; "Chansons Souris Calle" de Sophie Calle.

>> Les Archives Nationales : installation "Les lettres ordinaires" d'Adrianna Wallis.

>> Centre Wallonie-Bruxelles : performance "Paper Lane" d'Olga de Soto et proposition inédite de l'artiste Gwendoline Robin.

Rebecca Balestra sera au Centre culturel suisse © Samuel Rubio.
Rebecca Balestra sera au Centre culturel suisse © Samuel Rubio.
>> Maif Social Club : théâtre performance wikipédia vivant "Le Grand bazar des savoirs". sous la direction artistique de Didier Ruiz.

>> Institut culturel du Mexique : performance participative "Microscope" de Paulina Ruiz Carballido.

>> Centre culturel suisse : échange de pique-nique "Dîner concept" de Daniel Spoerri et projection du film "Pimple Porno" de Pipilotti Rist.

>> La Gaité Lyrique : jeu de piste en réalité augmentée "Uramado Le Réveil des Tanukis" par Julie Stephen Chheng.

>> Micadanses : marionnettes de rue "Flagmen" de Marguerite Danguy des Déserts et danse et littérature "Pas de promesse aujourd'hui" de Sophie Bocquet.

>> Lafayette Anticipations : visite de l'exposition "En immersion" de Rachel Rose.

La Cie Pernette sera au Centre des monuments nationaux, Hôtel de Sully © Y. Petit.
La Cie Pernette sera au Centre des monuments nationaux, Hôtel de Sully © Y. Petit.
>> Cité internationale des arts : Exposition, installation et performance "This is our happy place".

>> IEA Paris : discussion entre la sociologue Eva Illouz et l'historien Ivan Jablonka, "La liberté des sentiments et les ambivalences de la modernité".

>> Musée national Picasso-Paris : Ateliers de danse pour tous "Gaga Dance et Gaga Families" par le chorégraphe Ohad Naharin de la Batsheva Dance Company.

Du 4 au 6 septembre 2020.
Coordination :
Anne Rousseau/Pauline Berni/ Pascale Bailly
Coordination générale 6e édition :
Archives nationales

Réservations et renseignements sur les sites de chaque lieu (voir sur le programme en PDF à télécharger ci-dessous).
>> La programmation en un clin d'œil.

Gil Chauveau
Mercredi 2 Septembre 2020

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter




Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024