La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Avignon 2022

•Off 2022• "Pinocchio" Une adaptation interactive, divertissante et rythmée du conte de Collodi - 26/06/2022

Petite création d'une heure, le "Pinocchio" proposé par Alexandre Tourneur est parfaitement adapté au jeune public (à partir de cinq ans), le texte de Collodi ayant été mis en scène dans une forme joyeuse, ludique, malicieusement interactive, appelant à la découverte de l'univers colorée et mouvementée du pantin aventureux, sur un rythme soutenu dû notamment à l'utilisation réussie de différentes...  

•Off 2022• "Eurydice aux Enfers" Vivre comme mourir engage l'être tant dans son âme que dans son corps - 25/06/2022

Ayant perdu son épouse Eurydice, Orphée pleure sa mort durant la cérémonie funèbre. Zeus, voyant le chagrin du jeune homme, l'autorise à descendre aux Enfers pour qu'il aille chercher sa bien-aimée. Une seule condition lui est imposée : qu'il ne croise le regard d'Eurydice à aucun moment. Accueilli d'abord avec hostilité par les Esprits infernaux, Orphée est ensuite guidé par les Ombres heureuses...  

•Off 2022• "Fantasio" L'expression contemporaine d'un mal-être générationnel - 23/06/2022

"Buvons l'ami et songeons à ce mariage point désiré." Éternel sujet maintes fois traité par nos grands auteurs classiques, l'union "forcée" reste encore d'actualité et l'acte de résistance qu'opposent les femmes, quel que soit le pays, peut induire une forme de rébellion et une revendication d'indépendance, d'autonomie, de liberté qui traversent facilement le prisme de la modernité. Il y a des...  

•Villeuneuve en Scène 2022• "Héroïne" Les yeux (dé)bandés de la Justice… immersion en milieu justiciable - 23/06/2022

L'héroïne, dans ce puzzle des juridictions appelées à juger les délits, est… une avocate. La metteuse en scène, Périne Faivre, l'a choisie comme on élit une amie de cœur. Pendant plus d'un an, à raison d'une semaine par mois, elle l'a accompagnée dans les différents tribunaux où elle avait affaire, découvrant ainsi "de l'intérieur" ce qui se jouait entre ces murs imposants. Carnet de bord en...  

•Off 2022• Naissance d'une figure historique… Angela Davis - 21/06/2022

Angela Davis n'est pas morte. Elle continue encore et encore son action contre les inégalités raciales, une implication commencée dans les années soixante. Elle est toujours une voix qui s'entend à bientôt 80 ans. Mais, en réalité, Angela Davis est devenue une icône pour toujours, à l'égal de Martin Luther King (assassiné en 1969) et Malcolm X (assassiné en 1965), elle ne mourra jamais, elle fait...  

•Off 2022• "Les monstrueuses" ou comment diaboliser les femmes lorqu'elles se libèrent - 16/06/2022

C'est de filiations en filiations, ou plutôt de mère en fille (devrait-on dire de "filliations" en "filliations" ?) sur au moins trois générations, et entre France et Yémen, que se répète la malédiction de la Majnouna. Dans l'actuelle génération, la dernière, il y a deux filles : Ella et Imane. Cette dernière est internée depuis peu dans un hôpital psychiatrique dans le sud. Mais, pour ce début...  

•Off 2022• "Le champ des possibles"… et le meilleur pour la fin… - 10/06/2022

Le passage à l'âge adulte, une aventure et de beaux lendemains qui continuent au Théâtre du Rond-Point ! Élise Noiraud m'a permis de faire un test. Cela fait plus de deux ans maintenant (en juin 2019) que j'ai assisté à son seul(e) en scène au Théâtre de la Reine Blanche où cette comédienne intense a posé sa couronne sur un plateau immense. Au même moment se déroulait le festival de Cannes....  

•Off 2022• "Artaud-Passion" Le Théâtre et son double, Antonin A. et William M. (ou l'inverse) - 10/06/2022

Regard halluciné, crâne planté de filins, corps tétanisé secoué de minuscules soubresauts - autant de traces erratiques des électrochocs de neuf ans d'internement - Artaud-Mesguich "apparaît" et fait voler en éclats la bien-pensance molle, fût-ce celle de ceux qui auraient voulu l'idéaliser "à bon compte". La voix d'outre-tombe de "l'interprète" (jamais ce mot ne fut plus approprié tant l'acteur...  

•Off 2022• "Broken" Passer d'une vie cassée à une vie avenir… à l'espérance créative - 10/06/2022

On peut tout imaginer sur le plateau, la scène de théâtre, la piste de cirque, sauf l'accident en cours de jeu… C'est pourtant ce qui est arrivé à Véro Dahuron, en représentation de Grouchenka dans "Les Frères Karamazov", un soir à Troyes… Une chute et la perte d'un œil. "Broken" n'est pas que la chronique d'un destin qui se brise mais bien celle du nouveau sens à lui donner, de l'inédite...  

•Off 2022• "Je vous écris dans le noir" Tragédie d'une femme libre, moderne… en quête de l'impossible amour - 08/06/2022

Même quand elle est emportée dans les vents de l'amour, Pauline Dubuisson n'échappe pas à son destin… Un destin aux accents de tragédie grecque, comme une filiation à la malédiction des Atrides… Adolescente charnelle et donc collabo "involontaire" durant l'occupation, tondue et violée à 15 ans, meurtrière passionnelle à 24 ans, son passé finira toujours par la rattraper. Entre souhaits...  
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À découvrir

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023