Il fallait quand même y penser à écrire une pièce autour d'un thème semblable ! "Ce spectacle, c'est le fruit d'une incubation longue que j'ai vécue au Festival d'Avignon en 2018 (…) . Entre les remparts et au milieu de cette ébullition frénétique, une phrase tournait sans cesse dans ma tête : "Cœur à cœur, le corps à corps entre un cœur et son corps". Je ne connaissais rien à l'écriture, mais quelque chose me disait qu'il fallait que je fonce", précise William Rageau.
Bien vous en a pris, cher William, d'arpenter ainsi les ruelles d'Avignon, libre dans votre tête et votre corps, et de trouver le moyen d'échapper un temps soit peu à la chaleur et à la foule par votre pensée et vos réflexions fertiles… Le résultat est d'une grande originalité, interprété avec justesse et conviction par le comédien qui souhaitait raconter ses propres histoires en plus d'interpréter celles des autres, comme celle de Trivelin dans "L'île des esclaves" de Marivaux, par exemple.
Né à Nîmes en 1992, William est le dernier d'une fratrie de quatre enfants. On lui découvre rapidement une maladie génétique qui retarde sa croissance, et il écumera les hôpitaux du sud de la France, puis de Paris. C'est pourtant un enfant vif, téméraire et joyeux qui sera largement soutenu par sa famille et son entourage. Après des études d'infirmier, profession qu'il exercera, il décide en 2017 de "lever l'ancre des soins pour les rivages de la scène" (sic), où il découvre le virus de la scène et une nouvelle sensation de liberté toute particulière.
Bien vous en a pris, cher William, d'arpenter ainsi les ruelles d'Avignon, libre dans votre tête et votre corps, et de trouver le moyen d'échapper un temps soit peu à la chaleur et à la foule par votre pensée et vos réflexions fertiles… Le résultat est d'une grande originalité, interprété avec justesse et conviction par le comédien qui souhaitait raconter ses propres histoires en plus d'interpréter celles des autres, comme celle de Trivelin dans "L'île des esclaves" de Marivaux, par exemple.
Né à Nîmes en 1992, William est le dernier d'une fratrie de quatre enfants. On lui découvre rapidement une maladie génétique qui retarde sa croissance, et il écumera les hôpitaux du sud de la France, puis de Paris. C'est pourtant un enfant vif, téméraire et joyeux qui sera largement soutenu par sa famille et son entourage. Après des études d'infirmier, profession qu'il exercera, il décide en 2017 de "lever l'ancre des soins pour les rivages de la scène" (sic), où il découvre le virus de la scène et une nouvelle sensation de liberté toute particulière.
Cela se ressent largement dans ce seul en scène qui relève d'une magnifique performance d'acteur et d'écriture, dans laquelle l'humour et les émotions sont bien présentes. Encore une fois, au risque de nous répéter, il fallait la trouver, cette idée de faire parler des organes humains à l'intérieur d'un corps…
Il est vrai : que serions-nous sans eux qui commandent nos vies à chaque seconde, selon leur bon vouloir ? Qui nous rendent libres et heureux, ou bien au contraire souffrants et assujettis ? Il fallait avoir envie de se raconter, de dire et, aussi, de partager au-delà de la simple introspection.
Dans ce seul en scène, William Rageau nous offre une pérégrination semblable à une BD : le tube digestif, le cœur et le cerveau en sont les personnages principaux, mais là où se niche la grande originalité, à bien y regarder, c'est dans le fait que chacun de ces organes, c'est un peu le comédien lui-même qui s'introspecte dans un mélange d'humour via une écriture percutante et joyeuse, et un jeu sensible, fort bien mené.
Sa gestuelle, à mi-chemin entre la Commedia dell'arte, la pantomime et quelques soubresauts chorégraphiques, convoque avec une grande rigueur une histoire qui pourrait être la nôtre si le sort en a décidé ainsi ! La mise en scène de Nicolas Laurent porte le tout avec mesure et élégance, en sachant aller à l'essentiel des mots et du geste.
"On a été conçus grâce à l'amour, non ? Alors, rendons-lui hommage. Voilà notre véritable but !" "On ne peut pas vaincre la mort, mais on peut rendre la maladie malade". Henri, c'est le nom du personnage incarnant la maladie. "Je ne suis jamais la bienvenue, mais je suis une exception dans la vie de Guillaume. Je suis sa maladie. Je vais ralentir la croissance de ses os, mais pas sa solidité !"
Guillaume le Conquérant et William le comédien auraient bien entendu préféré ne jamais croiser son chemin, mais c'est avec une subtile dose d'auto-dérision que tous deux la convoquent pourtant, aux côtés de Coco, Popol et Tubi qui font leur possible pour anéantir cette indésirable. Comment Henri réagira-t-il quand Guillaume va rencontrer l'amour ?
Guillaume/William, "les" conquérants, balayent d'un revers de main les idées reçues sur la différence, le handicap et tous les raisonneurs bardés de certitudes sur une certaine norme. Celle qui bien souvent nous accable parce qu'elle est non-voyante et sourde. Le public les aime, ces deux-là ! Avec eux, il grimpe au sommet de la montagne d'où la vue est belle (sic). Quelle montagne ?
Pour le savoir, ne ratez pas "Cœur à cœur" de et par Willam Rageau. Un seul en scène d'une bien jolie poésie qui se boucle, rond comme une pomme, par deux séquences distinctes en voix off depuis les coulisses, rendant un magnifique hommage à la vie.
◙ Brigitte Corrigou
Il est vrai : que serions-nous sans eux qui commandent nos vies à chaque seconde, selon leur bon vouloir ? Qui nous rendent libres et heureux, ou bien au contraire souffrants et assujettis ? Il fallait avoir envie de se raconter, de dire et, aussi, de partager au-delà de la simple introspection.
Dans ce seul en scène, William Rageau nous offre une pérégrination semblable à une BD : le tube digestif, le cœur et le cerveau en sont les personnages principaux, mais là où se niche la grande originalité, à bien y regarder, c'est dans le fait que chacun de ces organes, c'est un peu le comédien lui-même qui s'introspecte dans un mélange d'humour via une écriture percutante et joyeuse, et un jeu sensible, fort bien mené.
Sa gestuelle, à mi-chemin entre la Commedia dell'arte, la pantomime et quelques soubresauts chorégraphiques, convoque avec une grande rigueur une histoire qui pourrait être la nôtre si le sort en a décidé ainsi ! La mise en scène de Nicolas Laurent porte le tout avec mesure et élégance, en sachant aller à l'essentiel des mots et du geste.
"On a été conçus grâce à l'amour, non ? Alors, rendons-lui hommage. Voilà notre véritable but !" "On ne peut pas vaincre la mort, mais on peut rendre la maladie malade". Henri, c'est le nom du personnage incarnant la maladie. "Je ne suis jamais la bienvenue, mais je suis une exception dans la vie de Guillaume. Je suis sa maladie. Je vais ralentir la croissance de ses os, mais pas sa solidité !"
Guillaume le Conquérant et William le comédien auraient bien entendu préféré ne jamais croiser son chemin, mais c'est avec une subtile dose d'auto-dérision que tous deux la convoquent pourtant, aux côtés de Coco, Popol et Tubi qui font leur possible pour anéantir cette indésirable. Comment Henri réagira-t-il quand Guillaume va rencontrer l'amour ?
Guillaume/William, "les" conquérants, balayent d'un revers de main les idées reçues sur la différence, le handicap et tous les raisonneurs bardés de certitudes sur une certaine norme. Celle qui bien souvent nous accable parce qu'elle est non-voyante et sourde. Le public les aime, ces deux-là ! Avec eux, il grimpe au sommet de la montagne d'où la vue est belle (sic). Quelle montagne ?
Pour le savoir, ne ratez pas "Cœur à cœur" de et par Willam Rageau. Un seul en scène d'une bien jolie poésie qui se boucle, rond comme une pomme, par deux séquences distinctes en voix off depuis les coulisses, rendant un magnifique hommage à la vie.
◙ Brigitte Corrigou
"Cœur à cœur"
"Plongez dans un corps humain où les organes sont les personnages"
Texte : William Rageau.
Mise en scène : Nicolas Laurent et William Rageau.
Avec : William Rageau.
Voix off : Christian Hecq de la Comédie-Française et Célia Granier-Deferre.
Manettes Productions
Tout public à partir de 7 ans.
Durée : 1 h 05.
•Avignon Off 2025•
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 11 h 30. Relâche le mercredi.
Théâtre de l'Oriflamme, 3-5, rue Portail Matheron, Avignon.
Réservations : 04 88 61 17 75.
patrick@loriflamme-avignon.fr
>> loriflamme-avignon.fr
Texte : William Rageau.
Mise en scène : Nicolas Laurent et William Rageau.
Avec : William Rageau.
Voix off : Christian Hecq de la Comédie-Française et Célia Granier-Deferre.
Manettes Productions
Tout public à partir de 7 ans.
Durée : 1 h 05.
•Avignon Off 2025•
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 11 h 30. Relâche le mercredi.
Théâtre de l'Oriflamme, 3-5, rue Portail Matheron, Avignon.
Réservations : 04 88 61 17 75.
patrick@loriflamme-avignon.fr
>> loriflamme-avignon.fr