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Lyrique

VOCES8, la musique au chœur !

Le chœur VOCES8, ambassadeur de l'excellence du chant britannique, est à nouveau invité à participer à divers festivals et événements en France. En préambule au Festival de la Vézère, on pourra vérifier cette semaine son engagement pour l'éducation du jeune public puisqu'il accueillera sur scène pour deux concerts trois cents enfants qu'il a formés tout au long de l'année.



© DR.
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Qu'est-ce qu'une passion si elle est de moins en moins partagée par le public ? À cette question récurrente du monde musical "classique", le chœur a cappella anglais VOCES8 a répondu depuis longtemps : le public de demain doit être appelé dès aujourd'hui à partager la joie du chant pratiqué collectivement. Un engagement fort qui est au cœur de son identité dès sa professionnalisation en 2007. Créé par des choristes issus du vénérable Westminster Abbey Choir, VOCES8 (avec ses huit solistes) n'a cessé de travailler avec des établissements scolaires au Royaume-Uni et ce, dès ses débuts, essaimant vite ses ateliers et ses master-classes en Europe (dont l'Allemagne et la France) - entre deux tournées internationales.

Cette ouverture se signale dès l'abord dans le choix de leur répertoire : des polyphonies de la Renaissance aux créations contemporaines, sans oublier des arrangements populaires et des incursions dans la pop et le jazz. Le chœur a par ailleurs noué une relation spéciale avec le compositeur Jonathan Dove, dont il chante une pièce à chacun de ses concerts (jusqu'en 2019). Paul Smith, un des fondateurs, a également publié une "Méthode VOCES8" pour accompagner la formation musicale touchant des dizaines de milliers d'enfants - un chiffre considérable.

Aujourd'hui VOCES8 est composé d'une nouvelle génération de chanteurs* qui joue un rôle central dans l'action éducative du Festival de la Vézère, sis en Corrèze. Depuis trois ans, cinq cents enfants issus d'écoles primaires et de collèges d'Uzerche, d'Objat et de Brive (des établissements relevant de l'éducation prioritaire) ont bénéficié de cette aventure humaniste et musicale. Une vraie bonne nouvelle quand on sait que la France manque encore d'une réelle culture du chant implantée dans toute la société.

© DR.
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Cette semaine la restitution des ateliers menés avec les élèves va donner lieu à deux concerts originaux.VOCES8 montera donc sur scène avec trois cents enfants - une action en pleine expansion année après année puisque le chant se fait, dans ce public, accélérateur d'intégration et de riches apprentissages divers.

Des musiques de films revisitées et arrangées pour le chant a cappella sont au programme de ces deux concerts qui devraient attirer un vaste public (dont les familles) souvent éloignées de ce type de répertoire. Une bien jolie façon de préparer le festival corrézien qui ouvrira ses portes le 5 juillet 2018. Pour les amateurs du reste de la France, de nombreuses dates leur permettront de retrouver (ou découvrir) ce généreux et talentueux ensemble - que certains ont eu la chance d'écouter à La Folle Journée de Nantes. Leur dernier CD "Equinox" est sorti en janvier 2018.

* VOCES8 est composé de huit chanteurs : les sopranos Eleonore Cockerham, Andrea Halsey, les contre-ténors Barnaby Smith, Chris Wardle, les ténors Sam Dressel, Blake Morgan, le baryton Rob Clark et la basse Jonathan Pacey.

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VOCES8 et Chœur d'enfants, "A Night at the movies", Festival de la Vézère.

Jeudi 31 mai 2018 à 20 h 30.
Halle Huguenot à Uzerche.
Vendredi 1er juin 2018 à 19 h.
Salle des Congrès d'Objat.
>> festival-vezere.com

Tournée VOCES8

Samedi 2 juin 2018 : Parlement Européen de Strasbourg (67).
Jeudi 14 et vendredi 15 juin 2018 à 20h : Opéra-Théâtre de Clermont-Ferrand (63), avec les collégiens et l'Orchestre d'Auvergne.
Samedi 7 juillet 2018 : "A Night at the movies", Abbatiale Saint-Sauveur de Redon (35).
Mercredi 18 juillet 2018 à 19 h 30 : Festival de Saintes (17).
Mardi 7 août 2018 : Festival de Lessay (50).

Christine Ducq
Jeudi 31 Mai 2018

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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

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Brigitte Corrigou
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Spectacle à la Une

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La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
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Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023